J’avais 9 ans quand il m’a “montré” comment les adultes font des bébés

Publié le 29 mars 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Les abus et violences à caractère sexuel envers les enfants sont nombreux et sont parfois commis dans le cercle de la confiance. C’est ce qui rend le danger d’autant plus alarmant, comme en témoigne l’histoire de cette femme dont les abus sexuels remontent à l’âge de 9 ans. Son agresseur aurait voulu lui “montrer” comment des êtres humains font des bébés.

Sur Akkar Bakkar, une plateforme recueillant des témoignages anonymes, une internaute a raconté les abus sexuels dont elle a été victime quand elle était encore dans la fleur de l’âge. Bien que la véracité de l’histoire n’ait pas été vérifiée, ses propos démontrent que même dans le cadre familial, le danger n’est pas toujours absent. Un récit poignant qui rappelle qu’il est parfois légitime de couper les liens avec certains membres de la famille. 

Un drame qui la hante encore 

Si elle est désormais mariée et a une petite fille, cette femme qui a pris la décision de se livrer ne parvient toujours pas à faire le deuil des abus dont elle a souffert en étant plus jeune. Et pour cause, le traumatisme inhérent aux violences sexuelles perpétrées sur des enfants peut s’étendre jusqu’à l’âge adulte et avoir un impact profond sur leur vie. Elle raconte d’ailleurs que cette expérience la hante encore et qu’elle ne parvient pas à trouver de solution pour surmonter cette épreuve. 

Enfants victimes d’abus sexuels – Source : Ifairer

Victime d’abus et d’attouchements par son cousin

Tout a commencé quand la femme avait 9 ans et qu’elle s’est retrouvée seule à la maison avec son cousin. Ce dernier était de plusieurs années son aîné et s’apprêtait à passer ses examens pour entrer en école de médecine. Lorsqu’il l’a invitée dans sa chambre pour jouer, elle raconte qu’elle ne se doutait de rien puisqu’elle le considérait comme son grand frère. Mais une fois près de lui, la situation a viré au drame. 

En effet, il aurait commencé par lui montrer ses livres de biologie où figuraient des animaux. L’une des images montrait deux cafards qui copulaient. Après lui avoir demandé ce que cela signifiait, ce dernier a commencé à lui expliquer mais elle s’est tout de suite sentie si mal à l’aise qu’elle a eu envie de quitter la pièce.

C’est là qu’il aurait aussitôt glissé sa main sous sa jupe en lui disant qu’il allait lui expliquer comment les êtres humains faisaient des bébés. Par la suite, il aurait également touché ses parties génitales. La petite fille a crié de douleur et lui a demandé de la laisser partir. Quand il l’a finalement lâchée, elle s’est précipitée dans sa chambre et a passé la nuit à sangloter. Une situation atroce mais qui n’est malheureusement pas isolée, comme le démontre le cas de ces frères qui ont violé leur petite sœur de 12 ans.

Les violences sexuelles se sont poursuivies 

Si elle pensait réussir à l’éviter, ce n’était pas le cas. A chaque fois qu’ils se retrouvaient seuls, l’homme dégrafait son pantalon, la poussait à effleurer ses parties génitales et parfois même, à les toucher. Il l’effrayait en lui disant que c’était de sa faute et qu’il abusait d’elle parce que c’est une « mauvaise fille ». Le calvaire ne s’arrêtera que lorsqu’il quitte définitivement la maison pour poursuivre ses études. Mais l’impact sur sa victime reste profond.

D’habitude enjouée, la petite fille est devenue plus timide et s’isolait dès qu’elle le pouvait. Quant à ses parents, ils n’avaient aucune idée de ce qu’elle avait subi. Il existe d’ailleurs plusieurs signes révélateurs qu’une personne a été victime d’abus sexuel dans son enfance. Aujourd’hui, la fille est devenue maman et éprouve une haine farouche envers celui qui a compromis son innocence. Elle n’a toujours pas partagé son histoire avec son entourage et déclare que ces péripéties hantent chaque jour son esprit. En revanche, elle ne voit aucun regret inscrit sur le visage de son cousin. 

Quelles sont les conséquences psychologiques de l’abus sexuel sur l’enfant ?

Comme le démontre ce récit, l’enfant victime d’abus sexuel a de fortes chances de perdre l’attrait et la satisfaction des relations avec les jeunes de son âge. Radicalement changé, il peut même les trouver fades et sans intérêt comme le souligne la pédopsychiatre Catherine Jousselme.

Ils peuvent se recroqueviller sur eux-mêmes, devenir trop « sérieux », ne se sentant pas en phase avec les autres ou encore, particulièrement « déprimés ». L’insouciance et l’innocence qui caractérisent cette période seront alors engloutis par une maturité précoce. D’ailleurs, ils déclarent souvent que c’est leur bourreau qui a gâché leur enfance.

Les répercussions peuvent être telles que leur scolarité en pâtit. Mais cela peut aussi avoir un effet paradoxal chez certains enfants qui, pour ne pas sombrer dans de douloureux questionnements, vont fournir un maximum d’efforts sur leurs apprentissages. Ainsi, ils pourront atténuer leur culpabilité et leur honte en étant acclamés par des adultes. Plusieurs d’entre eux peuvent même développer une sorte d’ “alter-ego” en devenant des enfants exemplaires qui font toujours ce que l’on attend d’eux, sans savoir réellement ce qui construit leur identité. Dans les cas les plus graves, cela peut entraîner des conséquences dévastatrices et pousser la victime à mettre fin à ses jours.