Coronavirus. Olivier Véran : “Nous sommes dans une situation à risque”

Publié le 31 août 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Après avoir remarqué une baisse des indicateurs épidémiologiques suite au déconfinement progressif, la France fait face à un revers de situation ces dernières semaines. La recrudescence des cas de contaminations enregistrés en France fait craindre le pire des scénarios. Face à une épidémie qui repart, 21 départements ont été classés en zone rouge. Le ministre de la Santé Olivier Véran a été interrogé par Le Journal du Dimanche pour évoquer la stratégie du pays face à ce rebond des cas d’infections par le nouveau coronavirus. Selon lui, “nous sommes dans une situation à risque”. 

Depuis quelques semaines, la France enregistre de plus en plus de cas de contaminations au coronavirus. Comme le signale Santé publique France, une progression exponentielle de la transmission du virus, notamment chez les jeunes adultes, a été constatée.

Les nouvelles hospitalisations et les admissions en réanimation ont également augmenté ces dernières semaines. Jeudi soir, les autorités sanitaires du pays ont recensé 6111 nouveaux cas de contaminations, soit un record depuis le déconfinement. Dans un entretien avec le Journal du dimanche, le ministre de la Santé Olivier Véran a affirmé que la situation était « préoccupante » dans l’Hexagone.

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En France, un rebond des cas de contaminations

“Nous sommes dans une situation à risque”, a alerté Olivier Véran en prenant en considération la hausse des indicateurs relatifs à l’épidémie. Interrogé quant à la situation actuelle, le ministre a rappelé que l’épidémie “ne s’est jamais arrêtée” et qu’elle a “seulement été contrôlée pendant le confinement puis le déconfinement progressif”. Puis d’ajouter : “après trois mois de baisse de la circulation du virus, on observe une nette augmentation depuis cinq semaines, de façon globale, et activement dans certains territoires”.

Refusant d’évoquer une deuxième vague de l’épidémie, Olivier Véran considère que la situation n’est pas la même qu’en février. Des propos qui font écho à ceux du professeur Didier Raoul. Ce n’est plus la même maladie” qu’en février ou en mars, avait indiqué l’infectiologue marseillais. Toutefois, Olivier Véran a mis en garde contre les risques encourus par la flambée des cas de jeunes adultes contaminés par le virus.

En effet, une recrudescence des contaminations au coronavirus a été particulièrement observée chez les jeunes. “Si la circulation du virus s’accélère encore chez les plus jeunes, ils pourraient contaminer les personnes âgées, qui contractent plus souvent des formes plus graves de la maladie”, a rappelé le ministre.

Pour lui, “il faut à tout prix éviter cette situation qui mettrait sous tension notre système sanitaire et serait extrêmement problématique”. Par ailleurs, de nombreux professionnels estiment que le coronavirus pourrait avoir perdu de sa virulence en raison de la baisse du nombre de morts enregistrés. Seulement, Olivier Véran insiste sur l’absence de preuves scientifiques permettant de conclure que le virus serait “moins dangereux”. Dans ce sens, il rappelle que “Le Covid qui se propage est le même que celui qui a coûté la vie à 30 000 français. Seul le profil des malades a changé, plus jeune et donc moins symptomatique”.

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Pas de reconfinement prévu à ce jour

Lors de son entretien, le ministre de la Santé a également expliqué que la propagation du virus était principalement due aux “situations festives des plus jeunes, où les gestes barrière ne sont pas respectés”. Dans les Bouches-du-Rhône, classées en zone rouge en raison de son niveau de vulnérabilité, Olivier Véran explique que depuis trois semaines, “les tests positifs augmentent chez les seniors”.

Il ajoute que les entrées en hospitalisation et en réanimation sont également en hausse. Pour contenir la propagation du virus, de nouvelles mesures seront mises en œuvre bientôt, rappelle-t-il. Toutefois, le ministre de la Santé a convenu qu’un reconfinement total du pays “n’est pas à l’ordre du jour”. Néanmoins, “des mesures spécifiques, territorialisées” peuvent être décidées. En outre, il a tenu à rassurer les citoyens au sujet de la capacité d’accueil des hôpitaux. “Nous sommes capables d’accueillir jusqu’à 29 000 malades en réanimation”, souligne-t-il.