Comment créer son bouclier végétal face aux maladies de l’hiver

Publié le 1 décembre 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Dès l’arrivée des premiers froids et de l’humidité, notre organisme se fragilise et nous voilà confrontés aux premiers rhumes, maux de gorge, sinusites, mal d’oreille, aphonie ou extinction de voix… La phytothérapie ou traitement par les plantes, l’aromathérapie ou traitement par les huiles essentielles ainsi que des conseils alimentaires et quelques oligo-éléments vont venir à notre secours afin de protéger le précieux arbre bronchique.

Face aux maladies de l’hiver : créer son bouclier végétal

Nous pouvons vivre assez longtemps sans nous alimenter, mais sans respirer… c’est une autre histoire ! La respiration est vitale, à tel point qu’en Inde l’air est appelé « prana » ou souffle de vie. C’est notre système respiratoire qui permet qu’une subtile alchimie nous maintienne en vie. En effet, il permet au sang de transporter l’oxygène à nos cellules pour qu’elles puissent accomplir leurs fonctions vitales. L’oxygène, inspiré par la bouche et le nez, passe par le larynx et la trachée pour descendre jusqu’aux alvéoles pulmonaires. À mesure qu’elles utilisent de l’oxygène, les cellules émettent du dioxyde de carbone (gaz carbonique), qui sera ramené aux poumons – toujours par le sang – pour y être évacué. Cependant la qualité de l’air est très importante. Les polluants, le tabac, le monoxyde de carbone, l’oxyde d’azote, les gaz d’échappement, les peintures, les colles, les solvants, sans oublier les nanoparticules, l’amiante… font pénétrer la pollution dans les poumons, ce qui a pour conséquence d’altérer le fonctionnement de nos cellules.

Or notre système respiratoire est en contact avec l’atmosphère par le nez et la bouche. Il est donc sensible aux irritations et infections transmises par l’air. Mais les « problèmes » ne viennent pas que de l’extérieur : si l’organisme est surchargé de toxines, des problèmes respiratoires risquent également de se manifester. Dans ce cas, le drainage est un bon moyen pour améliorer l’efficacité des traitements.

De plus, rappelons qu’une alimentation saine, composée de fruits et légumes frais riches en antioxydants, en vitamines A, C, E… reste indispensable pour une bonne protection contre l’infection et les effets de la pollution respiratoire. Si vous êtes sensible aux affections respiratoires, vous pouvez limiter momentanément la consommation de gluten et sucres rapides qui semblent favoriser la formation du mucus.

Vous pouvez aussi combiner des plantes anti-infectieuses et immunostimulantes comme le curcuma associé au poivre, le thym, le romarin, l’oignon, l’ail.

Rhume

Rhume –

1. Le rhume ou coryza, rhinopharyngite : chaque hiver les virus nous font la vie dure !

À partir du mois d’octobre, on constate une alternance de jours froids et humides et de redoux plus chaud. Ces conditions alliées à la multiplication de contacts entre les individus font le bonheur des microbes et des virus qui peuvent alors proliférer. Cependant ils ne s’installent que si les conditions de l’organisme leur sont propices : fatigue intense, stress, intestins paresseux, alimentation déséquilibrée, dysbiose (déséquilibre du microbiote intestinal), surcharge de toxines… Les symptômes tels fièvre et mucosités sont peut-être un moyen pour l’organisme d’éliminer.

Qu’il s’agisse de rhume ou de rhinopharyngite (avec ou sans fièvre), les virus en sont les seuls responsables et les antibiotiques qui n’ont pas d’action sur eux sont alors inutiles. Cependant, non traités ils peuvent se compliquer et nécessiter une consultation médicale et parfois une antibiothérapie.

Remarque : la rhinopharyngite est la pathologie la plus fréquente de l’enfant ; chez l’adulte on parle de rhume ou coryza. C’est une inflammation d’origine infectieuse de la muqueuse des fosses nasales, due à des rhinovirus, germes viraux banaux.

En pédiatrie, la rhinopharyngite ne doit pas être surmédicalisée car elle traduit simplement l’adaptation à son environnement de l’enfant qui constitue peu à peu son stock d’anticorps.

Reconnaître les symptômes

La congestion de la muqueuse est responsable de l’obstruction nasale (nez bouché). On trouve aussi un œdème de la muqueuse (gonflement) et les éternuements sont suivis d’un écoulement fluide (rhinorrhée aqueuse) qui devient plus épais et parfois coloré. En principe au 5e jour l’écoulement redevient fluide et la guérison survient au bout d’une semaine.

