Génération numérique : Pour la première fois, les enfants ont un QI inférieur à celui de leurs parents

Publié le 25 février 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Nous vivons définitivement dans une ère digitalisée. Le monde n’a jamais été aussi connecté et la numérisation ouvre des opportunités illimitées. Toutefois, tout n’est pas rose car la digitalisation à outrance pourrait nuire aux enfants. C’est en tout cas ce qu’avance un chercheur qui estime que pour la première fois, ces derniers semblent présenter un quotient intellectuel (QI) inférieur à celui de leurs parents.

Interrogé par BBC News Mundo, c’est le neuroscientifique Michel Desmurget qui révèle une bien sombre nouvelle : le QI des enfants semble être affecté négativement par les écrans. Ceux qu’il qualifie de « génération numérique » seraient surexposés à ces derniers. 

Michel Desmurget sur un plateau télé – Source : La Grande Librairie

« Il n’y a aucune excuse pour ce que nous faisons à nos enfants »

Directeur de recherche à l’institut national de la recherche et de la santé médicale (INSERM), Michel Desmurget dresse un tableau assez sombre quant au développement cognitif des enfants. Mais tout d’abord, il faut comprendre ce que l’on appelle l’effet Flynn, un phénomène nommé en référence au psychologue du même nom qui l’a découvert. Celui-ci aurait démontré qu’en temps normal, le QI moyen augmente au fil des générations. Selon le chercheur français et cela pour la première fois, cet effet aurait été inversé pour la génération présente : Leur QI est inférieur à celui de leurs parents dans plusieurs pays, dont la France, les Pays-Bas, la Norvège et le Danemark.

L’addiction aux écrans – Source :  Dmitry Naumov

Le temps passé face à l’écran mis en cause

Il est important de noter que le QI est quelque chose de complexe à mesurer et qu’il est influencé par une multitude de facteurs, comme par exemple le système scolaire, la nutrition ou la pollution. Il est donc difficile de savoir dans quelle mesure chaque facteur impacte ce quotient. Mais ce dont le neuroscientifique français est sûr, c’est que le temps passé face à l’écran a un effet négatif significatif, qu’il s’agisse de la télévision ou du temps passé à jouer aux jeux vidéos. 

Pourquoi les écrans impactent le QI des enfants ?

Michel Desmurget insiste sur le fait que la langue, la concentration ou la mémoire sont, entre autres, les principaux fondements de notre intelligence. Or plus un enfant passe du temps devant un écran, moins il interagit avec sa famille. La fréquence et la qualité de ces interactions sont essentielles au développement cognitif d’un enfant. Mais ce n’est pas tout puisque ces derniers passent aussi moins de temps à écouter ou jouer de la musique, à lire ou encore à dessiner… Autant d’activités enrichissantes qui se voient ainsi remplacées. Le sommeil lui aussi peut être perturbé : Les enfants dorment moins et mal. Tout cela ferait que leur quotient intellectuel s’en retrouve impacté, peut-être un peu plus que nous l’imaginons.

Enfant face à la télévision – Source : Thrive global

Quelles solutions pour protéger le développement cognitif des enfants ?

Michel Desmurget commence par révéler qu’en moyenne, un enfant de 2 ans passe 3 heures devant l’écran, 5 heures pour les enfants de 8 ans et plus de 7 pour les adolescents. C’est quelque chose que le chercheur français qualifie de totalement insensé et irresponsable. Pour y remédier, le rôle des parents est donc essentiel. Le scientifique recommande d’expliquer aux enfants que passer trop de temps devant les écrans peut leur être nocif.

L’idée est de responsabiliser les enfants pour qu’ils deviennent conscients des risques inhérents à cette surexposition. Ce dernier précise toutefois qu’il n’est pas question de diaboliser les écrans, lui-même travaille tous les jours avec des outils informatiques. Ils ont donc bien leur place dans notre société et nos enfants doivent être capables de les utiliser. Toutefois leur omniprésence doit être remise en cause. Les parents pourraient notamment s’inspirer de cette maman qui a remplacé les écrans par des livres pour ses enfants.