« Depuis ce lit, je vous écris, chers enfants et petits-enfants » : la dernière lettre déchirante d’un grand-père victime du Covid-19

Publié le 4 mai 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Depuis le début de la pandémie, le nouveau coronavirus a coûté la vie à plus de 230 000 personnes dans 193 pays et territoires du monde entier. Et bien que ce dernier n’épargne personne, les personnes âgées sont particulièrement vulnérables face à cette infection. Dans un témoignage émouvant relayé par le média italien Dire, un grand-père atteint du Covid-19 adresse une lettre déchirante à ses enfants et ses petits-enfants avant de succomber à la maladie.

Dans un dernier adieu plein d’émotion, un homme écrit à ses enfants un message bouleversant depuis la maison de retraite où il a été admis. La lettre publiée par les médias italiens ne révèle pas son identité mais témoigne d’une réalité qui pourrait être partagée par de nombreux seniors éloignés de leurs familles pendant la pandémie.
Conscient de l’impact du Covid-19 sur les aînés, le quinquagénaire aurait souhaité s’exprimer par écrit, au cas où il serait dans l’incapacité de revoir ses enfants et petits-enfants. Malheureusement, la contagiosité du virus l’a empêché de leur parler, de verser quelques larmes en leur compagnie, de leur serrer la main et de le dire qu’il les aimait une dernière fois.

Une lettre déchirante

Le vieil homme a confié la lettre à une religieuse, lui demandant de la remettre à ses petits-enfants. “De ce lit sans coeur, je choisis de vous écrire, chers enfants et petits-enfants (je l’ai secrètement remise à ma soeur Chiara dans l’espoir qu’après ma mort vous puissiez la lire)”, a écrit le grand-père. L’homme a ensuite expliqué que son état de santé empirait et qu’il savait pertinemment qu’il n’avait plus beaucoup de temps à vivre. Néanmoins, il révèle qu’un infirmier le soutenait à l’hôpital et lui apportait du réconfort. “Il est le seul à m’avoir donné quelques sourires”, révèle-t-il en ajoutant qu’il avait “un regard différent de celui des autres assistants qui ne vous saluent même pas”.

L’homme, qui décrit cet endroit comme une sorte de “prison dorée”, explique que ce qui lui manque le plus est la présence de ses proches. “Les câlins et les nombreux bisous, les cris et puis ma douleur simulée pour attirer l’attention et tout oublier”, écrit l’homme à ses petits-enfants. “Ces derniers mois, j’ai raté l’odeur de ma maison, votre parfum, vos sourires, vous raconter mes histoires et avoir de nombreuses discussions. C’est vivre, être dans une famille, avec des gens qui s’aiment et se sentent aimés”, écrit le grand-père. En faisant référence au décès de sa femme après 60 ans de vie commune, il remercie ses enfants de l’avoir épaulé et de lui avoir apporter de la joie après cette épreuve.

Dans une déclaration déchirante, l’homme a révélé à ses petits-enfants “Ce n’est pas votre mère qui m’a amené ici, c’est moi qui ai convaincu mes enfants, vos parents, de ne déranger personne. Dans ma vie, je n’ai jamais voulu être un fardeau”. Malheureusement, l’homme a été forcé de constater qu’en maison de retraite, les assistants ne sont pas toujours agréables à côtoyer. “Pourquoi ont-ils choisi ce métier s’ils sont toujours nerveux, grincheux, mauvais?” s’interroge l’auteur anonyme. “L’infirmière m’a déjà annoncé que si mon état se détériorait, ils m’intubertaient, ou pas” poursuit-il dans sa lettre. Pour lui, nombreux sont ceux qui manquent de respect au personnes âgées. “Avant le coronavirus il y’a une autre chose encore plus grave qui tue : l’absence du moindre respect pour l’autre, l’inconscience la plus totale”, déplore le vieil homme.

La protection des personnes âgées contre le coronavirus : un enjeu de taille

D’après les chiffres officiels dévoilés par l’Insee, le taux de mortalité augmente considérablement après l’âge de 65 ans. Les personnes âgées sont donc considérées comme à risque face au Covid-19. En raison de ce constat, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lundi 13 avril un maintien du confinement pour les plus vulnérables, même après le 11 mai. Mais les controverses à ce sujet ont incité l’exécutif à faire volte-face pour éviter toute discrimination.

Interrogée par le HuffPost, Anne de Vivie, autrice du livre “J’aide mon parent à vieillir debout” espère que l’après covid encouragera une meilleure intégration des personnes âgées dans la société. “La société a vu le covid, les morts en Ehpad, le vieillissement existe aux yeux de tous, même si on le cache trop souvent. Il faut maintenant qu’on forme des personnes pour l’accompagner, qu’on restructure la société, qu’on finance ce secteur à sa juste valeur”, déclare l’autrice, également fondatrice du site AgeVillage.

Ainsi, il demeure essentiel que les personnes âgées soient protégées contre le coronavirus. Si vous avez des proches d’un âge avancé, vous vous devez de leur venir en aide en faisant les courses à leur place par exemple et surtout en leur faisant prendre conscience de l’importance de rester chez eux.