Le risque est lié aux complications toujours possibles : otites, sinusites, bronchites…

Que faut-il faire ?

D’abord moucher soigneusement avec des mouchoirs à usage unique, laver les fosses nasales avec du sérum physiologique dans lequel on rajoutera une ampoule d’argent oligoélément.

Pour les jeunes enfants : moucher avec un mouche-bébé puis, l’enfant allongé tête tournée sur un côté, injecter dans la narine la plus haute par petites pressions (5 ml par narine). Le liquide ressortira par l’autre narine (même processus pour l’autre narine). Moucher très lentement : cela évitera le risque d’otite par propulsion de liquide dans les trompes d’Eustache.

Que conseiller en phytothérapie ?

  • Dès les premiers symptômes, préparer une infusion de fleurs de sureau à 2% ou de sommités fleuries de thym (2%) : verser sur 20 grammes de plantes 1 litre d’eau bouillante, laisser infuser 10 minutes (en couvrant) puis ajouter le jus d’un demi citron et 1 cuillère à café de miel liquide (d’acacia par exemple). Boire dans la journée.
  • En cas de fièvre, un infusé de fleurs de bourrache à 2% est nécessaire, à rajouter éventuellement à part égale à la première tisane qui devrait faire baisser la fièvre si besoin.
  • On peut aussi proposer une gélule matin et soir de propolis ou des comprimés de propolis à sucer (vous en trouverez facilement dans le commerce : magasin bio, parapharmacie ou pharmacie). La propolis n’est pas une plante mais une résine de cicatrisation des arbres récoltée par les abeilles et qui sert à la réparation des parois des ruches et à leur protection contre les microbes, champignons, moisissures, levures… (qui pourraient endommager les ruches). Sa richesse en flavonoïdes explique une action de stimulation des défenses immunitaires ainsi que des propriétés antiseptiques remarquables.
  • Localement, une inhalation sèche ou humide est recommandée : on utilisera des huiles essentielles à inhaler soit sur un mouchoir (inhalation sèche), soit une solution à base d’huiles essentielles à verser dans l’eau frémissante sous forme d’inhalation (inhalation humide). Pour un adulte ou un enfant de plus de 12 ans : mettre 1 goutte d’huile essentielle de Pinus sylvestris (pin sylvestre), 1 goutte d’huile essentielle de Mentha piperita (menthe poivrée) et 1 goutte d’huile essentielle de Cinnamomum camphora CT cinéole (ravintsara) dans un bol d’eau frémissante (inhaler pendant 10 minutes).

Il faut rester au moins 1 heure au chaud après, ou mieux, faire son inhalation avant de se coucher.

  • On peut aussi mettre 3 gouttes d’huile essentielle d’Eucalyptus radiata (Eucalyptus radié) dans 10 gouttes d’huile de noisette et masser le torse et le dos avec le mélange avant le coucher.

Remarque : pour prévenir un risque de contagion, on peut diffuser un mélange d’huiles essentielles dans un diffuseur électrique à froid ; il est conseillé de diffuser le mélange pendant un quart d’heure avant d’entrer dans la chambre. N’oubliez pas d’éteindre le diffuseur pendant votre sommeil ! Ce conseil est valable pour les adultes et les enfants de plus de 3 ans (sauf prescription du praticien ou conseil d’un pharmacien spécialiste).

Exemple : 40% d’essence de pamplemousse (Citrus paradisi), 40% d’essence de citron (Citrus limonum) et 20% d’huile essentielle de Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole).

Diffusion 10 à 15 minutes en fonction de la taille de la chambre.

Il est aussi conseillé d’adjoindre la prise d’oligo élément pendant la période d’hiver :

  • Prendre 2 fois par semaine 1 ampoule de Mn-Cu (manganèse-cuivre) à laisser sous la langue (par voie sublinguale) 2 minutes puis avaler, pendant 3 mois.
  • En cas de fièvre, prendre 2 ampoules de cuivre chaque matin pendant 1 semaine, à placer sous la langue, le cuivre ayant une action anti-inflammatoire et anti-infectieuse.
Otite

Otite –

2. Mal à l’oreille : j’ai une otite ?

• L’otite est une inflammation de la muqueuse qui portera un nom différent en fonction de la partie de l’oreille où elle se situe.

