Un fœtus de 18 semaines reste vivant 10 heures dans les bras de sa mère

Publié le 3 juin 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Après avoir subi un avortement, le fœtus issu de la grossesse de cette maman est né vivant contre toute attente. Cette femme raconte sa rencontre avec ce bébé de 18 semaines resté vivant pendant dix heures avant de mourir dans ses bras.

Relayée par nos confrères du site britannique The Sun, l’histoire de cette femme qui a interrompu volontairement sa grossesse a débouché sur la naissance d’un fœtus en vie. A 18 semaines de grossesse, les médecins l’ont donné à sa mère avant son décès.

Un fœtus atteint du syndrome d’Edwards

Si cette maman de trois enfants a décidé de recourir à l’interruption volontaire de sa grossesse (IVG), c’est parce qu’on a diagnostiqué une maladie grave au fœtus. Il s’agissait du syndrome d’Edwards, une maladie chromosomique qui entraînait une mort précoce. Ce syndromeest lié à la présence d’un chromosome 18 supplémentaire. Suite à ce diagnostic, Loran et son conjoint ont décidé de recourir à l’avortement médicamenteux. « J’ai appris qu’il était peu probable qu’il naisse vivant », affirme-t-elle.

Les trois enfants de Loran. Source : SWNS

« Le regarder mourir était une torture »

Après avoir pris le comprimé qui était censé provoquer l’expulsion du fœtus à l’hôpital, la femme a su que ce fœtus de 18 semaines était né vivant. Un fait qui déjoue le processus de l’avortement. « Je ne veux dissuader personne de faire le bon choix pour eux mais le regarder mourir était une torture », se remémore-t-elle. Elle affirme qu’elle est tout de même heureuse d’avoir ce souvenir avec son bébé mais le fait qu’il ait survécu à l’interruption volontaire de grossesse a rendu cette dernière plus difficile. Les médecins avaient prédit à la maman de trois enfants que le bébé était condamné à mourir avant ou juste après sa naissance en raison de sa maladie. « Je pensais avoir fait le plus dur lorsque j’ai pris la décision difficile de me faire avorter mais maintenant c’est dix fois pire », s’émeut-elle.

Le conjoint de Loran avec un de ses enfants. Source : SWNS

« Aucun des médecins ne pensait qu’il naîtrait vivant »

Suite à cette expérience douloureuse, cette maman veut sensibiliser les autres sur ces naissances issues d’un avortement. Elle raconte qu’au moment de la naissance de ce fœtus de 18 semaines, elle a dû le voir agoniser dans ses bras. A ce moment-là, elle n’avait qu’une envie : qu’il reste vivant. La maman de trois enfants raconte que les médecins n’auraient pas vérifié les battements cardiaques du fœtus avant de déclencher l’accouchement. « Aucun des médecins ne pensait qu’il naîtrait vivant », raconte-t-elle. Elle ajoute que lorsque son conjoint et elle, ont pris l’enfant, ce dernier s’est étonné de constater que son cœur battait. « C’est impossible » ont dit les médecins.

Le bébé a été baptisé à l’hôpital

Malgré sa mort prématurée, le bébé a été béni et baptisé pendant les quelques heures où il était vivant. Il a été appelé Kiyo Blue Watson et pesait 150 grammes et était un fœtus d’environ 5 mois. Loran explique que les médecins avaient prédit que son cœur allait s’arrêter une demi-heure après sa naissance mais qu’elle leur avait dit qu’il était toujours vivant. « J’ai alors dit : « Vous n’allez rien faire pour le sauver ? ». Les médecins ont répondu : « Non », relate-t-elle. Elle se remémore l’angoisse de devoir attendre dix heures en voyant son bébé agoniser. Pour faire leur deuil, Loran et son conjoint ont passé du temps avec lui dans un berceau spécial et le bébé a été enterré.

« Son rythme cardiaque était si fort »

De son interruption volontaire de grossesse médicamenteuse, cette mère garde un souvenir bouleversant. « Je n’ai pas les mots pour dire à quel point c’est horrible. J’ai lu qu’une personne a survécu au syndrome d’Edwards jusqu’à 40 ans » témoigne-t-elle. Puis d’ajouter : « Son rythme cardiaque était si fort que vous pouviez le sentir ». La mère de trois enfants affirme que si elle avait su qu’il serait en vie, elle aurait probablement changé d’avis.

Qu’est-ce que le syndrome d’Edwards ?

Expliquée par MSD Manuals, ce syndrome malformatif est dû à un chromosome 18 surnuméraire. Si le bébé survit, cette maladie se caractérise par un handicap intellectuel, une microcéphalie sévère, une petite taille et d’autres anomalies congénitales telles que les malformations cardiaques. La trisomie 18 est diagnostiquée pendant la grossesse grâce à des tests cytogénétiques ou après l’accouchement par des examens sanguins périphériques. Le syndrome d’Edwards concerne une naissance sur 6000 vivantes mais cette maladie provoque fréquemment des fausses couches spontanées.