Herta jugé après le décès d’un petit garçon qui s’est étouffé en mangeant des saucisses

Publié le 28 janvier 2021
MAJ le 26 novembre 2024

C’est le fruit d’une bataille judiciaire qui a duré plusieurs années. Les parents de Lilian ont porté plainte contre la célèbre marque Herta car leur enfant s’est étouffé avec un morceau de saucisse Knacki et est décédé. Découvrez le combat de ce papa et cette maman qui ont valu à l’enseigne d’être poursuivie pour « homicide involontaire ».

Relayé par nos confrères de BFM TV, ce drame a valu la mort d’un enfant. La cause du décès : l’étouffement par un produit phare de la marque Herta, la saucisse Knacki. 

Les parents portent plainte contre Herta

A 2 ans et 11 mois, le petit Lilian est mort sous les yeux de ses parents. Il s’est étouffé en mangeant un morceau de saucisse Knacki, un produit célèbre de la marque Herta. C’est quelque temps après cet incident tragique que les parents de ce petit garçon décédé, Vincent et Florence Lerbey, portent plainte contre la marque. Pour cette famille, leur enfant aurait pu être en vie si des recommandations concernant ces risques étaient inscrites sur l’emballage. S’en suit donc une longue bataille judiciaire pour rendre justice à cet enfant. Il existe d’ailleurs des gestes à apprendre lorsqu’un bébé étouffe. 

« Ils attendent une condamnation »

Lundi 25 janvier, le groupe Herta est jugé par le tribunal correctionnel de Dax (Nouvelle-Aquitaine) pour « homicide involontaire ». Il est finalement renvoyé devant la justice au terme d’une enquête préliminaire menée par le parquet de la commune. Philippe Courtois, l’avocat de la famille témoigne auprès des journalistes de nos confrères : « Il faut que les familles soient encore plus sensibilisées. Les parents attendent une condamnation car, pour eux, les responsables du décès de leur enfant ce sont les producteurs de la saucisse ». Pour Vincent et Florence Lerbey, toutes les recommandations d’utilisation de ce produit ont été respectées avant le drame. 

Une saucisse découpée en petits morceaux

Le décès du petit Lilian a eu lieu en 2014 soit sept ans avant le procès. La famille était en vacances dans un camping et la mère a donné à ses deux enfants, Anaïs, 5 ans, et Lilian, 2 ans et 11 mois, une saucisse Knacki coupée en petits morceaux. Des amis étaient témoins de l’accident qui a causé la mort de l’enfant. L’avocat chargé de défendre Vincent et Florence Lerbey assure que cette dernière a respecté toutes les recommandations indiquées sur l’emballage et a surveillé ses enfants pendant le repas. « Tout a été fait dans les règles et malgré le contexte, l’aide médicale, rien n’a permis de sauver Lilian » indique-t-il. Un accident qui n’est malheureusement pas isolé et qui peut se produire avec plusieurs types d’aliments. 

Un médecin et une sage-femme présents sur les lieux

Après avoir ingéré la saucisse Knacki, l’enfant de 2 ans et 11 mois s’est figé et a mis ses mains autour du cou, il était en train de s’étouffer. L’amie du couple, infirmière anesthésiste-réanimatrice a tenté de secourir l’enfant mais n’a pas réussi. Un médecin et une sage-femme également présents sur le camping ont tenté de sauver Lilian et n’y sont pas non plus parvenus. C’est au moment de l’arrivée des pompiers que l’infirmière réussit grâce à un instrument médical. Il était trop tard pour intuber le petit garçon qui est décédé. Pourtant, en 2014, rien n’indiquait sur le produit du groupe Herta que la consommation de Knacki est dangereuse pour les jeunes enfants. 

