Des parents mettent leur fille dans un asile parce qu’elle est enceinte
Julie Mannix n’était pas aliénée lorsqu’elle fut internée contre son gré dans une clinique psychiatrique de Philadelphie, alors qu’elle était âgée de 19 ans. Dans cet article, vous découvrirez l’incroyable histoire de cette femme qui fut internée de force parce qu’elle était enceinte et refusait de se faire avorter.
A l’été 1963, la jeune blonde aux yeux bleus tomba follement amoureuse d’un homme prénommé Frank von Zerneck, avec qui elle vécut une heureuse idylle… Jusqu’au jour où sa mère découvrit qu’elle était enceinte, et qu’il s’avérait que Franck était déjà marié, à une autre femme.
Pour ne pas risquer d’entacher la réputation de la famille et dans le dessein de sauver l’avenir de sa fille, la mère de Julie tenta alors par tous les moyens de la forcer à faire avorter son bébé.
Elle refusa de faire avorter son bébé et fut internée dans une clinique psychiatrique
Voici ce qu’écrit Julie à ce sujet, dans un article publié dans Cosmopolitan :
« En 1963, les avortements étaient illégaux. Les menaces à la santé physique ou mentale de la mère sont les seules raisons pour lesquelles ils pouvaient être pratiqués. Et quand ma mère m’a informée que j’étais enceinte — une information que le gynécologue familial lui avait révélée à elle, et non pas à moi — elle m’a aussi dit qu’il m’avait diagnostiqué une sévère dépression, comme par hasard. »
C’est alors qu’elle fut transportée dans une clinique psychiatrique où l’avortement pourrait être pratiqué légalement. Mais Julie refusa de signer les documents autorisant la procédure médicale, un refus qui plongea ses parents dans la consternation et qui marqua le début de son internement. Quelques jours plus tard, alors qu’elle se trouvait dans sa cellule, Julie reçut une note de sa mère :
« Fille chérie, il est flagrant que tu es tellement surmenée que tu n’es pas capable de penser clairement. Ton père et moi craignons terriblement qu’il t’arrive quelque chose de grave. Par conséquent, il a été convenu que tu resteras là où tu es jusqu’à ce que cette horrible épreuve soit terminée. Nous penserons à toi tous les jours. Mère »
Son bébé fut confié en adoption
Les parents de Julie prétextèrent que leur fille était en voyage en Afrique tout en la maintenant internée à la clinique psychiatrique jusqu’au jour de son accouchement où elle confia, le cœur brisé, son bébé en adoption.
Elle se maria avec Franck
Puis, la jeune femme emménagea à New York pour devenir actrice. Franck, qui au cours de l’internement de cette dernière lui avait écrit chaque jour, mais dont les lettres avaient été interceptées par les parents de sa bien-aimée, divorça d’avec son ancienne épouse et se remaria avec Julie. Ils eurent ensemble deux autres enfants et déménagèrent à Los Angeles.
Les années passèrent… sans jamais qu’elle ne cesse de penser à son enfant
Julie demeura néanmoins dévastée par l’absence de la fille à laquelle elle avait donné naissance et dont l’absence à ses côtés la plongeait dans de longues et profondes dépressions, et ce, même des années plus tard. Julie, qui désirait ardemment revoir sa fille, tenta de contacter les services sociaux catholiques pour avoir de ses nouvelles, mais aucune information ne put lui être donnée car le dossier avait été scellé au moment de l’adoption.
Tous les ans, Julie et Franck fêtaient l’anniversaire de leur fille absente, en priant pour qu’elle ait été accueillie dans une famille aimante et qu’elle grandissait choyée.
Et c’est ainsi qu’un jour…
Un beau jour, Julie et Franck reçurent une étrange lettre, d’une certaine Kathleen Wisler-Hatfield :
« Chers M. et Mme von Zerneck,
Comment puis-je commencer une lettre comme celle-ci ? Eh bien, je pense que je commencerai simplement par : je suis née le 19 avril 1964 à Philadelphie… (…) »
Kathleen était leur fille et elle avait entrepris, de son coté, des recherches pour retrouver ses parents biologiques, des recherches qui aboutirent, quarante-quatre ans après son adoption, à la réunion de la famille. Kathy écrit :
« J’ai l’impression que nous n’avons jamais été séparés. C’est comme si nous avions atterri dans le dernier chapitre d’un conte de fées — et nous savons tous comment sont les contes de fées. »