Des enfants handicapés abusés sexuellement et obligés de manger jusqu’à ce qu’ils vomissent à l’école

Publié le 7 juin 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Cataclysme à l’American School for the Deaf de West Hartford du Connecticut ! Une enquête indépendante commanditée par l’école a jugé crédibles les accusations de violences sexuelles et/ou physiques qui ont concerné neuf ex-employés de l’institution d’éducation spécialisée. Un constat effarant qui remet à jour les questions d’abus soupçonnés et à présent bel et bien confirmés, de cet établissement recueillant les enfants, de la maternité à 21 ans. Le rapport établi vérifie les préjudices causés à de nombreux étudiants selon CNN, dont l’âge environnait les 12 ans au moment des sévices.

L’école, qui fêtait il y a 3 ans ses deux siècles d’existence a publié un rapport d’enquête dont les conclusions affirmaient que certains membres du personnel de l’école située à Hartford s’étaient adonnés à « de multiples cas d’abus sexuels passés, de violences physiques et / ou de châtiments corporels des années 1950 aux années 1980 ».

American school for the deaf

Dans un communiqué conjoint, co-signé par le directeur exécutif de l’école, Jeffrey Bravin, et la présidente du conseil d’administration, les dirigeants ont exprimé leur révulsion face aux actes découverts : « En tant que communauté, nous sommes dévastés » Le communiqué détaille ensuite : « Les déclarations révélées au cours de cette enquête sont déchirantes, et nous sommes stupéfaits de constater que d’anciens membres de confiance de la famille des TSA ont abusé de leur pouvoir pour profiter des enfants innocents et vulnérables dont ils avaient la garde. »

Certains étudiants ont signalé avoir été forcés de s’agenouiller sur des balais, de marcher à genoux pendant une longue période, d’avoir reçu des coups de poing et d’autres coups avec des objets et forcés de manger jusqu’à vomir.

Dans le même communiqué, l’institut a précisé que les autorités avaient été prévenues des allégations bien avant de commanditer l’enquête indépendante.

Le capitaine Michael Perruccio de la police de West Hartford a confié au micro de CNN que son département avait entamé une enquête criminelle en mars dernier. Le département de police a refusé de donner plus d’informations se contentant d’une déclaration disant que l’enquête était « active et en cours ».

Le ministère de l’Enfance et de la Famille a partagé « le sentiment d’indignation » avant de poursuivre : “Les allégations ont fait état d’incidents survenus entre le Années 50 et 80. Lorsque nous recevons des rapports qui remontent à des décennies, une évaluation a lieu pour savoir si les auteurs présumés continuent d’avoir accès à des enfants à titre professionnel. Dans ce cas, nous avons déterminé qu’aucun enfant n’était actuellement à risque.”

L’enquête de l’American School a ressorti 20 « allégations directes et crédibles » d’abus sexuels, de relations sexuelles inappropriées ou de comportements sexuels inappropriés contre sept anciens membres du personnel, dont un employé très haut placé dans la direction de l’école. Les accusations contre un des accusés en particulier concernent des victimes « qui auraient eu 12 ans ou moins au moment des sévices », selon les conclusions.

Le rapport de l’ASD évoque donc des « vérités surprenantes et épouvantables ». Ce qui n’empêche pas l’école d’assumer ses responsabilités :

« Nous offrons des excuses sincères aux survivants des actions inexcusables identifiées dans ce rapport et pour le fait que l’école ne les a pas empêchés ou arrêtés », ont écrit Bravin et Burns. Enfin, l’école s’est voulu rassurante pour l’avenir en concluant qu’elle avait raffermi ses procédures de recrutement, installé un grand dispositif de vidéosurveillance et a mis à la disposition de son campus un logiciel qui permettrait le signalement d’abus anonyme sur le site Web de l’école.

Jeffrey Bravin

Impact des violences physiques sur les enfants

La violence peut avoir un impact sur la santé et le bien-être des enfants pendant toute la durée de leur vie. Elle peut selon l’OMS :

–  Entraîner des troubles du développement du cerveau et du système nerveux : L’exposition à la violence durant l’enfance peut gangrener le développement cérébral et affecter d’autres parties du système nerveux, ainsi que les systèmes endocriniens, circulatoire, musculosquelettiques, reproducteurs, respiratoires ou immunitaires avec des conséquences permanentes. C’est l’une des raisons qui font que la violence à l’encontre des enfants impacte le développement cognitif et mènerait à un échec scolaire et professionnel
Provoquer des réactions négatives et des comportements à risque pour la santé : Les enfants ayant subi de la violence ou de l’adversité profonde auront plus de chances de fumer, de consommer de l’alcool ou des drogues et d’avoir des comportements sexuels à risque. Ils sont aussi plus souvent sujets à de l’anxiété, de la dépression et d’autres problèmes de santé mentale ainsi qu’au suicide.
Avoir des répercussions sur l’avenir de chacun et sur les futures générations : Les enfants exposés à la violence sont susceptibles d’interrompre plus fréquemment leur cursus scolaire et connaissent des difficultés à trouver et garder un emploi. Le plus dangereux, c’est qu’ils sont exposés au risque de devenir eux-mêmes les auteurs de violences interpersonnelles ou les victimes de violences auto-dirigées.