L’otite externe est une inflammation du conduit auditif, avec douleur qui peut être vive et parfois suintante. Souvent bénigne chez l’adulte, elle peut être d’origine bactérienne ou mycosique (champignons).

L’otite moyenne est une inflammation qui touche la partie derrière le tympan. Chez l’enfant elle est souvent aiguë, microbienne ou virale. Le traitement est souvent par antibiothérapie et le médecin ORL pratique un petit geste chirurgical, la paracentèse, pour faciliter l’écoulement.

L’otite moyenne chronique devient souvent otite séreuse ou séro-muqueuse car le mucus s’accumule derrière le tympan. Elle s’accompagne d’une importante perte d’audition (surtout si le mucus est très épais) qui disparaît à la rémission. On place parfois un yoyo ou aérateur transtympanique qui laisse une ouverture permettant la ventilation et le drainage de l’oreille moyenne. Fréquente chez les enfants, l’otite moyenne chronique nécessite cependant une surveillance (il faut si besoin installer un bouchon, à savoir du silicone qu’on modèle et qu’on place dans le conduit pour éviter que l’eau ne rentre), voire l’interdiction de baignade. En effet, le tympan doit toujours être étanche car la partie située derrière celui-ci doit toujours rester stérile.

Que peut faire la phytothérapie ?

L’extrait de pépins de pamplemousse, riche en bioflavonoïdes et vitamine C, possède des propriétés stimulantes, antiseptiques et antioxydantes, tout en protégeant la flore intestinale ; ils donnent de bons résultats en cas d’infections ORL.

Et l’oligothérapie ?

L’oligo-élément principal est le soufre, à préconiser dans le lavage des fosses nasales. Il est parfois associé en comprimé à des vitamines ou du magnésium qui renforcent son action.

On peut lui associer du cuivre en ampoules à placer sous la langue, 1 ampoule par jour pendant 8 jours. Ce dernier a des propriétés anti-inflammatoires et anti-infectieuses tout à fait indiquées dans ce type de traitement.

En cas de fatigue, surtout le matin, on peut associer Cuivre-Or-Argent, 2 doses par jour pendant une semaine, 1 dose pour l’enfant à partir de 1 an (toujours à maintenir 1 à 2 minutes sous la langue si possible).

La gemmothérapie (macérat glycériné de parties embryonnaires de plantes) peut aussi être d’un bon secours (diluées à la première décimale ou 1DH) :

  • Rosa canina (églantier), dont les jeunes pousses vont régénérer les muqueuses agressées et prévenir les récidives. Il faut faire le traitement au moins 3 mois à la posologie de 1 goutte par kg de poids et par jour (par exemple pour un enfant de 20 kg, ce sera 20 gouttes par jour le matin, diluées dans un verre d’eau).
  • Et en cas d’infections qui suppurent ou qui diffusent (comme les otites séreuses ou les rhinosinusites chroniques), et pendant la période aiguë, adjoindre le soir Alnus glutinosa (Aulne glutineux) toujours à la même dose.

En cas de doute, demandez conseils à votre médecin ou pharmacien spécialisé.

Et en aromathérapie ?

On peut conseiller localement l’huile essentielle d’arbre à thé, Melaleuca alternifolia (feuilles, origine Australie), riche en monoterpènes et monoterpénols (anti-infectieux).

Dans l’otite aiguë de l’adulte et de l’enfant à partir de 3 ans, masser le tour de l’oreille 5 à 6 fois par jour avec le mélange suivant :

  • HE Melaleuca alternifolia 3 ml
  • HE Eucalyptus radiata 3 ml
  • LOC (liniment oléocalcaire) pour l’enfant ou Huile de noisette pour l’adulte 15 ml

Attention : Les huiles essentielles sont toujours à utiliser avec précaution : test de tolérance, concentration, contre-indications, interactions médicamenteuses…

Éviter chez l’enfant de moins de 3 ans sans avis médical compétent, et systématiquement chez la femme enceinte pendant le premier trimestre et la femme qui allaite. Certaines huiles essentielles sont neuro, hépato ou dermo toxiques (certaines provoquent des intoxications très graves) : c’est pourquoi n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un professionnel formé !