Il faut couper le produit dans la longueur

C’est après la mort du petit Lilian que les parents se sont aperçus qu’aux Etats-Unis et au Canada il faut couper également ce produit dans le sens de la longueur. Cette recommandation est inscrite sur les paquets depuis 2015, soit un an après la mort de Lilian, sur fond noir et concerne les enfants de moins de 4 ans. Pour les parents du garçon, Herta est responsable de la mort de Lilian et leur procès qui était censé se dérouler en mai, s’est finalement produit en janvier en raison de la crise sanitaire. Philippe Courtois déclare : « C’est un produit industriel, fabriqué, il faut qu’il présente une sécurité à laquelle on est en droit de s’attendre » Au-delà de la mort de Lilian, Herta a aussi un passif judiciaire toujours en raison du produit Knacki. 

Une petite fille de 3 ans s’est étouffée avec une Knacki Ball

En 2012, une petite fille de 3 ans s’est étouffée avec un produit du groupe Herta, la Knacki Ball, une saucisse ronde. Cette enfant s’en est sortie avec d’importantes séquelles. Verdict du tribunal judiciaire de Paris, l’avertissement présent sur l’emballage de l’industriel n’est pas suffisant pour mettre en garde contre les risques d’étouffement possibles sur les enfants. Cette année-là, la justice condamne le groupe et a également spécifié que la « consistance molle » de cette viande transformée peut être un motif d’adhésion supplémentaire à la paroi qui permet un enfoncement légèrement profond. Un accident tragique que déplore la défense des Lerbey car il n’a pas poussé la marque à renseigner ces dangers sur le produit. « Malheureusement […] Herta n’avait pas modifié son packaging, il aura fallu attendre la mort de Lilian » regrette l’avocat. De nombreuses consommations sont à surveiller chez le bébé. Ce dernier est mort étouffé par un biberon.

Comment réagir lorsqu’un enfant s’étouffe ?

Lorsqu’il s’agit d’un bébé, Karine Wagner, formatrice bénévole à la Croix-Rouge, conseille de pratiquer certaines mesures pour désobstruer les voies aériennes. Il faut néanmoins toujours appeler son médecin ou le 15 après l’évacuation de l’objet pour s’assurer de l’état de santé du nourrisson. Dans les cas les plus graves, il est évidemment indispensable de se rendre aux urgences. 

Voici ses recommandations :

  • Administrer 1 à 5 tapes vigoureuses au niveau du dos pour permettre d’évacuer le corps étranger. Il peut s’agir d’un petit jouet ou d’un aliment. 
  • Par la suite, prendre le bébé dans ses bras pour le rassurer 
  • Si l’on ne parvient pas faire sortir le corps étranger, effectuer 1 à 5 compressions sur le thorax
  • Reproduire les cycles “compressions” et “claques” dans le dos tant que l’objet n’a pas été évacué
  • Arrêter les manoeuvres dès que le bébé respire à nouveau, qu’il tousse, qu’il pleure ou qu’il reprend une respiration normale
  • Toujours surveiller l’enfant après l’incident pour s’assurer de son état de santé

Lorsque l’étouffement concerne un enfant, la femme conseille de le coucher sur ses jambes pour effectuer les claques au niveau du dos. Les compressions doivent quant à elle être effectuées au niveau de l’abdomen, en tenant compte de la taille de l’enfant. 

Comment limiter les risques d’étouffement ? 

Les voies aériennes peuvent être obstruées lorsque l’enfant porte à sa bouche des objets de petite taille. Dans ce sens, il peut être salutaire de sensibiliser ses frères et sœurs pour ne pas laisser traîner leurs jouets. Les adultes doivent également se montrer prudents et ranger tout ce qui peut être mis dans la bouche, notamment les capuchons de stylo, les petites pièces de monnaie, les perles, etc. 

Il arrive également que les aliments puissent provoquer un étouffement, d’où la nécessité de se montrer attentif à ceux qui sont de petite taille. Dans l’ensemble, il faut surveiller l’enfant pendant qu’il mâche, ne pas le laisser quitter la pièce pendant qu’il mange encore et couper les aliments qui peuvent présenter un risque en petits morceaux, en prêtant attention aux pépins.