Didier Raoult : “Le Coronavirus n’est pas une maladie plus mortelle que la grippe”

Publié le 25 août 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Depuis plusieurs mois, la Covid-19 sème la terreur dans les quatre coins du monde. Face à la propagation effrénée du virus, la plupart des pays ont mis en place des mesures drastiques pour maîtriser la crise sanitaire. En France, le déconfinement progressif s’est accompagné d’une baisse des indicateurs de l’activité épidémique. Mais ces dernières semaines, une recrudescence exceptionnelle des cas de contaminations au nouveau coronavirus a été observée dans le pays. Ce mercredi 19 août, le célèbre professeur Didier Raoult a été interrogé par CNews sur la situation sanitaire actuelle.

Dans un entretien mis en ligne par CNews, l’infectiologue et directeur de l’IHU Méditerranée a répondu à diverses questions portant sur l’épidémie de coronavirus. Le spécialiste en microbiologie a convenu que les formes actuelles de la maladie étaient “bénignes” comparées à celles des mois de février ou de mars. En précisant que la Covid-19 n’était pas pire que les autres maladies infectieuses.

“Cette maladie n’est pas plus mortelle que les autres”

Pour Didier Raoult, le constat est sans appel : “ce n’est plus la même maladie”. En effet, le professeur a indiqué que les cas recensés étaient généralement bénins, et qu’il n’y avait “plus de troubles de la coagulation” chez les malades. Ainsi, malgré la hausse du nombre de contaminations en France, le directeur de l’IHU Méditerranée, qui affirmait fin mai que l’épidémie était en train de disparaitre, ne semble pas particulièrement inquiet actuellement. “Plus vous testez, plus vous trouvez de cas”, affirme-t-il, refusant alors d’évoquer une réelle reprise de l’épidémie. En outre, il précise que le nouveau coronavirus n’est pas plus dangereux que les autres virus. “Cette maladie n’est pas plus mortelle que les autres”, martèle le médecin, ajoutant que c’est une maladie respiratoire qui “n’est pas pire que la grippe”. Selon lui, “nous sommes très loin du 1% de morts dans les hôpitaux”, ce qui ajoute-t-il, reste relativement rassurant. Toutefois, le médecin a précisé que la maladie “va rentrer dans le paysage” et que son avenir reste imprévisible.

“Si les masques peuvent rassurer, c’est une chose

L’infectiologue marseillais a également été interrogé sur la question du port du masque. “Le masque protège les gens dans le domaine du soin. Pour le reste, rien n’est clair, rien n’est démontré sur le plan de la transmission virale”, considère-t-il. Néanmoins, Didier Raoult a expliqué que le masque avait une dimension sociale puisqu’il favorise la prise de conscience collective et peut rassurer face à cette épidémie. Toutefois, l’épidémiologiste s’inquiète des tensions que l’obligation du port du masque peut créer. “J’ai peur de la peur”, soulève-t-il, avant de préciser “j’aurais préféré qu’on en reste aux recommandations”. Selon le professeur, le lavage des mains reste la meilleure solution pour ralentir l’épidémie. “Le passage de l’eau alcoolisé rend le risque de transmission extrêmement faible. Tout passe par les mains, et ensuite par les objets inanimés”, explique-t-il.

Une “guerre complètement folle” contre l’hydroxychloroquine

Fervent défenseur de ce médicament utilisé contre le paludisme, le médecin marseillais a réitéré son incompréhension face au refus d’utiliser de l’hydroxychloroquine pour traiter les malades atteints de Covid-19. Alors que de nombreux professionnels de la santé ont défendu l’usage de la chloroquine, les études scientifiques n’ont pas validé son efficacité. Pis encore, certains ont mis en avant les risques de troubles du rythme cardiaque liées à son utilisation. Ainsi, la France n’a pas suivi le protocole sanitaire préconisé par le professeur Didier Raoult pour soigner les maladies atteintes du Covid-19. “Comment expliquer cette guerre complètement folle, complètement délirante contre l’hydroxychloroquine? Comment peut-on défendre l’idée qu’un médicament pris par deux milliards de personnes est devenu en 2020 toxique ?”, martèle-t-il. Le médecin considère que “comme on vit dans un monde qui croit au progrès continu, on ne s’est pas rendu compte que beaucoup de choses pouvaient devenir obsolètes, mais pas les molécules chimiques”.