Un médecin invente une machine qui aide les gens à mourir

Publié le 24 janvier 2019
MAJ le 26 novembre 2024

Cette machine pourrait être une grande avancée dans le domaine du suicide médicalement assisté. Un médecin a inventé une machine révolutionnaire qui pourrait aider les gens à mourir en 5 minutes comme le rapporte nos confrères de Newsweek dans un article Les personnes souffrant de maladies chroniques douloureuses ou celles qui voudraient en finir pourraient avoir accès à cette machine en remplacement de l’euthanasie déjà légalisée dans plusieurs pays d’Europe.

Aux Pays-Bas, le suicide médicalement assisté est inscrit dans la loi depuis 17 ans. La loi est entrée en vigueur en 2002, faisant du pays l’un des pionniers en matière d’euthanasie humaine. C’est Philip Nitschke qui est devenu le premier médecin à pouvoir administrer légalement à ses patients une injection létale il y a 22 ans, en 1996. L’euthanasie est toujours un sujet à controverse et ce médecin est connu comme étant l’un des partisans les plus incontournables de cette procédure qui divise.

Phillip Nitschke, partisan du suicide médicalement assisté répond au doux sobriquet de « Dr Death ». C’est également le fondateur d’une organisation qui promeut l’euthanasie volontaire Exit International. Vrai militant pour le suicide assisté, c’est l’auteur du très controversé manuel sur le suicide intitulé La pilule du suicide. Le débat ne concernait à ses débuts que les malades en phase terminale mais il s’est étendu à une autre population. Philip Nitschke croit fermement que cette procédure pourrait concerner tout un chacun qui voudrait mettre fin à sa vie avec une aide médicale. Sa dernière invention s’appelle Sarco et il s’agit d’une machine à suicide imprimable en 3D qui permettra d’aider les gens qui le désirent à mettre fin à leurs jours. Cette invention a suscité la curiosité et a relancé le débat autour du suicide médicalement assisté. L’idée derrière la création : démocratiser l’idée de la liberté de choisir sa propre mort.

«  On s’habitue à ce surnom. Bien sûr, je préfèrerai avoir un surnom plus sympa, mais alors si c’était le cas, j’aurais dû probablement m’occuper d’un sujet plus joyeux » a déclaré l’inventeur de Sarco, la machine qui aide à faciliter le suicide.

Le suicide médicalement assisté est un sujet qui crée de nombreuses polémiques. Comment êtes-vous devenu un vrai progressiste autour de ce débat ?

Phillip Nitschke : C’est devenu un réel phénomène politique. Lorsque je militais pour légaliser l’euthanasie en Australie, j’ai été mis en contact avec un bon nombre de personnes qui voulaient mettre fin à leurs jours, et ce, pour des raisons qui n’étaient pas forcément liées à des raisons médicales. J’avais rencontré une Française, une universitaire, qui avait pour souhait de mourir à 80 ans.  Elle n’était pas malade mais pensait simplement qu’il s’agissait d’un bel âge pour mourir. Ma réponse était mitigée mais elle m’a fait revenir sur mon idée quand elle a rétorqué que ce n’était pas à moi de juger sa décision.  C’est elle qui a provoqué ma remise en question autour du sujet, et depuis, je suis convaincu que la mort devrait être une liberté pour tout être humain sain d’esprit.

Cet avis est loin de faire l’unanimité. Quel est le plus fort argument employé par vos détracteurs ?

Phillip Nitschke : L’idée que le désir de mourir résulte d’une maladie psychiatrique. Je suis contre cette opinion. Je ne pense pas que le désir de mort a besoin d’être traité. Un autre argument contre ma cause est que la vie est un don mais je pense que si la vie est un don on a aussi le droit de la donner.

Ne portez-vous pas une responsabilité parce que vous proposez le suicide médicalement assisté et ainsi vous facilitez ce choix ?

Philip Nitschke : Je pense que c’est faux. La mort est une liberté fondamentale. Si je vous voyais prêt à vous donner la mort, je ne devrais pas vous arrêter. Je crois que vous êtes un individu libre de ses choix et capable de prendre cette décision. Je ne suis qu’un partisan d’un passage vers la mort paisible et encadré.