“Ce n’est plus la même maladie” qu’en février ou en mars, affirme le professeur Didier Raoult

Publié le 24 août 2020
MAJ le 26 novembre 2024

En France, ces dernières semaines ont été marquées par un rebond de l’épidémie. Face à la hausse des indicateurs, les autorités sanitaires du pays ne cessent d’alerter la population face aux risques d’une deuxième vague. Alors que depuis le déconfinement, tout portait à croire que la situation était maîtrisée sur le territoire français, de plus en plus de cas de contaminations ont été recensés dernièrement. Face à la circulation active du virus, le professeur Didier Raoult a été interrogé par CNews mercredi 19 août concernant la situation actuelle. Selon lui, “ce n’est plus la même maladie” qu’en février ou en mars. Explications.

Depuis le début de l’épidémie, le professeur Didier Raoult n’a cessé d’alimenter les débats en revendiquant l’usage de l’hydroxychloroquine pour traiter les maladies du Covid-19. Alors que l’épidémie battait son plein en France, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection a été au centre de toutes les attentions. Si le médecin marseillais a divisé la communauté scientifique en alimentant les débats durant la crise sanitaire, il n’en demeurait pas moins influent. Dans un entretien accordé à CNews, le fervent défenseur de l’hydroxychloroquine a affirmé que la maladie était moins sévère qu’en février ou en mars.

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Des formes plus “bénignes” de Covid-19

C’est en direct de l’IHU Méditerranée que le microbiologiste de renom a répondu à plusieurs questions posées par Laurence Ferrari, journaliste à CNews. Il a déclaré que la hausse du nombre de cas enregistrés ces dernières semaines était due à une augmentation de la capacité de dépistage sur le territoire français. “Plus vous testez, plus vous trouvez de cas”, allègue-t-il. En sus, le chercheur marseillais a convenu que les nouveaux cas étaient différents de ceux recensés en février ou en mars. “Ce n’est plus la même maladie”, considère-t-il. En effet, le médecin explique que les formes sont davantage “bénignes”, avec une absence des troubles de coagulation et une “proportion des gens hospitalisés beaucoup plus faible”. En sus, le nombre de morts a considérablement diminué en milieu hospitalier, révèle le médecin. Par ailleurs, on sait que la contamination au coronavirus explose en ce moment chez les jeunes. Dans ce sens, la journaliste a demandé au médecin si le profil des malades justifiait la gravité moindre de l’infection. “Il y’a un peu plus de jeunes”, a convenu Didier Raoult avant d’expliquer que ce n’est pas seulement cette variable qui atténue la sévérité de la maladie. “Certains pensent que c’est l’immunité de la population qui a changé”, a-t-il souligné en précisant qu’il ne s’agissait que d’une hypothèse. En réalité, le médecin marseillais considère que les épidémies disparaissent d’elles-mêmes au bout d’un certain temps, et que ce sera probablement le cas de l’épidémie actuelle. Par ailleurs, il révèle que “cette maladie n’est pas plus mortelle que les autres, son taux de mortalité est bien en dessous des 2%”. Encore une fois, le professeur met l’accent sur le “manque de connaissance vis-à-vis du coronavirus” qui contraint à développer une panique invraisemblable face à la crise sanitaire.

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Une épidémie difficile à contenir 

Dans un entretien accordé le dimanche 23 août au journal Le Monde, le ministre de la santé Olivier Véran a expliqué que l’épidémie “ne s’est jamais arrêtée”. Selon lui, le confinement et le déconfinement progressif ont permis de contrôler la propagation du virus et de ralentir son impact. Seulement, il semblerait qu’actuellement, la France peine à freiner la circulation du coronavirus, d’autant plus que 50% des personnes atteintes du coronavirus ne savent pas qu’elles sont contaminées. Ce qui complique particulièrement cette stratégie de contrôle, c’est la difficulté d’effectuer un traçage des cas contacts, et donc de dépister les cas positifs de façon précoce. En sus, de nombreux pays demandent aux voyageurs en provenance de France de se munir d’un test virologique négatif effectué quarante-huit ou soixante-douze heures avant leur départ. Dans ce sens, les centres de dépistage peuvent subir un afflux de personnes à tester en cette période estivale. Pourtant, le ministre de la Santé insiste sur l’importance de tester en priorité “les personne symptomatiques, le cas contacts rapprochés, les personnes fragiles et les soignants”. Par ailleurs, le traçage des cas contacts peut se heurter à des failles.

Selon le ministre, certaines personnes positives au Covid-19 “refusent parfois de nous donner leurs contacts”. Aussi, l’isolement n’est pas toujours respecté par les malades, notamment les jeunes qui ne sont pas conscients des risques encourus.

Contrairement à ce que certains pensent, le coronavirus n’épargne ni les jeunes, ni les personnes âgées. De plus, Olivier Véran insiste sur le fait que “si la circulation du virus s’accélère encore chez les jeunes, ces derniers pourraient contaminer les personnes âgées, qui contractent plus souvent des formes plus graves de la maladie”. Dans ce sens, les autorités sanitaires invitent à établir un effort collectif en vue de freiner la transmission du virus. Le port du masque, la distanciation sociale et le respect des gestes barrière restent de mise en cette période de crise sanitaire.