Sinusite

Sinusite –

3. Rhumes, nez bouché, tête lourde : la sinusite vous guette !

La sinusite désigne une inflammation des muqueuses qui recouvrent l’intérieur des sinus, ces derniers étant les cavités osseuses situées au niveau du visage. Chaque sinus communique avec les fosses nasales grâce à des petites ouvertures par lesquelles s’écoule normalement le mucus produit par les sinus. En fonction de sa position, on parlera de sinusite frontale, maxillaire, sphénoïdale droite ou gauche…

L’inflammation est souvent causée par une infection virale ou bactérienne. Quand un virus ou une bactérie se propage au niveau des sinus, la muqueuse s’irrite, « enfle » (œdème), ce qui risque d’obstruer les sinus. Le mucus ne peut plus être drainé vers le nez et dans ce milieu fermé, les microbes se multiplient aisément !

La douleur est souvent vive, pulsatile, lancinante, quand on touche le sinus malade ou que l’on se penche en avant, avec écoulement ou obstruction nasale.

Aiguë ou chronique ?

La sinusite aiguë est le plus souvent une affection virale qui réapparaît rarement et est souvent liée à un rhume qui persiste.

Mais elle peut aussi être due à une infection bactérienne ou fongique (due à des champignons), ou être d’origine allergique, due à un abcès dentaire qui se propage aux sinus, à la pollution atmosphérique, à des polypes nasaux, à une déviation de la cloison nasale…

La sinusite devient chronique quand elle persiste au-delà de 3 à 4 mois (la chronicité s’installe en général au bout de plusieurs poussées de sinusite aiguë).

Le plus souvent elle est due à des allergies : animaux, acariens, pollens, tabac, chlore de la piscine, produits chimiques irritants… L’idéal serait d’identifier la cause de votre sinusite : difficile car cela peut être dû à un terrain allergique, une intolérance alimentaire, une flore intestinale perturbée, des affections ORL à répétition et surtout des rhumes mal soignés !

Que propose la phyto-aromathérapie ?

1- Lavage régulier du nez dès le moindre rhume : utiliser une ampoule de plasma de quinton isotonique ou de sérum physiologique que vous mélangerez avec une ampoule d’oligoélément cuivre ou argent (en alternance). Introduire le produit choisi dans la narine, la tête inclinée sur le côté opposé, au-dessus d’un lavabo, l’eau s’écoulera par l’autre narine. Mouchez-vous et recommencez pour l’autre narine.

2- Prendre régulièrement un infusé de plantain (Plantago major) à 2% (20 gr dans 1 litre d’eau), laisser infuser 10 minutes (1 litre par jour édulcoré de miel d’acacia serait optimal) : les tisanes favorisent l’hydratation.

En effet, la feuille de plantain renferme des iridoïdes à propriétés anti-inflammatoires et antiallergiques en particulier sur la sphère ORL ; de plus, la présence de mucilages va faciliter l’expectoration et fluidifier les mucosités trop denses.

3- Penser à drainer régulièrement l’organisme par des mélanges draineurs au niveau du foie, du rein et de la peau, avec des plantes telles bardane, pensée sauvage, fumeterre, radis noir, artichaut, piloselle, orthosiphon…

4- Supplémenter l’alimentation de pré et probiotiques indispensables au développement de l’immunité.

5- Il est indispensable d’humidifier la pièce en préconisant un humidificateur contenant éventuellement des huiles essentielles (si elles sont tolérées).

6- De nombreux médecins ORL préconisent aujourd’hui de supplémenter les malades en gélules de Ginkgo biloba, lesquelles, en améliorant la circulation locale, vont optimiser l’efficacité des traitements en cours.

7- Bien connues mais incontournables sont les inhalations à base d’huiles essentielles volatiles qui vont pouvoir désinfecter localement les sinus, à pratiquer après lavage des fosses nasales. On peut préparer le mélange suivant :

  • 3 ml d’Arbre à thé (Melaleuca alternifolia),
  • 2 ml de Menthe poivrée (Mentha piperita),
  • 3 ml de Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole).

Verser 8 gouttes du mélange dans un bol d’eau frémissante. Puis inhaler pendant 10 minutes le soir avant de se coucher, une serviette sur la tête ou en utilisant un inhalateur adapté à cet usage (éviter de sortir après).

8- L’application de mélanges à base d’huiles essentielles sur la peau au regard du sinus enflammé peut soulager à condition de supporter les huiles essentielles et d’avoir un support permettant une pénétration à travers la peau. On peut proposer la formule suivante • HE Melaleuca alternifolia (arbre à thé) 3 ml

  • HE Lavandula latifolia spica 1 ml
  • HE Mentha piperita 0,5 ml
  • Gel à l’aloé vera (99%) 5 ml

À appliquer sur la zone sinusale malade 4 à 5 fois par jour.

