Deux prix Nobel souhaitent reconfiner la France en décembre pour éviter une hécatombe

Publié le 29 septembre 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Alors que la France est confrontée à une hausse des cas de coronavirus sur son territoire, certains s’inquiètent déjà de cette progression durant les fêtes de fin d’année. Dans une tribune publiée le 26 septembre par le journal Le Monde, Abhijit Banerjee et Esther Duflo, prix Nobel d'économie en 2019 recommandent un confinement général avant Noël. 

Pour les auteurs de cette tribune, il y a un prix à payer pour sauver Noël. Leur recommandation ? Un confinement général du 1er au 20 décembre pour permettre aux Français de retrouver leurs proches à la fin de l’année sans craindre une accélération de l’épidémie sur le territoire. Pleins feux sur cette solution qui pour l’heure, n’a pas été évoquée par le gouvernement.

Anticiper la progression du Covid-19

Depuis le mois d’août, la France est confrontée à une hausse régulière des cas de contamination au nouveau coronavirus. Dans ce sens, l’idée d’un reconfinement local dans certaines zones a été évoquée. Le gouvernement n’a toutefois pas mentionné un confinement qui s’appliquerait à tout le pays. Et pour cause, l’idée pourrait être difficile à accepter, indique La Dépêche dans l’un de ses articles.

Dans le sud, où Marseille-Aix a été placée en alerte maximale, les réactions indignées ne se sont d’ailleurs pas faites attendre. Les habitants, à l’instar des élus, ont affiché leur colère et leur incompréhension face à des mesures jugées “déraisonnables”, certains responsables les qualifiant même de “punition collective”, à l’instar de Didier Raoult qui a dénoncé des messages alarmistes, accusant les Hôpitaux de Marseille d’avoir joué un rôle dans la mise en place de ces restrictions.

Pour autant, les deux économistes estiment que nombre de ces mesures “sont arrivées trop tard”, révélant leur préoccupation quant à “une augmentation rapide des hospitalisations”, notamment en ce qui concerne les seniors ou les personnes atteintes de maladies chroniques.

La crainte d’un “engorgement rapide des hôpitaux”

Dans la tribune publiée par le Monde, Abhijit Banerjee et Esther Duflo mettent l’accent sur ces populations à risque face à la maladie du Covid-19. « Il faut le faire pour eux, au premier chef, mais aussi parce qu’une propagation aux populations fragiles conduirait à un engorgement rapide des hôpitaux” déclarent les deux économistes. Ils déplorent par ailleurs la contamination des jeunes qui augmente les chances de faire souffrir les plus fragiles face au virus, soulignant que cela est “inéluctable si la progression continue au rythme actuel”.

C’est donc dans ce sens et par anticipation qu’ils recommandent un confinement général durant le mois de décembre, et plus précisément du 1er au 20 du mois. En prenant exemple sur les célébrations américaines, notamment le Memorial Day et le jour de l’indépendance célébré le 4 juillet, qui ont été “suivis de pics de contamination”, ils estiment que cette mesure en France pourrait prévenir l’accélération de la progression de l’épidémie pendant les fêtes.

“Un effort collectif pour sauver Noël”

Leur solution est simple: demander aux familles de se confiner à la maison et “de ne pas anticiper les vacances en se précipitant chez les grands-parents ». Si cette recommandation peut paraître drastique et entraîner un coût considérable pour l’économie, notamment à l’approche des fêtes, elle reste moins conséquente que l’annulation totale des célébrations ou “qu’un reconfinement dans des circonstances bien pires quinze jours plus tard », indique la tribune. En effet, Abhijit Banerjee et Esther Duflo estiment qu’un reconfinement général est nécessaire « pour permettre aux Français de retrouver leur famille lors des fêtes de fin d’année ».

Dans ce sens, ils conseillent même d’effectuer les achats de Noël en ligne ou durant le mois de novembre, un moyen de “prendre de l’avance sur le virus”, estiment les deux économistes. Une attitude responsable et le respect des gestes barrières sont également préconisés pour protéger la population des risques inhérents aux rassemblements lors de cette période.