Coronavirus : “la nature nous envoie un message” affirme la responsable de l’environnement à l’ONU

Publié le 28 mars 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Parti de Wuhan en Chine, le coronavirus a rapidement ravagé plusieurs pays du monde. La vitesse alarmante à laquelle s’est propagé ce virus a provoqué une panique considérable à l’échelle internationale, incitant l’OMS à qualifier cette crise sanitaire de pandémie. Pour gérer ce fléau et en atténuer les conséquences, plusieurs pays ont imposé un confinement de la population. Mais selon Inger Anderson, la directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, cette pandémie représente un signal d’alarme que la nature nous envoie. Un témoignage publié par The Guardian

La nature nous envoie un message avec la pandémie actuelle, affirme la directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, Inger Andersen. Le réchauffement climatique, la déforestation, l’exploitation minière, la chasse d’animaux sauvages et la pollution sont autant d’éléments qui menacent la biodiversité. Pourtant, les humains se sont longtemps plus soucié de leur portefeuille que de ce qui les entourait. La pandémie serait-elle réellement un message de la nature ?

Le Covid-19 : la conséquence de la destruction de la faune ?

Inger Andersen considère que les activités humaines allaient à l’encontre de la préservation de l’environnement. Or, en détruisant la nature, c’est l’être humain qui finit par se confronter à des conséquences négatives. Pour l’experte, cette pandémie due au Covid-19 n’est qu’un message que la nature nous envoie pour déclencher un éveil des consciences. D’autres scientifiques ont déclaré qu’à force de saccager la faune, plusieurs maladies émergeaient et s’attaquaient au bien-être des êtres humains. En détruisant la faune, en encourageant l’exploitation minière et en construisant plus d’habitations au détriment de la nature, cette dernière est mise à rude épreuve. En sus, le nouveaucoronavirus a vu le jour dans un marché de fruits de mer à Wuhan. Pour les scientifiques, il s’agit là d’une preuve supplémentaire montrant que l’épidémie actuelle n’est autre que la conséquence de l’exploitation abusive de la nature.

Inger Anderson, considère qu’à l’heure actuelle, la priorité est de freiner la propagation du coronavirus et de protéger l’être humain contre cette maladie. “Mais notre réponse à long terme doit s’attaquer à la perte d’habitat et de la biodiversité”, considère-t-elle. Elle a ensuite précisé que 75% des maladies infectieuses émergentes avaient pour origine la faune. “Jamais auparavant il n’y avait eu autant d’opportunités pour que les agents pathogènes passent des animaux sauvages et domestiques aux humains”, a révélé l’experte. Pour elle, l’être humain est “intimement lié à la nature” et dès lors qu’il n’en prend pas soin, c’est lui qui finit par en pâtir. Le virus d’Ebola, la grippe aviaire, le Mers, la fièvre de la vallée du Rift, le Sars, le virus du Nil occidental, le virus Zika et le Sars-CoV-2, sont autant de maladies qui sont transmises de l’animal à l’être humain. Andrew Cunningham, professeur à la Zoological Society of London, considère que “c’est toujours un comportement humain qui en est la cause et il y’en aura plus à l’avenir à moins que nous changions”. Dans le marché de Wuhan où le coronavirus est apparu, des animaux sauvages étaient massacrés pour satisfaire les envies culinaires des êtres humains. Le professeur pense que cet exemple, qui a débouché sur une véritable crise sanitaire dans le monde, doit inciter chacun à revoir ses priorités.

La nature profitera-t-elle de la pandémie de Covid-19 ?

Aujourd’hui, près de 3 milliards d’êtres humains sont contraints de rester chez eux pour endiguer la pandémie de Covid-19. On observe des changements considérables dans plusieurs pays du monde : fermeture des usines, rues vides et aéroports à l’arrêt … Si les enjeux économiques seront probablement importants, l’environnement pourra profiter de cette situation. Premier constat positif : une baisse conséquente des émissions de dioxyde de carbone. Selon le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, les émissions de CO2 ont baissé de 25% depuis l’épidémie de Covid-19. Ainsi, il semblerait que les mesures opérées pour enrayer l’épidémie soient aptes à réduire la pollution atmosphérique et la consommation de charbon dans les centrales électriques. En outre, le confinement imposé dans l’Hexagone a permis d’améliorer la qualité de l’air de 20 à 30% en Île-de-France. Outre la baisse du trafic routier et aérien, une atténuation du trafic maritime a permis le retour des dauphins en Sardaigne.