Didier Raoult dit tout ce qu’il pense du Vaccin contre le Covid et cela attise la polémique

Publié le 15 décembre 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Après plusieurs mois de recherches, la France voit enfin le bout du tunnel avec l’arrivée de nouveaux vaccins contre le covid-19 dès le mois de Janvier. Pourtant, certains restent sceptiques face à l’efficacité de ces dispositifs. Interrogé sur CNews par Laurence Ferrari lundi 7 décembre, le professeur Didier Raoult exprime ses doutes quant à l’efficacité des vaccins.

Depuis le début de la pandémie, le professeur Didier Raoult défraye la chronique. Avec un ton provocateur, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection de Marseille exprime ses idées sans langue de bois. Fervent défenseur de l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, il n’a cessé d’alimenter les débats durant cette crise sanitaire. Encore une fois, l’infectiologue le plus controversé de France jette un pavé dans la mare en manifestant son scepticisme face aux vaccins prévus contre le Covid-19, selon le média Midi Libre.

“Je n’ai pas vu d’articles scientifiques”

Comme à son habitude, le professeur Didier Raoult n’a pas hésité à dénoncer les mesures prises par le gouvernement. Interrogé par Laurence Ferrari dans la Matinale de CNews, il semble dubitatif face à l’innocuité du nouveau vaccin à ARN contre le Covid-19. “Le programme que j’ai lu jusqu’à maintenant, ça me paraissait être de la science-fiction”, déclare l’infectiologue. “Pour l’instant ce que j’ai vu, c’est surtout de la publicité. Je n’ai pas vu d’articles scientifiques. J’attends de voir de vraies données”, ajoute-t-il. Considérant que les essais ne sont pas concluants pour attester de l’efficacité du vaccin, Didier Raoult qui se considère être victime d’un complot “très très haut placé”, reste sceptique sur la stratégie de vaccination envisagée par le gouvernement. “Les essais, il ne s’agit pas de dire si je fais ça, ça fait des anticorps. Il s’agit de dire écoutez voilà, on a une population exposée, dans cette population exposée dans des conditions naturelles chez des gens qui représentent la cible, ça marche. Et ça, on verra”, explique-t-il. Par ailleurs, il précise que certaines personnes peuvent mal réagir aux vaccins. “Pour les vaccins, y compris ceux extrêmement utilisés comme ceux de la grippe, on sait qu’en réalité la cible y réagit assez mal parce que l’immunité va en se dégradant, avec l’âge notamment”, indique l’infectiologue. En outre, le professeur considère qu’il ne faut pas inclure des personnes dont on ne connaît pas le diagnostic dans les essais thérapeutiques. Selon Didier Raoult, la vaccination est une décision individuelle qui doit émaner de la volonté de chacun. “Il ne faut pas faire quelque chose dont on ne sait pas si c’est dangereux, dont on ne sait pas si ça marche et on rend ça obligatoire alors ça, c’est vraiment de la folie”, martèle-t-il.

Une nouvelle technologie derrière les vaccins de Pfizer et de Moderna

Alors que de nombreux français se demandent encore si le gouvernement rendra la vaccination obligatoire dans les semaines à venir, il est bon de connaître les procédés qui se cachent derrière les vaccins. À l’heure actuelle, six contrats ont été passés par la Commission européenne pour des vaccins contre le Covid-19. Parmi eux, on retrouve les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna qui utilisent une technologie innovante : l’ARN messager. Le premier vaccin affiche une efficacité de 94,5% tandis que le deuxième fait état d’une efficacité de 94,1%. Si ces deux vaccins sortent du lot, c’est parce que la technologie est différente de celle qu’utilisent les chercheurs pour les vaccins traditionnels. En effet, ces derniers contiennent habituellement des bouts de virus inactivés ou une de ses protéines. Ainsi, ils visent à déclencher une réaction immunitaire pour permettre à l’organisme de fabriquer des anticorps et de se défendre contre une maladie donnée. Mais pour les vaccins de Moderna et de BioNTech/Pfizer, on n’injecte pas une protéine du Sars-CoV-2, mais un message qui va diriger la synthèse d’une de ses protéines dans le corps”, indique Bertrand Séraphin, directeur de recherche à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) du CNRS cité par France 24. En réalité, l’ARN messager se charge de transporter des informations aux cellules afin qu’elles produisent une protéine spécifique. Grâce à cette technique, c’est le corps lui-même qui fabrique un bout du virus puis développe des anticorps pour s’en protéger. Ainsi, il s’agit d’une technique révolutionnaire qui peut être développée pour traiter un certain nombre de maladies, y compris certains cancers, révèle le spécialiste. “Une cellule cancéreuse est généralement différente des autres avec des protéines différentes à sa surface. On peut imaginer des vaccins à base d’ARNm qui stimulent la réponse immunitaire contre ces protéines spécifiques afin de détruire plus efficacement les cellules cancéreuses”, détaille-t-il. Toutefois, cette technologie présente certaines limites puisque l’ARN se dégrade plus vite qu’une protéine du virus, indique le Wall Street Journal. En sus, le coût du vaccin peut être plus élevé en raison des précautions et des conditions de conservation du traitement.