Pourquoi personne ne m’a averti de la dépression de la maman au foyer ?

Publié le 2 mars 2019
MAJ le 26 novembre 2024

Une jeune maman peut faire face à l’anxiété et à la dépression après l’accouchement et même plus tard. Se retrouver seule à la maison, se dévouant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, n’est pas chose facile. Et bien qu’elle voue un amour incommensurable à son enfant, il n’en reste pas moins qu’elle peut ressentir une fatigue extrême aussi bien physique que morale, la poussant vers un état dépressif que personne ne pourrait comprendre.

Une maman animée par l’amour qu’elle éprouve pour son enfant, s’inquiétera pour lui lorsqu’il tombera malade et veillera sur lui jour et nuit ; et elle ne ressentira de soulagement que lorsqu’il sera hors de danger. Mais rester coincée à la maison avec pour seule occupation, veiller sur la santé de sa famille et sur son confort peut devenir à la longue, épuisant comme le confirme le magazine Psychologies

Une femme pourra se sentir inutile surtout lorsque personne ne semble considérer les sacrifices qu’elle fournit à longueur de journée, notamment lorsqu’il s’agit d’un mari qui ne fait aucun effort pour l’aider, la comprendre ou encore moins écouter les difficultés qu’elle rencontre au courant de sa journée épuisante.

Et jour après jour, le sentiment de désarroi la submerge pour laisser place à des larmes de lassitude et de tristesse, dues à l’incompréhension qu’elle subit et l’indifférence des autres vis-à-vis de son dur labeur quotidien.

Elle se pose alors la question qui s’impose à elle comme une évidence : pourquoi personne ne m’a jamais prévenue que j’allais vivre des moments aussi douloureux, difficiles et épuisants ? Pourquoi est-ce que personne ne m’a préparée à vivre des moments aussi sombres ?

Et d’autres questions lui taraudent davantage l’esprit : Est-ce que j’ai bien fait de mettre en veilleuse ma carrière professionnelle ? Ne serais-je pas plus heureuse en travaillant ?

Maman active et maman au foyer 

Elle n’est pas la seule à ressentir ce sentiment de frustration et de tristesse ; plusieurs mamans au foyer vivent des épisodes de déprime et surtout de colère, comparées à celles qui travaillent. Une étude de l’American Psychological Association l’a bien confirmée et a avancé que les mamans qui travaillent sont plus heureuses et épanouies que celles qui restent au foyer pour élever leurs enfants en bas âge.

Cela peut sembler normal, à vrai dire. Cette femme acculée à rester cloitrée à la maison peut ressentir un sentiment de vide. Et même si elle éprouve un réel plaisir à s’occuper de ses enfants qu’elle aime très fort par-dessus tout, elle ressent, toutefois, un manque d’accomplissement qui lui donne la sensation d’être une personne ayant perdu son identité. Elle perd aussi son sourire, sa motivation et l’intérêt pour sa vie en tant que femme.

Peut-être qu’une reconnaissance lui ramènera le sourire

Elle ne demande pourtant rien à la société ni à sa famille ou à son mari. Peut-être juste une reconnaissance du travail qu’elle fournit à la maison pour le confort de tous et pour lequel elle ne prend ni repos, ni jour de congé.  Avec un peu de gratitude, elle se sentira peut-être plus heureuse parce que tout simplement elle aura la sensation d’être reconnue à sa juste valeur en tant que maman.

Cette reconnaissance sociale, lui permettra en tant que maman au foyer d’être soutenue émotionnellement. Et elle aurait aimé que la société considère son emploi à la maison avec plus de respect et pourquoi pas rétribué avec des cotisations comme tout travail demandant des efforts, des sacrifices et une abnégation de soi. 

Toutefois, elle ne permettrait à personne de mal interpréter ses propos car ses enfants sont la prunelle de ses yeux mais le sacrifice de sa vie professionnelle, l’indifférence des autres comme si son travail à la maison était chose acquise, lui laissent un sentiment amer, comme si elle avait échoué et comme laissée pour compte. Il devient alors facile pour cette maman de ressentir que sa vraie vie est passée à côté et de tomber facilement dans un état dépressif, parfois dur de s’en défaire.

Et les années passent

Bien sûr avec  les années qui passent, les enfants qui grandissent  et qui deviennent plus indépendants, il sera tout à fait possible pour elle de retrouver son emploi, d’embrasser une carrière professionnelle et de retrouver le moral mais seulement après des mois durs voire des années à sombrer dans une tristesse non voulue, qui s’est imposée dans sa vie de maman malgré elle. 

Mais il ne faut pas oublier la dépression de toutes les mamans qui traversent cette période qui est certes, pleine de bonheur mais aussi pleine de doutes, de remises en question et de sentiments de tristesse parfois inexpliqués. C’est une dépression incontrôlable qui s’empare de cette maman qui aurait aimé être comprise, aidée et soutenue, sans plus. C’est une dépression qui doit être traitée et suivie par un professionnel de la santé pour qu’elle puisse s’en échapper.

Cette maman a envie de dire à celles et à ceux qui ne comprennent pas, que cette dépression s’apparente fortement à la maman au foyer et qu’elle est aussi réelle et intense pour elle, autant qu’elle peut être invisible pour les autres.