Une maman atteinte d’une maladie mortelle est sous le choc lorsque son assurance refuse de rembourser son traitement mais accepte de lui « offrir » une pilule pour se suicider

Publié le 27 juin 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Il semble parfois que les compagnies d’assurance prennent l’expression “marche ou crève” un peu trop loin. Aux Etats-Unis, une compagnie d’assurance a refusé de couvrir le traitement d’une maman de 4 enfants, atteinte d’une maladie mortelle mais a accepté de lui rembourser la pilule du suicide pour la modique somme d’un dollar. Ce témoignage révoltant nous est relayé par The New York Post.

Alors qu’elle se bat de toutes ses forces contre la maladie pour rester auprès de ses 4 enfants et de son mari, Stéphanie Packer, se voit refuser la couverture de son traitement contre la sclérodermie par son assurance qui accepte en revanche de lui payer la pilule du suicide.

Le droit à la mort et le droit à la vie

Bien avant, en 2014, dans l’Etat de l’Oregon, une femme nommée Brittany Maynard est devenue la figure emblématique du Mouvement pour le Droit à la Mort en décidant de mettre fin à sa vie légalement à l’âge de seulement 29 ans avant que sa tumeur cérébrale ne le fasse pour elle. Entourée de ses proches, Britanny a volontairement provoqué une overdose de barbituriques dans son corps préalablement prescrits par son médecin pour mettre fin à son agonie.

Depuis que l’Etat de Californie a adopté une loi autorisant le suicide assisté des personnes atteintes de maladies mortelles, l’environnement de ces dernières a complètement changé, qu’elles soient en faveur de cette loi ou non. De nombreux groupes de soutien se sont transformés en plateformes de discussion du Droit à la Mort, encourageant dans certains cas les membres à mettre fin à leurs vies légalement.

Stéphanie Packer, quant à elle, souhaiterait devenir la figure emblématique d’un Mouvement pour le Droit à la Vie jusqu’à son dernier souffle.

La lutte acharnée de Stéphanie

A l’âge de 29 ans, Stéphanie Packer a découvert qu’elle souffrait de sclérodermie systémique, une maladie chronique auto immune rare et de cause inconnue. Egalement appelée “la maladie de la peau qui devient dure”, elle atteint généralement la peau et les muqueuses ainsi que certains organes, notamment les poumons.

Suite à la découverte de sa maladie, son médecin lui a annoncé qu’elle n’avait plus que 3 ans à vivre. Aujourd’hui âgée de 37 ans, elle a largement dépassé le pronostic du médecin.

Bien qu’elle ait du mal à quitter son lit chaque matin, elle refuse de s’avouer vaincue et demeure déterminée à se battre pour ses enfants : “Je veux juste passer chaque seconde avec mes enfants jusqu’à la fin”, a expliqué la maman de 4 enfants, âgés entre 7 et 13 ans.

stephanie

Toutefois, alors que son état de santé s’aggrave, Stéphanie ne reçoit pas suffisamment de soutien dans sa lutte pour rester en vie. Après que ses médecins lui aient proposé un traitement différent pour lui permettre de vivre plus longtemps, son assurance a refusé de le couvrir.  Elle a demandé alors si la couverture de la pilule du suicide serait acceptée et la réponse était « oui ». Elle ne devra payer qu’une différence d’1.20 $, soit 1,07 Euro.

“J’en suis restée bouche bée”, a raconté Stéphanie.

Plusieurs mois plus tard, après que la maman ait menacé de raconter son histoire aux médias, son traitement a été approuvé par son assurance.

Un sujet controversé

Désormais autorisé dans plusieurs pays comme le Canada, le Japon, la Colombie, la Suisse, les Pays-Bas ainsi que certains Etats américains, le suicide assisté n’a pas manqué de susciter la controverse partout dans le monde. Si de nombreuses personnes admirent le courage de ceux qui décident de mettre fin à leur souffrance avant que leurs maladies ne les achèvent, d’autres dénoncent une interruption de l’ordre naturel des choses.

Les détracteurs du suicide assisté affirment généralement que la maladie et la mort font partie de la vie, et que ce serait contre-nature de mettre fin à sa vie “avant l’heure”. Ils jugent également important de se battre jusqu’à la dernière minute pour ses proches, dans l’espoir qu’un miracle se produise.

Les partisans du suicide assisté affirment quant à eux que l’on devrait avoir le choix de mettre fin à sa souffrance d’une manière sécurisée en guise d’alternative aux suicides sanglants et douloureux que nous constatons partout dans le monde. Selon eux, une personne souffrant le martyr devrait être habilitée à choisir de mettre fin à son agonie paisiblement, en étant entourée de ses proches.