Coronavirus : Un jeune homme se donne la mort à cause du confinement

Publié le 21 avril 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Alors que de nombreux pays du monde instaurent des règles de confinement strictes à leurs populations afin de contenir la propagation du nouveau coronavirus, la santé mentale des plus vulnérables se retrouve fortement déstabilisée. En Angleterre, un jeune homme de 34 ans s’est donné la mort suite au confinement qui lui a été imposé. Cette triste histoire nous est relayée par Portsmouth News.

A Crookhorn, près de Portsmouth, en Angleterre, un jeune de 34 ans qui n’a pas pu supporter les règles de confinement imposées suite à la pandémie de coronavirus s’est suicidé, laissant derrière lui des proches dévastés.

Un jeune homme plein de vie

Daniel Furniss était un jeune homme de 34 ans décrit par ses proches comme étant sociable et plein d’entrain.
Sa petite soeur âgée de 28 ans, Chelsea Furniss, a raconté à Portsmouth News que l’on pouvait voir sa joie de vivre sur les couleurs qu’il aimait porter: “Il s’habillait toujours de couleurs gaies. Vous ne pouviez pas le rater”, a-t-elle décrit.

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Elle a également évoqué que son frère Daniel avait un grand coeur d’enfant malgré son âge : “Dan a apporté beaucoup de bonheur dans la vie de tout le monde. Même s’il était âgé de 34 ans, il avait un coeur d’enfant. Il avait l’habitude de sortir jouer à Pokemon Go au parc avec notre frère et ses amis et de jouer contre d’autres équipes”.

Une santé mentale vacillante

La soeur de Daniel Furniss a précisé que ce dernier avait des antécédents de troubles mentaux, souffrait de bipolarité et avait beaucoup de mal à rester seul : “Dan a longuement souffert de maladies psychiatriques et il avait vraiment beaucoup de mal à rester tout seul. Il habitait seul mais il avait l’habitude de sortir tous les jours”.

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Chelsea a expliqué que son frère souffrait également de diabète, et appartenait donc au groupe de personnes à risque élevé de souffrir de complications liées au coronavirus. Pour cette raison, Daniel s’est vu imposer un confinement strict où il ne pouvait voir personne.

“Dan était diabétique et a été classé comme personne à haut risque donc depuis l’instauration du confinement il n’a plus été en mesure de sortir, et on pense que c’est ce qui l’a poussé à bout”, a-t-elle raconté.
Afin de l’aider à supporter cette situation difficile, la famille de Daniel a tenté de rester en contact avec lui même s’ils ne pouvaient pas le voir : “Nous étions inquiets à l’idée qu’il soit isolé et sommes restés en contact avec lui, mais nous n’avons pas pu le voir”, a affirmé Chelsea.

Le suicide de Daniel Furniss a, selon sa soeur, levé le voile sur une vérité alarmante : “Il n’y a pas assez de soutien pour les personnes souffrant de troubles mentaux. On peut mieux faire pour aider les gens qui ont du mal à s’adapter au confinement”, a-t-elle dénoncé.

Emporté par la solitude

La solitude qu’il a ressenti lors du confinement imposé pour lutter contre la propagation du coronavirus a malheureusement eu raison de la santé mentale vacillante du jeune Daniel Furniss qui a décidé de se donner la mort.

Toujours en raison des règles strictes de confinement imposées par le Royaume Uni, seuls les parents et les 4 frères et soeurs de Daniel ont été autorisés à assister à ses funérailles et ses autres proches n’ont pas pu lui dire au revoir une dernière fois.

“Beaucoup de gens adoraient Daniel et c’est triste qu’en ces temps, à cause du Covid-19, si peu de gens aient pu assister à ses funérailles”, s’est lamentée sa soeur.
Une cagnotte de récolte de fonds a été mise en place afin d’aider la famille de Daniel à couvrir les frais de ses funérailles.

Comment préserver sa santé mentale pendant le confinement

Afin de préserver  santé mentale, il est crucial de garder en tête que vous n’êtes pas seul, quelque soit votre situation.

L’Académie nationale de médecine émet dans un communiqué quelques recommandations à suivre afin de gérer au mieux les conséquences psychologiques du confinement. Parmi elles:

– Structurer sa journée en suivant un rythme régulier (sport, télétravail, lecture, écriture, échanges avec les proches)
– Se protéger des nouvelles anxiogènes en n’écoutant les informations qu’à certaines heures de la journée
– Le maintien des liens sociaux grâce à internet et au téléphone
– Demander après les voisins âgés qui peuvent souffrir d’isolement et les aider pour leurs courses en les déposant sur leur palier
– Surveiller sa consommation d’alcool qui peut entraîner un effet dépressogène
– Pour les individus les plus fragiles, souffrant de troubles psychiques, le maintien d’un suivi psychiatrique à distance est indispensable, en plus de s’assurer de la disponibilité et de la prise des traitements recommandés pour pallier les risques d’aggravation de leur état.

De surcroît, des dispositifs d’écoute et de soutien sont mis en place pour venir en aide aux personnes qui se sentent seules ou dépressives.