« Les milliers de survivants du coronavirus sont des bombes à retardement » alerte un médecin

Publié le 24 juillet 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Depuis son apparition dans la ville chinoise de Wuhan, le nouveau coronavirus dénommé Sars-CoV-2 circule dans plusieurs pays du monde. En l’espace de quelques mois, l’agent pathogène a provoqué une pandémie, arrachant des centaines de milliers de vies. Les médecins, en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, ne cessent d’alerter quant aux dégâts physiques et psychologiques que provoque cette infection sournoise. Selon le Dr Sassan Rafi, spécialiste des maladies pulmonaires interrogé par le Daily Mail, des milliers d’américains hospitalisés pour cause de Covid-19 sont des “bombes à retardement”. Explications. 

Plusieurs pays du monde ont été frappé en plein fouet par la crise sanitaire causée par le nouveau coronavirus. La maladie, qui peut prendre la forme d’un simple rhume donnant lieu à des symptômes légers tels que la toux, la fièvre ou encore la fatigue, peut parfois déboucher sur des complications.

Ces dernières ont fait l’objet d’une attention très particulière, poussant les chercheurs à multiplier leurs travaux en vue de fournir au grand public un contenu qualitatif. Aujourd’hui, le Dr Sassan Rafi, qui a mené des études approfondies au sujet de la fibrose pulmonaire, apporte sa pierre à l’édifice en mettant en exergue les séquelles pulmonaires corrélées au virus.

Des milliers de patients seraient “des bombes à retardement”, selon le médecin. Pendant 15 ans, le Dr Sassan Rafi a étudié les maladies des poumons et leur impact sur l’organisme.

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Anesthésiste et médecin-chef fondateur de Upright Pharmaceuticals, l’expert met en garde contre la fibrose pulmonaire causée par le coronavirus, une maladie qui peut avoir de lourdes conséquences sur le long terme.

Elle survient lorsque la partie profonde des poumons “change de structure, s’épaissit, se rigidifie et devient une cicatrice”, explique le Dr Maxime Patout, pneumologue au CHU de Rouen. Si la fibrose pulmonaire est particulièrement dangereuse, c’est parce qu’elle altère le passage de l’oxygène vers le circulation sanguine. Dans certains cas, la maladie entraîne une insuffisance respiratoire sur le long terme.

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L’Académie nationale de médecine a alerté dans son rapport publié le 15 juillet des séquelles liées au Covid-19, dont la fibrose pulmonaire. Le rapport précise que les patients qui ont subi une détresse respiratoire lors de la phase aigüe de l’infection peuvent être sujets à cette complication.

“Elle est surtout attribuée à la production accrue de cytokines pro-inflammatoires, conséquence indirecte de l’infection virale”, précise l’Académie. Le corps, pour se défendre contre le virus, produit des molécules pro-inflammatoires.

En excès, ces dernières peuvent s’attaquer aux organes et aux tissus d’un individu. Cette même source rapporte que la maladie se caractérise par un déclin progressif de la fonction respiratoire, une extension des lésions visibles sur la tomographie thoracique, une sensibilité accrue aux infections respiratoires”, en soulignant que “même un faible degré de fibrose résiduelle peut accroître la mortalité chez les sujets âgés”.

Selon le Dr Sassan Rafi, les patients qui ont passé plusieurs semaines sous ventilateur font face à un taux de morbidité alarmant.

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“La fibrose pulmonaire a un pronostic de trois ans, ce qui est pire que de nombreux cancers, et actuellement, il n’y a pas de traitement optimal”, affirme le Dr Rafi. Cette maladie change la structure du poumon de façon irréversible, et peut s’aggraver même après s’être rétabli du Covid-19, avertit le médecin.

Ainsi, il explique que certains patients peuvent nécessiter une transplantation pulmonaire, tandis que d’autres auront besoin d’un apport en oxygène à vie.

Même les formes bénignes peuvent rencontrer des séquelles pulmonaires après leur guérison

De plus en plus de patients guéris du Covid-19 rencontrent des complications qui s’installent dans le temps. Parfois, ces séquelles peuvent passer inaperçues et peuvent s’aggraver progressivement.

Ray, un infirmier contaminé au mois de mars, témoigne de la persistance de certains symptômes après sa sortie d’hôpital, rapporte France TV Info. “Je n’aurais pas pu vous parler sans être gêné au niveau respiratoire. C’était assez compliqué”, révèle-t-il.

L’homme a passé deux jours en réanimation après avoir contracté la maladie. Après avoir été déclaré guéri, il continuait à présenter des difficultés respiratoires. Mais ce n’est que lorsqu’il a fait un bilan pulmonaire et un scanner que l’homme a découvert qu’il avait des séquelles dues à l’infection.

“Les cellules du poumon ne s’était pas complètement rétablies”, confie-t-il. Selon Chantal Hérisson, professeure en pneumologie, “Il n’y a pas besoin d’avoir fait une forme sévère pour avoir des séquelles. Certaines personnes sont sujettes à un essoufflement ou à une toux légère, bien après leur rémission.

Ces signes peuvent révéler une atteinte pulmonaire chronique. Pour pallier aux complications éventuelles dues aux lésions persistantes, les pneumologues invitent les patients guéris de la maladie à avoir recours à des examens médicaux en vue d’évaluer l’état de leurs poumons après la maladie. Chantal Hérisson rappelle qu’une prise en charge précoce peut considérablement améliorer la condition des patients.