Moins de contaminations au COVID-19 sont détectées chez les femmes qui prennent ces vitamines

Publié le 12 mai 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Une étude scientifique britannique suggère que les femmes qui prenaient des vitamines et d’autres apports nutritionnels pouvaient être moins vulnérables à la contamination par le coronavirus. En s’appuyant sur ces conclusions, les chercheurs ont donné des chiffres sur le lien qui pourrait subsister entre le diagnostic positif au Covid et certaines habitudes.

Relayées par nos confrères de Medical News Today, ces observations se sont penchés sur les femmes moins à risque d’être contaminées par le Covid-19. Selon ces dernières, la population qui consomme certaines catégories de vitamines et d’autres apports nutritionnels serait plus protégée face à la maladie.

Une recherche basée sur les données d’une application

Cette étude britannique suggère qu’il existe une diminution « légère mais significative » du risque d’infection par le Covid-19 parmi les femmes qui ont l’habitude de prendre des multivitamines, de la vitamine D, des oméga-3 ou des probiotiques. Pour établir cette conclusion, les chercheurs du King’s College de Londres se sont penchées sur les données de 1,4 millions d’utilisateurs de l’application Covid Symptom Study qui se répartissent au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Suède. Sur cette plateforme, les membres ont indiqué des informations quant à leur consommation de compléments alimentaires. Ces derniers ont également compilé des données sur leurs diagnostics et les symptômes qu’ils ont ressentis. Ces derniers peuvent également concerner les yeux.

« Nous ne pouvons donc pas faire de recommandations fortes basées sur les données dont nous disposons »

Si la recherche analyse le lien entre prise de vitamines, d’acides gras, de probiotique et de contamination au coronavirus, la méthodologie ne peut établir une conclusion concrète. Le Dr. Cristina Menni, responsable de la recherche indique les limites de l’étude. « Notre recherche est une étude observationnelle et non un essai clinique, nous ne pouvons donc pas faire de recommandations fortes basées sur les données dont nous disposons » nuance l’experte. Celle-ci recommande pour l’heure de suivre les directives du National Health Service sur l’utilisation des vitamines dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée dans l’attente que les chercheurs aient davantage de preuves sur le rôle des compléments alimentaires. Pour être pertinentes, ces dernières devront venir d’essais contrôlés randomisés.

Des habitudes potentiellement responsables de cette protection

Si certaines études suggèrent que le système immunitaire pourrait être renforcé grâce à la prise de vitamines, les chercheurs ont été surpris de cette protection qui ne s’applique qu’aux femmes lorsqu’elles prennent de la vitamine D, des oméga-3, des multivitamines et des probiotiques. Les scientifiques ont cité, pour étayer cette hypothèse, plusieurs études qui prouvent que les femmes ont un système immunitaire plus solide, suggérant ainsi que les défenses naturelles sont plus efficaces grâce à l’action des compléments alimentaires. Autre paramètre : cette population serait plus encline à porter des masques ou à se laver les mains. C’est ce qu’affirme Naveed Sattar, professeur de médecine métabolique, qui n’est pas impliqué dans la recherche. «Ce sont des résultats intéressants, mais en raison de la manière dont l’étude a été menée, ces données ne peuvent absolument pas nous dire que la prise de tels compléments alimentaires « protège » contre l’infection [entraînant] le COVID-19» prévient-il. Il ajoute que certaines femmes sont prémuni contre la maladie car elles sont plus soucieuses de leur santé et que ce sont leurs comportements qui sont la raison des résultats.

Un paramètre socio-économique à appréhender

Alors que les habitudes de protection contre le Covid-19 seraient plus accrues chez la population féminine, un autre facteur peut également s’ajouter aux limites de cette étude basée sur les données de l’application Covid Symptom Study. Seif Shaheen, professeur d’épidémiologie respiratoire ajoute que les chercheurs devaient ajouter le revenu et le niveau de scolarité comme critères pour mieux évaluer le risque de contamination par le Sars-Cov-2. Le spécialiste souligne que les résultats de cette recherche peuvent être biaisés par le statut économique dans la mesure où, lorsque ce dernier est élevé, il rend plus enclin à prendre des compléments alimentaires mais aussi à moins être contaminé par le coronavirus.

Quels sont les chiffres de cette étude ?

Après avoir collecté les informations des membres de l’application, les chercheurs ont pu livrer des chiffres sur un échantillon féminin à 66,8%. Sur les 327 720 utilisateurs britanniques de la plateforme, 175 652 ont consommé régulièrement des compléments alimentaires depuis le début de la pandémie. Résultat : 6% des utilisateurs de ces produits avaient été contaminés tandis que 6,6% de ceux qui n’en prenaient pas ont été testés positifs. Les scientifiques ont également pris en compte d’autres critères pour établir le risque d’être contaminés par le coronavirus. Ils ont pu observer que quatre gélules pourraient être responsables d’une diminution du risque d’infection. Parmi elles, les multivitamines (14%), les oméga-3 (13%), la vitamine D (12%) et les probiotiques (9%). Selon l’étude, la prise de vitamine C, de zinc ou d’ail ne contribue pas à une protection contre la contamination par le Covid-19.