9- Les huiles essentielles par voie orale sont certainement efficaces mais nécessitent le contrôle d’un professionnel formé et expérimenté car certaines sont agressives, d’autres sont allergisantes, d’autres encore toxiques à faible dose… Et donc non adaptées à ce type de pathologies.

Remarque : certains cas de sinusites infectieuses très purulentes nécessitent la prise d’antibiotiques et de corticoïdes permettant de prévenir le risque de chronicité. Cependant, dans la majorité des cas, en particulier en cas d’affections virales (qui sont les plus fréquentes), ce type de traitement doit suffire à condition de le mettre en route dès l’apparition des premiers symptômes.

Angines

Angines –

4. Maux de gorge ou angines ?

La pharyngite ou mal de gorge banal est une inflammation aiguë d’origine infectieuse. Chez l’adulte la douleur est de type « cuisson » exacerbée quand on parle ou on déglutit ; souvent, elle s’inscrit dans un contexte de rhinopharyngite.

Si le mal de gorge accompagné de fièvre persiste plus de 48 heures malgré un traitement, si l’on voit des points blancs ou de fausses membranes, il vaut mieux consulter un médecin.

L’angine est une infection des amygdales et de la gorge qui entraîne une inflammation avec douleur au moment de la déglutition. Bien que d’origine virale à 70%, la crainte principale est le streptocoque bêta hémolytique responsable de la scarlatine, de rhumatismes infectieux, de néphrites (au niveau des reins), endocardites (niveau cardiaque). C’est quasiment la seule indication de l’antibiothérapie ; or le médecin dispose aujourd’hui d’un test rapide pour vérifier l’indication de l’antibiotique (très rare chez les enfants de moins de 3 ans).

Parfois les maux de gorge s’accompagnent de laryngite ou inflammation du larynx.

Chez l’adulte c’est l’extinction de voix (les cordes vocales « gonflent » et vibrent moins bien).

Chez l’enfant, elle peut entraîner une gêne respiratoire (laryngite striduleuse) en raison de l’étroitesse du larynx ; le recours médical d’urgence s’impose alors, une corticothérapie courte étant nécessaire.

Que faire ?

  • Un drainage des sécrétions nasales et le traitement du rhume (voir rhume). • Utiliser un humidificateur ou une coupelle d’eau sur le radiateur dans laquelle on peut mettre 5 gouttes d’huile essentielle de Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole) ou de citron (HE Citrus limonum).
  • Sucer des pastilles ou du miel qui favorisent la déglutition.
  • L’assèchement de la muqueuse pharyngée augmente la sensation de brûlure, c’est pourquoi il faut boire ! Mais plutôt privilégier des boissons chaudes édulcorées de miel : tisanes avec un demi citron chaud pressé et édulcorées d’une cuillère à soupe de miel et c’est délicieux (buvez à la paille afin d’augmenter le contact avec la gorge douloureuse). Boire permet d’éliminer les virus et de diminuer le risque de toux irritative.
  • Éviter l’alcool, les aliments trop acides, trop épicés ou trop salés qui peuvent irriter la muqueuse.
  • Protéger le cou du froid par une écharpe et éviter les courants d’air
  • Penser à aérer les pièces souvent plus polluées que l’extérieur de la maison
  • Éviter la fumée de cigarette très agressive.

Que propose la phyto-aromathérapie ?

  • Des plantes riches en mucilages qui sont émollientes et ont une action adoucissante, par exemple la guimauve (Althea officinalis, feuilles et fleurs mais aussi racines), la mauve (Malva sylvestris, fleurs et feuilles), le bouillon blanc (fleurs), le coquelicot (Papaver rhoeas, pétales). Ces plantes vont diminuer la douleur, ramollir les sécrétions et calmer les petites toux ; il est conseillé de préparer une infusion.
  • Guimauve 50 g
  • Mauve 50 g
  • Bouillon blanc 40 g
  • Coquelicot 40 g

Verser 1 litre d’eau bouillante sur 20 g du mélange, couvrir, laisser infuser 10 mn, filtrer et boire dans la journée sans réchauffer.

  • Des plantes cicatrisantes comme le calendula, ou souci des jardins. TM (teinture mère) de Calendula : 50 gouttes 3 fois par jour, diluées dans une tisane pas trop chaude).
  • Sucer des pastilles à la propolis (voir Rhume).
  • Des huiles essentielles surtout antivirales et immunostimulantes, en particulier Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole) 1 goutte mélangée à 1 cuillère de miel d’acacia, 4 fois par jour pendant 5 jours.

