Leucémie : les symptômes qui passent parfois inaperçus à ne pas ignorer

Publié le 20 avril 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Lorsqu’un dysfonctionnement au niveau de certaines cellules de l’organisme survient, le corps prévient avec l’apparition de certains symptômes. Les signes de la leucémie peuvent se manifester brutalement ou lentement selon que cette dernière soit aiguë ou chronique. Pour cette raison, il est important de ne pas ignorer certains symptômes de cette maladie qui peuvent parfois passer inaperçus.

La leucémie est un cancer prenant naissance dans les cellules souches du sang et se caractérise par le développement de cellules malignes dans la moelle osseuse.  Selon le Professeur Paul Coppo, hématologue à l’Hôpital Saint-Antoine à Paris, la maladie  peut se développer à tout âge et elle est plus fréquente chez l’enfant, le jeune adulte et à partir de 60 ans.

Qu’est-ce que la leucémie ?

C’est une forme de cancer du sang qui se caractérise par la multiplication de cellules jeunes dans la moelle osseuse et le sang. Le professeur Coppo explique qu’il s’agit de cellules jeunes qui ne sont pas matures qui devraient devenir adultes.  Ces cellules contribuent à la formation des globules rouges, plaquettes et globules blancs normaux et garantissent le transport de l’oxygène, la coagulation et la défense de l’organisme contre les agents pathogènes. Seulement à leur stade d’immaturité, ces cellules n’assurent pas ces fonctions et s’emparent de la moelle osseuse, l’empêchant de créer des cellules sanguines normales et fonctionnelles. Par ailleurs, il est important de faire la différenciation entre les différentes formes de leucémie.

Il existe deux formes de leucémie

Selon la fondation-arc, on distingue deux formes de leucémies

Les leucémies aiguës

La leucémie aiguë apparaît brutalement sans occasionner de symptômes avant-coureurs. Bien qu’elle puisse rester silencieuse, elle entraîne le plus souvent une détérioration rapide de l’état général et l’apparition de symptômes traduisant l’inaptitude de la moelle osseuse à fabriquer les cellules normales du sang à cause du développement des cellules leucémiques. Ses complications peuvent demeurer dangereuses et nécessitent le plus souvent une hospitalisation des patients atteints de cette maladie.

Aussi, la réduction de globules rouges dans le sang (anémie) entraîne des signes précurseurs tels que :

  • Pâleur ;
  • Essoufflement ;
  • Fatigue ; 
  • Accélération du rythme cardiaque.

La diminution du taux de plaquettes (thrombopénie) engendre :

  • Des saignements au niveau des gencives ou du nez ;
  • Hématomes (bleus).

Tandis que la diminution du nombre de globules blancs entraîne un risque d’infections. On peut également distinguer l’apparition de ganglions, une augmentation de la taille de la rate ou du foie, des gencives enflées ou encore des lésions minimes de la peau.

Cependant, pour confirmer le diagnostic d’une leucémie aiguë, un myélogramme effectué dans un centre d’hématologie spécialisé doit être effectué qui consiste à analyser les cellules de la moelle osseuse au microscope après prélèvement. Si les résultats de l’analyse montrent que la moelle détient plus de 20% de cellules anormales immatures, d’autres examens biologiques comme l’étude des chromosomes des cellules anormales seront de mise afin d’établir le pronostic et choisir le meilleur traitement pour le patient.

– Les leucémies chroniques

La leucémie chronique est plus souvent rencontrée chez l’adulte mais les symptômes se manifestent tardivement et d’une manière plus discrète.

La leucémie lymphoïde chronique, est souvent détectée fortuitement lors d’un bilan sanguin. Lorsque ce dernier montre une augmentation anormale du nombre de lymphocytes, le médecin peut suspecter alors la maladie. Un examen nommé immunophéno-typage des cellules associé à l’examen clinique du patient, permettent de révéler le stade du développement de la maladie. Les symptômes apparaissent graduellement et beaucoup de personnes disent ne pas se sentir bien et ressentir une fatigue générale.

La leucémie myéloïde chronique quant à elle est une maladie qui évolue d’une manière lente et demeure dans la plupart des cas asymptomatique, notamment durant les premiers mois ou encore les premières années. A l’instar de la leucémie lymphoïde, elle est également découverte lors de prélèvements sanguins ou d’une échographie de la région abdominale.

