« Je ne laisserai pas salir la science » : Agacé, Olivier Véran le ministre de la santé contre attaque le Professeur Raoult

Publié le 30 juin 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Suite aux insinuations du professeur Didier Raoult, sur des liens entre des membres du conseil scientifique et le laboratoire Gilead, Olivier Véran, agacé, dénonce ces attaques qu’il qualifie d’« accusations ad hominem ». Invité d’Europe 1, le ministre de la santé compte bien répondre au professeur marseillais, comme relayé par Paris Match.

Je ne laisserai pas salir la science

Au cœur de l’actualité depuis leur débat sur l’hydroxychloroquine, le ministre de la santé et l’infectiologue n’hésitent pas à dévoiler leurs idées opposées. Auditionné devant l’Assemblée nationale par la commission d’enquête parlementaire, Didier Raoult n’a pas manqué de porter des accusations contre Olivier Véran. Son action visait à incriminer les décisions du ministre de la santé et du traitement injuste de ce dernier au sujet de son protocole à l’hydroxychloroquine.

Selon les propos du fervent défenseur de l’hydroxychloroquine devant l’Assemblée nationale, des conflits d’intérêts ont favorisé le remdesivir du laboratoire Gilead pour traiter le coronavirus. Il met ainsi en cause l’indépendance du Conseil scientifique dont le rôle est de conseiller le gouvernement dans la crise sanitaire actuelle, et insiste sur « l’obsession de vouloir traiter les gens avec le remdesivir ». Le professeur marseillais y voit le résultat de la stratégie d’influence du dit laboratoire. Rappelons que le remdesivir est un traitement contre le paludisme à l’instar de l’hydroxychloroquine.
Je ne laisserai pas salir la science

« Je ne laisserai pas salir la science »

Outré par ces accusations, le ministre de la santé Olivier Véran, les a démentis avec véhémence. « Je n’ai pas d’amitié particulière pour un laboratoire ou pour un autre. Il n’y a eu aucune intention cachée ou directe d’aucun membre du Conseil scientifique pour nous pousser à prescrire quelque traitement que ce soit, y compris le remdesivir » a-t-il déclaré.

« Je ne laisserai pas salir la science par tel ou tel, au prétexte que l’on veut faire valoir ses arguments », précise le ministre, sans toutefois mentionner le nom du professeur Raoult. Et d’ajouter « A l’heure où je vous parle, aucun médicament n’a reçu le blanc-seing des autorités sanitaires et aucun des médicaments qui peuvent avoir des liens d’intérêt et non pas des conflits d’intérêt n’est recommandé ou prescrit ». Il précise par ailleurs attendre « l’avis de la commission européenne et des agences françaises du médicament afin d’autoriser l’utilisation du remdesivir comme il l’a fait pour les autres médicaments ».

Je ne laisserai pas salir la science

« Je n’ai eu aucune recommandation du Conseil scientifique sur le remdesivir »

A ce propos, le ministre de la santé insiste sur les accusations iniques du professeur marseillais. « Je n’aime pas les accusations ad hominem, et je considère que les membres du Conseil scientifique ont fait une action gratuite, ont été importants. Et je suis sûr qu’ils n’ont pas été payés par le gouvernement ou par qui que ce soit pour réaliser leur action », affirme le ministre. Et d’ajouter « Est-ce que j’ai l’air d’être sous influence ? Je vous réponds très tranquillement que non ».

Irrité par les propos virulents du professeur marseillais, le ministre n’a pas hésité de son côté, à rappeler les affirmations de ce dernier de ne pas croire à une deuxième vague de l’épidémie. Dans ce contexte, le professeur Raoult avait dans un premier temps stipulé qu’il n’y aurait pas de première vague. A ce propos, le ministre de la santé ne comprend pas l’utilité de dire aux Français qu’il n’y aura pas de deuxième vague alors qu’il s’est trompé la première fois.

Quoi qu’il en soit, le virus est toujours en circulation. N’oublions pas que depuis le début de la pandémie, 164 260 cas dans le monde ont été confirmés, dont 29 813 décès. La prudence est donc de mise et le respect des règles sanitaires et des mesures de distanciation sont plus que jamais de rigueur.