Coronavirus : des chercheurs projettent la mort de millions de personnes dans l’un de leurs scénarios
Face à la propagation du nouveau coronavirus, également appelé Covid-19, les gouvernements tentent de calmer la population et de restreindre le développement de la maladie. En plus de mener une véritable course contre la montre pour découvrir un potentiel traitement ou vaccin, les scientifiques tentent également de prédire l’impact de cette épidémie. Selon une étude réalisée par l’Université Nationale d’Australie (ANU) les chercheurs estiment qu’il pourrait y avoir près de 15 millions de morts à travers le monde, et une perte mondiale du PIB qui se chiffrerait à près de 2,1 trillions d’euros. Une information encore hypothétique, relayée par Business Insider.
Dans le contexte d’une épidémie, la prédiction de son évolution est une information essentielle lorsqu’on entreprend de vouloir y répondre. L’étude réalisée par l’Université Nationale d’Australie aurait utilisé 7 modèles afin de conjecturer l’évolution du nouveau coronavirus.
Des estimations préliminaires et variables
Alors que le nombre de cas a récemment dépassé la barre des 100 000, certains scientifiques tentent d’étudier et de prédire l’évolution de l’épidémie du Covid-19, dont les experts de l’ANU. Utilisant 7 modèles différents allant de « sévérité légère » à « sévérité élevée », leur étude a présenté, dans le meilleur des cas, “près de 15 millions de morts à travers le monde e et 2,1 trillions d’euros de perte pour le PIB mondial”.
La base de leur modèle à « sévérité légère » se serait inspirée de l’épidémie de grippe qui a eu lieu entre 1968 et 1969 à Hong Kong, et qui aurait tué près d’un million de personnes. Dans le pire scénario, un modèle qui se serait, quant à lui, inspiré de l’épidémie de grippe espagnole en 1919, l’étude prédit près de 68 millions de morts à travers le monde et une perte de 9 trillions d’euros.
Selon les chercheurs, le but n’est pas d’alarmer avec ces hypothèses car comme ils le soulignent eux-même en conclusion, l’étude ne fait part que d’estimations préliminaires de différents scénarios possibles. Le but premier n’est pas de fournir des affirmations mais des données à approfondir pour évaluer les répercussions possibles de la maladie. Ils concluent en précisant qu’au moment où l’étude a été menée, “la probabilité de l’un de ces scénarios et les alternatives plausibles sont hautements incertaines”.
La situation mondiale
Selon l’Express, le nombre de patients qui ont décédé du coronavirus se chiffre aujourd’hui à près de 3,4 %. En comparaison avec la grippe, Le Monde explique que le SARS-CoV se transmettrait “plus facilement” et entraînerait “plus de décès parmi les personnes atteintes”, en soulignant toutefois que la grippe ferait plus de morts à l’échelle globale car le nombre d’individus atteints est plus conséquent.
Selon Santé Publique France, la Chine comptabilise le plus de patients : sur plus de 105 000 cas mondiaux de coronavirus, plus de 80 000 se trouveraient dans l’Empire du Milieu. En Europe, c’est l’Italie qui pâtit le plus de la situation et compte aujourd’hui 5 883 cas d’infection. La France quant à elle en est à 1 126 cas.
Lorsqu’on s’intéresse aux décès européens dus au coronavirus, on se rend compte que 233 morts sur 251 décès européens se trouvent en Italie. Un taux de mortalité élevé qui s’explique principalement par l’âge de la population italienne : 23 % de celle-ci est composée de seniors, des individus considérés à risque face au Covid-19.
Le professeur Jean-François Delfraissy, interviewé par Le Monde, se veut toutefois rassurant : « Dans toute épidémie, il existe une tendance à surévaluer le taux de létalité dans un premier temps, puis au fur et à mesure que l’on détecte plus largement les personnes infectées et que la prise en charge des formes les plus sévères s’améliore, ce taux baisse ».