« Est-ce que votre mère se réveillera si vous assistez à ses funérailles ? » demande un patron à son employé avant de rejeter sa demande de congé

Publié le 10 décembre 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Les exigences de productivité qu’un employeur peut avoir envers ses salariés sont légitimes, mais elles peuvent parfois devenir abusives lorsque les droits de ces derniers ne sont pas respectés. Cet employé Thaïlandais en aurait tristement fait les frais. Victime de cet abus de pouvoir, il aurait été privé par son patron d’assister aux funérailles de sa propre mère.

On retrouve souvent des récits sur les réseaux sociaux dénonçant des injustices dans le milieu professionnel. Si ces derniers peuvent difficilement être vérifiables, ils ne manquent pas de mettre en lumière la triste réalité dans certaines entreprises où les droits des salariés ne sont pas respectés. C’est ainsi que le site malaisien World Of Buzz a relayé la publication d’un employé thaïlandais. Selon cet internaute, son patron l’aurait impunément empêché de jouir de ses droits suite au décès de sa mère.

Son patron lui a refusé le droit d’assister aux funérailles

Habituellement, toute compagnie est dans l’obligation de stipuler lors de la rédaction du contrat qui la lie à ses employés, les droits et obligations auxquels ils sont assujettis. Mais ces règles qui peuvent paraître anodines pour la plupart d’entre nous, ne sont pas toujours appliquées.

En Thaïlande, pays où se serait déroulée cette histoire accablante, un jeune homme en deuil suite à la mort de sa mère, se serait retrouvé face au refus catégorique de son patron de lui accorder un congé pour assister aux funérailles.

Outré face aux propos de son supérieur hiérarchique, le jeune homme a partagé son mécontentement sur le réseau social Twitter : « Est-ce que votre mère se réveillera si vous assistez à ses funérailles ? Si vous n’y allez pas, ils procéderont quand même à son incinération, n’est-ce pas ?» aurait demandé l’employeur, refusant de ce fait de lui octroyer un congé et le menaçant de déduire cette journée d’absence de son salaire.

Un témoignage qui enflamme la toile

Partagé entre un sentiment de colère et de déception, le jeune homme aurait fini par déposer sa lettre de démission auprès de son employeur. Son « tweet », quant à lui, a pris des dimensions inespérées et a suscité de nombreuses réactions, encourageant les internautes à partager leurs propres expériences.

L’un d’entre eux témoigne du comportement abusif de son supérieur, qui, sans gêne, lui demandait de finaliser une présentation…quelques minutes avant de rentrer dans le bloc opératoire. « J’ai été hospitalisé durant une semaine entière, et je n’ai reçu aucun appel, ni message de la part de mon patron » poursuit l’internaute.

Harcèlement moral au travail, comment se protéger ?

Si la véracité de ce type de récits reste difficile à vérifier, ils ne manquent pas pour autant de lever le voile sur un fléau qui existe dans de nombreux pays. Le harcèlement moral sur un lieu professionnel est, en effet, une condition réelle définie par le Code du Travail. En France, on considère qu’il s’agit des « agissements répétés qui ont pour conséquence la dégradation des conditions de travail. Ces dits agissements peuvent porter atteinte aux droits, dignité, santé physique ou morale, ou encore compromettre l’avenir professionnel du salarié ». Le Dr. Anne Françoise Chaperon, psychologue clinicienne et consultante en entreprise, met en garde face aux conséquences de ce fléau dans un article de Doctissimo. Elle y dévoile une technique efficace pour se défendre : la contre-manipulation.

Comme l’explique l’experte, le harceleur aura tendance à choisir des individus empathiques susceptibles de culpabiliser ou d’être déstabilisés par ces interventions. De ce fait, elle recommande de contrer ces attaques en allant en quelque sorte sur le terrain de celui ou celle qui impose le harcèlement. Si cette technique peut paraître difficile moralement, la psychologue conseille de se montrer persévérant. Ainsi, elle fournit les conseils suivants :

  • Veiller à adopter une communication non-verbale et verbale claire et précise, en gardant un discours rationnel, afin de ne pas déraper sur un terrain émotionnel.
  • Garder une attitude neutre. Ne pas montrer à votre harceleur que ses dires vous touchent en ayant un comportement détaché.
  • Éviter de donner des informations personnelles.
  • Éviter les comportements passifs ou agressifs.

Enfin, il est possible d’alerter l’inspection du travail ou les représentants des employés au sein de l’entreprise. Des recours juridiques pourront également être envisagés, le harcèlement moral au travail étant un délit passible de sanctions.