En cas d’extinction de voix ou d’aphonie, on peut conseiller les tisanes précédentes, mais on y ajoutera 20 gouttes de TM d’Erysimum ou herbe aux chantres, toutes les 2 heures.

On prendra aussi 3 fois par jour 1 goutte d’HE de Cyprès (Cupressus sempervirens) diluée dans une cuillère à café de miel d’acacia (HE à éviter en cas de cancer hormono-dépendant) qui va décongestionner les cordes vocales enflammées.

L’ail, le consommer, c’est l’adopter !

De récentes études ont mis en évidence l’efficacité de l’ail dans le traitement du rhume quand il est consommé quotidiennement pendant les 3 mois d’hiver. En plus d’être anti-infectieux, sa composition soufrée est intéressante pour les personnes souffrant d’asthme, les parties volatiles vont tapisser l’arbre respiratoire, réguler la production de mucus et faciliter l’expectoration des mucosités. Allium sativum, un bulbe de Liliaceae, comme l’oignon ou le poireau, est utilisé pour relever les plats et son utilisation remonte à l’Antiquité. Les Égyptiens en mangeaient pour garder leurs forces et rester en bonne santé. Pilier de la cuisine méditerranéenne (soupes, anchoïade, aïoli, tagines…), il contient de nombreux actifs et en particulier des composés soufrés actifs sur l’arbre respiratoire. Il existe des gélules d’ail ou même d’huile essentielle d’ail, mais elles sont difficiles à supporter (même quand elles sont gastro résistantes). En effet, les parties volatiles remontent le long du tube digestif et l’on a l’impression de manger de l’ail toute la journée. L’ail alimentaire reste donc la bonne solution ! Remède de grand-mère Quand j’étais enfant, enrhumée avec une petite toux d’irritation, ma grand-mère plaçait une « tête » d’ail sous mon coussin, ce qui me permettait d’inhaler l’huile essentielle pendant la nuit et j’étais bien mieux le matin !

Comment activer les bienfaits de l’ail

Les propriétés de l’ail cru sont supérieures à celles de l’ail cuit : je conseille donc de l’ajouter le plus tard possible aux plats et de le broyer le plus finement possible pour libérer les actifs soufrés dont l’alliine.

Quand faut-il aller voir le médecin ?

  • Si la fièvre dépasse 5 jours
  • Si les sécrétions deviennent purulentes (verdâtres)
  • S’il existe des signes de gravité (abattement, changement de comportement) ou de surinfection (toux prononcée, douleur à l’oreille, difficultés à avaler…)

Comment éviter les otites ?

  • Éviter d’utiliser les cotons-tige qui enfoncent les bouchons de cérumen.
  • Couvrir les oreilles lorsqu’il y a du vent (sur un bateau) ou si besoin lorsqu’il fait plus froid afin d’éviter les otites externes.
  • Limiter la piscine et surtout les plongeons à cause du changement de pression. • Se moucher régulièrement, une narine puis l’autre.
  • Éviter les facteurs de risque : fumée de tabac, environnement pollué.
  • Pour le nourrisson, préférer l’allaitement maternel.
  • Nettoyer les fosses nasales avec du sérum physiologique ou de l’eau de mer additionnés de cuivre ou d’argent (oligo-éléments en ampoule) régulièrement et en particulier si vous êtes enrhumé (voir rubrique rhume), les mucosités pouvant atteindre l’oreille en passant dans la trompe d’Eustache.
  • En cas de perforation tympanique, ne rien mettre dans l’oreille sans avoir consulté un médecin (très peu de produits sont utilisables), utilisez un bouchon hermétique si vous vous lavez les cheveux !

En conclusion, il est évident que ces pathologies bénignes peuvent fatiguer l’organisme et qu’il faut les prendre en charge assez vite mais en évitant une antibiothérapie systématique qui va fortement altérer la flore intestinale donc nos défenses immunitaires, d’autant plus que la plupart du temps il s’agit de pathologies virales. La phytothérapie associée à l’aromathérapie et à quelques oligo-éléments va nous permettre de passer l’hiver sans problème, en poussant notre organisme à être de plus en plus résistant. L’hiver, pensez à prendre régulièrement des tisanes par plaisir et pour mieux résister !