Didier Raoult : « Pour soigner le coronavirus, tout le monde utilisera la chloroquine »
Dans une course effrénée à la recherche de traitement pour endiguer la propagation du coronavirus, le professeur Didier Raoult vante depuis quelques semaine l’efficacité de la chloroquine. L’infectiologue marseillais, en faveur de l’utilisation de cet antipaludique contre le covid-19 est pourtant souvent controversé. Dans un entretien avec le Parisien, celui qui se considère « en avance sur son temps », juge « immoral », de ne pas administrer cette molécule aux patients atteints du nouveau coronavirus dès maintenant.
Désormais sur toutes les lèvres, le coronavirus est source d’inquiétude générale. Et pour cause, le virus qui est apparu en décembre dernier dans la province de Wuhan, en Chine, est à l’origine du décès de plus de 22 000 personnes à travers le globe. Et à l’heure où nous écrivons ces lignes, 487 648 cas de contamination au coronavirus sont recensés dans le monde. La France qui compte plus de 25 000 personnes atteintes, fait partie des pays les plus touchés par l’épidémie.
En l’absence d’autre traitement efficace, le professeur Didier Raoult prône l’utilisation de la chloroquine pour soigner les malades du coronavirus. Particulièrement décrié, l’expert mondial en matière de maladies infectieuses et tropicales revient sur la question et justifie ses méthodes.
« Je suis un scientifique et je réfléchis comme un scientifique »
Interrogé par le Parisien, l’éminent médecin Français revient sur ses recommandations au cœur de la polémique. Celui qui plaide pour un usage immédiat de la chloroquine argumente en faveur de ses travaux et dénonce les règles éthiques actuellement en vigueur dans l’Hexagone. Alors que vient de débuter un essai clinique européen pour quatre traitements expérimentaux, dont la chloroquine, pour tester leur effet sur le coronavirus, Didier Raoult ne semble pas en faire une victoire personnelle. « Moi, comme n’importe quel docteur, à partir du moment où l’on a montré qu’un traitement était efficace, je trouve immoral de ne pas l’administrer ».
Quant aux réserves concernant le manque d’études poussées sur l’effet de la chloroquine, le directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection à Marseille répond qu’il se base sur des « éléments vérifiables » et qu’il serait important de faire preuve de pragmatisme en cette situation d’urgence sanitaire. « Je suis un scientifique et je réfléchis comme un scientifique avec des éléments vérifiables. J’ai produit plus de données en maladies infectieuses que n’importe qui au monde (…) j’ai 75 patients hospitalisés, 600 consultations par jour » martèle le professeur de microbiologie.
« Le seul traitement qui ait jusqu’ici fait ses preuves »
Didier Raoult explique qu’il a fait une étude sur l’effet de la chloroquine sur les virus il y a 13 ans. Et d’ajouter : « Depuis, quatre études d’autres auteurs ont montré que le coronavirus était sensible à la chloroquine ». L’infectiologue avance que tout cela « n’est pas une nouveauté » et pointe du doigt le fait que le cercle de décideurs ne soit pas suffisamment « informé de l’état de la science ».
« Rien du tout », c’est la réponse de Didier Raoult quant à ses attentes concernant les essais menés à plus grande échelle autour de la chloroquine. Et pour cause, le visionnaire estime avoir déjà trouvé un traitement. Puis d’ajouter : « Sur le plan de l’éthique médicale, j’estime ne pas avoir le droit en tant que médecin de ne pas utiliser le seul traitement qui ait jusqu’ici fait ses preuves. Je suis convaincu qu’à la fin tout le monde utilisera ce traitement. ». Le médecin conclut en insistant également sur l’importance de généraliser les tests de dépistage, une mesure qui selon lui, serait plus efficace que la mise en quarantaine de la population.