Selon la Société canadienne du cancer, les spécialistes indiquent que certaines affections médicales peuvent présenter des symptômes similaires à ceux de la leucémie. Il est de ce fait recommandé de consulter son médecin lors de certains symptômes, entre autres, l’apparition de :

  • Fatigue
  • Fièvre
  • Perte d’appétit
  • Perte de poids
  • Fièvres
  • Pâleur
  • Essoufflement
  • Sensation d’inconfort
  • Palpitations
  • Faiblesse
  • Étourdissements
  • Ecchymoses
  • Saignements de nez ou des gencives
  • Infections fréquentes
  • Maux de gorge
  • Maux de tête
  • Ganglions lymphatiques
  • Troubles de la vue

La greffe de cellules souches lors de la leucémie aiguë myéloblastique (LAM)

Selon la société canadienne du cancer, et dans le cadre du traitement de cette leucémie, certains patients atteints de leucémie aiguë myéloblastique, nécessitent une greffe de cellules souche lorsque ces dernières sont endommagées. Il faut noter qu’elles peuvent être détruites par la maladie ou par une chimiothérapie ou une radiothérapie à forte dose. Cette greffe de la moelle osseuse peut être proposée lors de la première rémission ou après une récidive précoce. C’est une intervention qui demeure risquée et qui doit être effectuée dans un centre spécialisé dans la greffe.

Les différentes greffes pour traiter la LAM, peuvent comprendre :

  • L’allogreffe qui consiste à prélever des cellules souches chez le donneur pour les administrer au receveur. Toutefois pour effectuer cette opération, il est nécessaire de déterminer la compatibilité du donneur et du receveur via un procédé appelé typage des antigènes d’histocompatibilité (HLA).
  • L’autogreffe qui consiste à prélever des cellules souches dans sa propre moelle osseuse ou son propre sang. On a souvent recours à ce procédé lorsqu’il n’y a pas de donneur compatible.
  • La transfusion de leucocytes du donneur (DLI) est effectuée si la LAM récidive malgré une greffe de cellules souches. La DLI peut engendrer une forte réaction immunitaire contre les cellules de la LAM et peut permettre d’éradiquer les cellules cancéreuses présentes affectant le sang et la moelle osseuse.

Les effets secondaires de la greffe de cellules souches peuvent différer d’un patient à un autre. Ils peuvent dans certains cas apparaître tardivement après quelques mois ou quelques années. Ils peuvent ainsi disparaître ou durer longtemps ou encore être permanents.

Parmi ces effets secondaires, on peut citer :

  • Une douleur
  • Un saignement
  • Une infection
  • Une diminution du nombre de cellules sanguines
  • Une perte de poils ou de cheveux
  • Un problème de peau
  • Une maladie veino-occlusive.

Quel taux de survie pour les personnes souffrant de leucémie aiguë myéloblastique ?

De 65 à 70% des personnes atteintes de LAM arrivent à enregistrer une rémission complète. Cela signifie l’absence de cellules leucémiques dans leur moelle osseuse. En outre, les personnes de plus de 60 ans ont un taux de réponse plus faible. Seulement 25 à 40 % des personnes âgées de plus de 60 ans arrivent à survivre 3 ans ou plus. Par ailleurs, en faisant une allogreffe de cellules souches lors d’une première rémission, on peut enregistrer un taux de 30 à 50% de survie après 5 ans, s’il n’y a pas de récidive.

Quelles sont les causes de la leucémie aiguë myéloblastique ?

Selon la société de leucémie et lymphome du canada, la LMA se manifeste suite à une modification de l’ADN (matériel génétique) d’une cellule souche de la moelle osseuse en développement, que l’on nomme également « mutation acquise ».

Bien qu’il n’existe aucune cause apparente de cette maladie, certains facteurs de risque potentiels peuvent exister, entre autres :

  • Une exposition répétée au benzène qui pourrait provenir de la fumée de cigarette ou des produits pétroliers dans l’atmosphère.
  • Des maladies génétiques, notamment le syndrome de Down, l’anémie de Fanconi, le syndrome de Shwachman et le syndrome de Diamond-Blackfan
  • Des chimiothérapies ou des radiothérapies antérieures traitant d’autres types de cancers
  • L’aggravation d’autres cancers ou maladies du sang.

Comment protéger sa santé ?

Il est possible de prévenir certaines maladies ou du moins réduire leurs facteurs de risque en adoptant des habitudes de vie saines. Les recommandations de la fondation québécoise du cancer sont les suivantes :

  • Arrêter le tabac : la cigarette contient au moins 3500 composés nocifs pour la santé ;
  • Se protéger du soleil pour éviter le cancer de la peau qui peut être dû à une exposition excessive au soleil. Le bronzage en cabine est également proscrit en raison de l’exposition à des doses élevées de rayons UVA cancérigènes ;
  • Bannir le surpoids au risque de multiplier certaines molécules inflammatoires ;
  • Pratiquer une activité physique régulière d’au moins 30 minutes par jour ;
  • Réduire la consommation de viandes rouges et augmenter celle des fruits, légumes et légumineuses.