Le Projet Muxirum : Comment une centenaire brésilienne apprend à lire

Publié le 22 juin 2024
MAJ le 25 novembre 2024

Pour beaucoup, lire et écrire relève de l'évidence, constituant un pilier essentiel de notre quotidien. Cependant, pour un nombre significatif de personnes, accéder à l'éducation demeure un privilège. Dans plusieurs régions du monde, des individus grandissent sans jamais apprendre à lire ou à écrire, privés de scolarité et de la maîtrise élémentaire de leur langue.

Parmi ces récits de vie marqués par le manque d’éducation se distingue celui de Dona Duzinha dos Reis, une résidente centenaire de Mato Grosso au Brésil.

Dona Duzinha

Dona Duzinha –

Son père, croyant que l’éducation est réservée aux hommes, lui a interdit l’accès à l’école. Mariée jeune, elle met de côté son rêve d’alphabétisation pour s’occuper de son époux malade, malgré les critiques des voisins.

Elle mène sa vie, élève ses enfants et ses petits-enfants, et atteint l’âge de la retraite, mais l’envie d’apprendre à lire, particulièrement la Bible, ne la quitte jamais. L’opportunité tant espérée se présente enfin dans sa ville d’Araputunga grâce au Projet Muxirum, un programme d’alphabétisation destiné aux adultes et aux seniors dans le Mato Grosso.

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Dona Duzinha –

Ce projet, fruit d’une collaboration entre les autorités municipales, les syndicats, les églises et divers organismes, offre à Dona Duzinha, à l’âge de 104 ans, la chance de réaliser son rêve d’enfance.

Elle commence ses cours avec enthousiasme et parvient rapidement à écrire son nom de sa propre main. Sandra Regina, son enseignante rencontrée à l’église, l’encourage à s’inscrire. Les deux femmes partagent un lien fort, tissé de respect et d’admiration mutuels.

« Dès que j’ai lancé le programme d’alphabétisation, je l’ai invitée à participer et elle a accepté sans hésiter. Elle tient à écrire son nom à chaque séance, donc je prépare toujours un exercice spécifique pour elle », partage Sandra.

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Dona Duzinha –

Malgré le froid glacial qui incite parfois les autres participants à quitter plus tôt, Dona Duzinha persiste, motivée par sa soif de savoir. Elle affirme avec détermination qu’elle est venue pour apprendre et qu’elle restera jusqu’au bout.

Le projet Muxirum s’étend sur 270 heures, avec des cours hebdomadaires de 10 heures. À travers cette initiative, Dona Duzinha illustre magnifiquement que l’apprentissage n’a pas d’âge et que les rêves, même différés, peuvent se concrétiser. Sa ténacité et son désir d’apprendre inspirent ceux autour d’elle et prouvent que l’éducation peut transformer les vies, peu importe le point de départ.