Comment vos fesses font-ils la différence entre les selles et un pet ?

Publié le 4 avril 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Dans une vidéo publiée récemment sur YouTube, le Dr Matt Barton, professeur à l’Université Griffiths en Australie explique comment notre anatomie fait la différence entre une envie d’aller à la selle et des gaz. Pour répondre à cette question, l’expert remonte au moment où nous étions qu’un embryon.

Comment notre corps fait-il la différence entre une envie d’aller à la selle et un pet ? Si cette question vous a traversé l’esprit, le Dr Matthew Barton répond à vos interrogations en vulgarisant l’information mais avec des arguments scientifiques. Dans une vidéo publiée sur Youtube, le chercheur en biologie schématise les mécanismes par lesquels passe ce message envoyé au cerveau. 

Le tube intestinal se forme au stade embryonnaire 

Le Dr Matt Barton explique que la distinction entre une envie d’aller à la selle ou un besoin d’évacuer des gaz se fait au niveau de la ligne pectinée. Cette dernière se trouve dans le canal anal et correspond à un changement de muqueuse. En haut se trouve la partie rectale et de l’autre côté la partie terminale externe. Elle sépare le cap anal en son tiers et se forme lorsque nous sommes encore au stade embryonnaire. « Lorsque l’embryon se forme, il y a un long tube appelé tube intestinal », indique le chercheur. Puis d’ajouter que c’est ce qui finira par devenir le tube digestif. La formation de l’intestin primitif antérieur commence, de l’intestin moyen, et du côlon transverse. Le premier est à l’origine de l’œsophage, de l’estomac, du foie, du pancréas et des voies biliaires. Le second s’étend depuis la racine de l’anse duodénale jusqu’au tiers inférieur du côlon transverse. Enfin, le côlon transverse traverse la partie supérieure de l’abdomen. 

Notre corps prend la décision à notre place  

Le corps humain est la machine la plus sophistiquée qui existe et pour comprendre comment il fonctionne il est important d’être au fait de son anatomie. Ainsi, le chercheur continue son illustration en expliquant que vers la septième semaine d’aménorrhée- alors que l’embryon est encore protégé dans le sac fœtal-  l’intestin postérieur et l’appareil urinaire se forment distinctement, conduisant à l’apparition de deux points de sortie différents, dont l’un est le proctodeum, à l’origine de l’anus. Le canal anal finit de se former. Le Dr Matt Barton ajoute que lorsque les flatulences ou les matières fécales pénètrent dans le canal anal, les parois de l’intestin s’étirent et activent des mécanorécepteurs qui indiquent que quelque chose entre dans le canal. Lorsque cela arrive à la ligne pectinée, les récepteurs sensoriels de la peau entrent en jeu. Ce n’est qu’à partir de là qu’il est possible de faire la distinction entre un besoin d’évacuer des gaz ou celui d’aller à la selle. Grâce à la sensibilité du canal anal qui joue un rôle primordial dans la continence, votre corps peut alors contrôler ce besoin et décider si vous devez oui ou non, aller impérativement aux toilettes. En cas de troubles digestifs, certains remèdes peuvent vous aider. 

Qu’est ce que l’incontinence fécale ? 

Interrogé par le Journal des Femmes, le Professeur Bruno Delval, gynécologue et obstétricien, explique que la proportion de la population touchée par l’incontinence anale est estimée à 9%. Ce trouble est caractérisé par des fuites de gaz ou de selles involontaires sans que la personne ne ressente le besoin de les évacuer. Si évacuer les flatulences peut être bon pour la santé, ce trouble peut être particulièrement handicapant.  Parmi les principales causes à l’origine de ce problème : des efforts prolongés pour la défécation, des affections neurologiques ou encore un travail lors de l’accouchement par voie naturelle prolongé. Certains médicaments, la constipation, la diarrhée, le diabète ou encore la maladie de Parkinson peuvent également entraîner ce trouble. En cas d’incontinence fécale, il est urgent de consulter un chirurgien proctologue ou un gynécologue qui saura vous proposer un traitement adapté.