Ces deux sœurs siamoises sont nées attachées de la tête
Représentant une naissance sur 100.000, les siamois sont l’un des cas les plus rares des naissances gémellaires. Issus d’une grossesse monozygote, la séparation en deux de l’œuf ne se fait pas complétement, s’en suit alors une malformation chez les deux fœtus. Ces derniers se développent en étant reliés par les jambes, le ventre, le dos, le thorax, le pelvis ou encore le crâne. C’est le cas d’Abby et Erin Delaney, deux jumelles siamoises reliées par la tête. Pour survivre, les deux sœurs ont dû subir une opération extrêmement délicate visant à les séparer. Cette histoire touchante a été relayée par nos confrères du Daily Mail.
C’est à l’hôpital de Pennsylvanie aux Etats-Unis que des chirurgiens ont mené une opération chirurgicale des plus délicates pour séparer les deux jumelles. A tout juste 10 mois, les sœurs Delaney ont survécu à une intervention de près de 11 heures.
Chirurgiens : des vies entre les mains
On dénombre aujourd’hui plus de 200 siamois séparés dans le monde. Seulement, bien que la médecine ait progressé, cette opération n’en est pas moins complexe et périlleuse. Après une naissance par césarienne, les sœurs Erin et Abby étaient reliées par le crâne et partageaient les mêmes tissus cérébraux ce qui rendait la séparation chirurgicale encore plus risquée.
Ainsi, face à l’inquiétude grandissante d’Heather et Riley Delaney, les médecins ont tenu à prendre le risque de procéder à une chirurgie. Et bien que ces derniers aient prévenu les parents qu’il était possible de perdre l’une des jumelles lors de l’opération, le jeune couple tenait à faire tout ce qui était en son pouvoir pour sauver ses filles.
Une opération délicate
Après plusieurs bilans et consultations médicales, les chirurgiens étaient fin prêts à opérer Abby et Erin. Malgré la peur, l’inquiétude et l’appréhension, l’équipe médicale de l’hôpital pour enfants de Philadelphie a procédé à une intervention qui a duré près de 11 heures, inscrivant les jumelles Delaney parmi les plus jeunes siamoises à avoir été séparées dans le monde.
L’un des risques les plus important de la procédure était que les jumelles partageaient le même sinus sagittal supérieur. Ce dernier étant le plus long de tous les sinus du cerveau. Fort heureusement, les deux sœurs ont survécu à l’opération et ont ensuite été mises en état de coma artificiel afin de permettre aux 2 cerveaux de s’habituer à la séparation.
Une convalescence progressive
Suite à la réussite de l’opération chirurgicale, les sœurs ont été gardées à l’hôpital pour surveiller leurs états de santé et examiner le processus de guérison. Abby ayant souffert d’une hémorragie cérébrale et d’une infection du sang post opératoire.
Ce n’est qu’après plusieurs mois de rémission que les jumelles Erin et Abby ont enfin pu rentrer à la maison.
Aujourd’hui, les deux jumelles semblent se rétablir. Bien qu’elles doivent encore suivre des séances de rééducation pour éviter les séquelles, Erin et Abby semblent être tout à fait épanouies et en bonne santé. Heather et Riley sont fiers de leurs filles qui ont été d’un courage admirable.
Les siamois : une naissance à corps connectés
La naissance des siamois est un phénomène rare, qui résulte des embryons d’un même œuf qui ne se sépare pas entièrement. Selon l’Assistance publique Hôpitaux de Paris, les naissances de siamois ne concernent pas plus d’une grossesse sur 100 000.
Aussi, le professeur Christophe Chardot, chirurgien au service de chirurgie pédiatrique de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris, explique au Figaro que les cas de naissances de siamois sont différents et la séparation est unique. A savoir que 40% des siamois meurent in utero ou à la naissance. 30% des jumeaux siamois qui survivent décèdent quant à eux dans les 24 heures.
Ces grossesses sont détectées lors des échographies pendant le premier trimestre, une interruption de grossesse est alors proposée. Toutefois, si le phénomène est aussi inhabituel que surprenant, les avancées scientifiques permettent aujourd’hui de mener ces grossesses à terme, et d’augmenter les chances de survie de ces enfants.