« Je suis célibataire et je n’ai jamais eu de relations sexuelles, mais je suis enceinte »

Publié le 27 mai 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Cette femme a longtemps souhaité se marier et avoir un enfant. Sans avoir de relations sexuelles, elle accouche d’un bébé. Découvrez l’histoire de cette mère célibataire qui s’est battue pour donner la vie.

Relayé par le blog parental Love What Matters, le parcours de cette maman vers l’accouchement a été rude. A 40 ans, elle décide de concevoir seule sans père avec la procréation médicalement assistée.

« Tu peux être maman »

Le projet d’être mère pour cette femme s’est concrétisé à l’âge de 40 ans. C’est lors de retrouvailles avec sa meilleure amie qu’elle a eu une véritable épiphanie. Cette dernière lui a dit « Tu peux être maman et tu n’as pas besoin de mari ». Une phrase qu’elle avait besoin d’entendre et qui l’a bouleversé. « Jusqu’à présent, j’étais indifférente à l’égard des enfants. Alors que beaucoup de femmes seront mamans dès qu’elles le ressentiront, je n’ai jamais eu une telle certitude » témoigne-t-elle.

La mère de 40 ans – Source : Michele Elizaga

Un donneur qui lui ressemble

C’était dit. Elle pouvait devenir maman et le lendemain de cette rencontre, elle allait se renseigner sur toutes les démarches pour donner la vie seule. Pour autant, cela n’a pas été une décision facile puisque de nombreuses questions se sont bousculées dans sa tête. « Moi, une mère célibataire ? Puis-je me permettre de soutenir un bébé ? »  « Pourrais-je gérer la déception que cela ne se produise pas? » « Que penseront les autres de moi? » sont autant d’interrogations qui la hantaient. En faisant abstraction de celles-ci, elle choisit un donneur de sperme philippin car elle souhaitait que l’enfant lui ressemble.  Le médecin lui a administré des hormones pour déclencher l’ovulation. Une procédure qui allait se solder par une réussite. « Je suis tombée à genoux sur le sol de la salle de bain et j’ai remercié Dieu » se souvient-elle.

« Je savais qu’il y’avait plus »

Au téléphone, la maman leur a dit : « Alors d’abord, j’ai besoin que vous sachiez que je suis toujours célibataire et que je n’ai couché avec personne… mais je suis enceinte ! ». Cette joie allait vite être remplacée par de la peur après qu’un assistant médical lui ait demandé de voir le médecin. Ce dernier lui dira que son bébé était atteint de trisomie 21. « Nous avions une relation de si longue date, elle me connaissait assez bien pour savoir qu’il n’était même pas nécessaire de se demander si je le gardais ou non. Et elle a partagé que la plupart des bébés avec une variation chromosomique comme le syndrome de Down n’atteignaient pas 12 semaines, et mon bébé l’a fait » raconte la mère. Quelques mois plus tard, elle allait donc accoucher par césarienne après un accouchement difficile par voie basse. Si les bébés atteints du syndrome de Down ont moins de chance de survie in-utéro, un homme est la première personne atteinte de cette pathologie propriétaire d’un restaurant.  

La maman enceinte – Source : Michele Elizaga

Une vie de mère difficile

Après cet accouchement très pénible, la maman était loin d’être au bout de ses peines. Et pour cause, elle a dû retourner travailler après un mois de congé maternel. « Je n’ai jamais été aussi épuisée physiquement, mentalement et émotionnellement mais je n’ai jamais été aussi comblée » s’émeut-elle. Un aumônier à l’hôpital a dit à la mère que Matthew, son fils, savait qu’il allait souffrir de la trisomie 21. « Il a également vu qu’il serait aimé de vous. Tu serais sa mère, alors il a dit oui » lui a raconté l’homme religieux. « La joie qu’il apporte continuellement dans mon cœur ressemble à un rêve » affirme-t-elle. Pour autant, son quotidien n’est pas toujours facile car elle est mère célibataire. « Ce n’est pas non plus facile d’avoir un enfant ayant des besoins spéciaux » témoigne-t-elle.

Le petit Matthew – Source : Michele Elizaga

Mère célibataire : la difficile question de l’absence du père

Interrogée par nos confrères de L’Express, Martine Dabert-Bourrasset, psychiatre conseille celles qui doivent parler à leur enfant de cette absence paternelle. La spécialiste recommande de toujours dire la vérité en employant un vocabulaire accessible aux enfants. Si le père est décédé, une consultation chez un pédopsychiatre est recommandée pour aider l’enfant à faire son deuil. Si continuer sa vie en ayant perdu un enfant est une épreuve pénible, grandir sans connaître ses parents peut être particulièrement éprouvant pour l’enfant. La question de l’abandon est aussi délicate mais l’experte conseille de se montrer transparent sans dénigrer le père. « Si son père ne vient pas le voir, il peut entendre que cette absence n’a rien à voir avec un manque d’amour, mais plutôt avec une personnalité : certains hommes sont faits pour être père, d’autres non » explique-t-elle.  Le docteur Dabert-Bourasset recommande aux mères de donner le moins de détails possible.