Des scientifiques de Yale associent les vaccins contre le Covid à un nouveau symptôme

Publié le 25 février 2025
Des scientifiques de Yale associent les vaccins contre le Covid à un nouveau symptôme

Depuis leur introduction, les vaccins à ARNm contre le Covid-19 ont sauvé des millions de vies. Pourtant, un petit nombre de personnes rapporte des symptômes persistants après l'injection : fatigue intense, brouillard cérébral, troubles neurologiques... Ces effets secondaires pourraient-ils être les signes d'un nouveau syndrome ? Comme le rapporte le journal « The New York Times », une équipe de chercheurs de l’Université de Yale tente d’y voir plus clair.

Un phénomène rare mais préoccupant

Certains patients vaccinés décrivent des symptômes durables et inexpliqués : vertiges, acouphènes, douleurs musculaires, intolérance à l’effort. Cette association de troubles a été baptisée « syndrome post-vaccinal » (PVS). Bien que peu d’études aient encore été menées sur le sujet, des analyses récentes ont révélé des modifications biologiques distinctes chez les patients concernés.

Les chercheurs de Yale ont découvert que certaines cellules immunitaires étaient altérées et que des protéines du coronavirus pouvaient encore être détectées dans le sang plusieurs mois, voire années, après la vaccination. Ce phénomène pourrait expliquer pourquoi certains patients ressentent des symptômes proches du Covid long, même sans avoir été infectés par le virus.

La réactivation d’un virus dormant : un nouvel indice ?

Un autre élément intrigue les scientifiques : la possible réactivation du virus d’Epstein-Barr chez certains patients atteints du PVS. Ce virus, qui infecte plus de 90 % des adultes, reste généralement inactif après la première contamination. Cependant, lorsqu’il se réactive, il peut provoquer une fatigue chronique, des douleurs articulaires et des troubles neurologiques.

Le lien entre la vaccination et cette réactivation reste incertain. S’agit-il d’une réponse immunitaire au vaccin qui déclenche ce phénomène ? Ou d’un effet secondaire rare touchant uniquement certaines personnes prédisposées génétiquement ? Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour mieux comprendre ce mécanisme.

Un débat scientifique en cours

Les résultats de cette étude de Yale n’ont pas encore été publiés dans une revue scientifique, et les experts appellent à la prudence. Étudier les effets secondaires des vaccins est un processus complexe, car il est difficile de distinguer les symptômes directement liés à la vaccination de ceux qui apparaîtraient naturellement dans la population.

Jusqu’à présent, la majorité des recherches montrent que les vaccins à ARNm restent sûrs et efficaces. Le risque de développer un effet secondaire grave reste bien plus faible que celui de contracter une forme sévère du Covid-19. Cependant, les chercheurs reconnaissent que des cas rares méritent une investigation approfondie pour mieux comprendre les mécanismes biologiques sous-jacents.

Vers de nouvelles investigations

La prochaine étape pour l’équipe de Yale sera de déterminer combien de personnes sont réellement concernées par ce syndrome et quels sont les facteurs de risque. Une meilleure compréhension de ces réactions pourrait permettre de mieux accompagner les patients et de rassurer le public sur la sécurité vaccinale.

En attendant, les chercheurs insistent sur un point essentiel : toute personne présentant des symptômes persistants après la vaccination doit être écoutée et prise en charge par le corps médical. L’objectif est double : mieux comprendre ce phénomène et trouver des solutions pour améliorer la qualité de vie des patients concernés.