Covid-19 : « La Chine aurait menti au monde entier »

Publié le 11 mai 2020
MAJ le 26 novembre 2024

A l’heure où la France vit son premier jour de déconfinement, la pandémie de coronavirus continue de susciter des interrogations. Avec plus de 4 millions de cas de contaminations attribués à la maladie, de nombreux gouvernement questionnent la transparence de la Chine quant aux informations partagées depuis la découverte du Sars-CoV-2 à Wuhan. L’empire du Milieu aurait par ailleurs refusé toute enquête internationale sur l’origine du virus, alimentant les soupçons de ses détracteurs qui accusent le pays “d’avoir menti au monde entier”. L’information a été relayée par nos confrères de France Info

Les Etats-Unis font partie des premiers accusateurs de la Chine, pointant du doigt sa responsabilité face à une épidémie qui a touché plus de 190 pays et territoires dans le monde. Mike Pompeo, chef de la diplomatie américain, révèle quant à lui ses soupçons depuis quelques semaines. Selon le 20 Minutes, ce dernier “regrette le manque de coopération des autorités chinoises afin de faire la lumière sur l’origine de la pandémie”.

L’Etat du Missouri aurait en outre, officiellement porté plainte contre le gouvernement chinois, l’accusant de “dommages” humains et économiques irréversibles et d’avoir “menti au monde entier à propos du danger et de la nature contagieuse du covid-19”, soulignant qu’il “a fait taire les lanceurs d’alerte et n’a rien fait pour stopper la propagation de la maladie”, révèlent Les Echos.

Le gouvernement chinois refuse l’ouverture d’une enquête internationale

C’est ce mercredi 6 mai que l’ambassadeur chinois auprès des Nations unies à Genève a révélé que la Chine refusait de donner lieu à une enquête internationale sur l’origine du Covid-19, tant que les accusations américaines et la pandémie continuaient de se propager.

A la question de savoir si des experts de l’Organisation Mondiale de la Santé pourraient se rendre à Wuhan, Chen Xu a alors révélé que le contexte diplomatique ne s’y prêtait pas, faisant référence aux accusations portant sur l’origine du nouveau coronavirus. L’ambassadeur dénonce une mise en difficulté de la lutte contre le Covid-19, accusant les dirigeants américains d’essayer “de détourner l’attention de leur propre responsabilité dans la propagation du virus aux Etats-Unis”, avant de conclure, “Si le président Trump ou Mike Pompeo ont les preuves, qu’ils les présentent au monde entier plutôt que de pointer du doigt (…). Ce sont les scientifiques qui peuvent répondre à ces questions » peut-on lire sur France 24.

Lors d’une conférence de presse le 7 mai, Mike Pompeo a réitéré ses accusations, estimant que la Chine aurait pu prévenir les répercussions de la pandémie. “Ils savaient. La Chine aurait pu empêcher la mort de centaines de milliers de personnes à travers le monde”, a lancé le Secrétaire d’Etat américain. Un discours qualifié de “dément” par les médias chinois.

Des voix africaines s’élèvent

C’est au Nigéria que les voix ont commencé à s’élever contre la Chine et ce, dès le mois d’avril. Oby Ezekwesili, ancienne ministre de l’Education désormais activiste, suggérait que le pays se devait de dédommager le continent africain pour les ravages occasionnés par la pandémie du Covid-19, estimant que cette dernière “a gravement compromis les perspectives de développement de l’Afrique et aggravé la situation de ses populations pauvres et vulnérables”.

Depuis, une coalition d’avocats a déposé plainte devant la Haute cour fédérale de justice du Nigeria, réclamant à l’empire du Milieu des dommages d’un montant de près de 200 milliards de dollars pour « la perte de vies humaines, l’étranglement économique et les traumatismes » générés par cette crise sanitaire.

La démarche d’Oby Ezekwesili a été partagée par Mohamed Talaat, un avocat égyptien, qui à son tour, estime que la Chine devrait verser des indemnisations à son pays. Il en appelle au président Abdel Fattah al-Sissi à former “un comité d’experts en droit international chargé de se pencher sur la question”, révèle France info.

Pourtant, des poursuites judiciaires contre la Chine n’auraient “pas du tout” de chances d’aboutir, selon Raphaëlle Nollez-Goldbach, chercheuse au CNRS et spécialiste en droit international. Interrogée par Les Echos, elle explique qu’un “Etat ne peut pas être poursuivi devant les tribunaux d’un autre Etat. D’ailleurs, ce principe contraint les Etats à notifier à l’OMS en cas d’urgence sanitaire internationale”. Un avis partagé par une seconde spécialiste en droit internationale qui estime que “la poursuite de la Chine devant les tribunaux d’un autre Etat reviendrait à porter atteinte à sa souveraineté”.