L’anti-douleur Tramadol est un tueur silencieux
La dépendance à certains médicaments est l’une des toxicomanies les plus graves et les plus répandues de nos jours. A cause du soulagement procuré par la prise de ces médicaments, de nombreuses personnes peuvent en devenir dépendantes et nuire gravement à leur santé comme le rapportent France Info, le 20 minutes et le Monde. Parmi ces opiacés nous trouvons le Tramadol, l’un des antalgiques les plus consommés en France.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de la santé (ANSM) a publié, dans un état des lieux datant du 20 février 2019, des mises en garde contre les risques de dépendance suite à la prise d’antalgiques contenant des opiacés. Parmi eux, nous retrouvons le Tramadol, une molécule présente en France dans une vingtaine de médicaments, notamment Ixprim ou encore le Tropalgic.
Réserves de l’ANSM
Depuis quelques temps, le Tramadol fait l’objet d’inquiétudes. Et pour cause, ses effets indésirables importants : troubles du sommeil, vomissements, hypoglycémie, problèmes de concentration et « une addiction importante d’une partie des patients », comme le relate le Parisien.
Souvent prescrit après une hospitalisation ou par un médecin généraliste en cas de douleur, son utilisation présente des risques et représente selon l’ANSM une « préoccupation majeure des autorités de santé ».
Les dangers du Tramadol
En seulement 17 ans, le nombre d’hospitalisations liées à la prise de médicaments contenant des opiacés a augmenté de 167%, révèle le monde. Toujours selon le même journal, le nombre de décès suite à la consommation de ce type de médicaments a augmenté de 146% entre 2000 et 2015.
L’ingestion de cette drogue de Mr et Mme tout le monde a pourtant augmenté de 30% depuis l’interdiction de vente du Di-antalvic en 2011, comme le souligne le site allodocteurs.
Banalisée par beaucoup de patients, la consommation de ce médicament se fait souvent de façon abusive. Une étude réalisée en Serbie a porté sur 57 utilisateurs ayant des antécédents d’abus du Tramadol associé à une prise d’alcool sur une période de 3 ans. A la fin de cette période, 31 des 57 patients (54,4%) ont signalé des crises convulsives tonico-cloniques, 45% d’entre eux ont signalé un seul épisode, tandis que 55% ont signalé des épisodes de crises multiples sur une période de 3 ans.
Bien que la France soit loin derrière les Etats-Unis ou ses voisins européens en terme d’addiction aux opioïdes, il n’en demeure pas moins qu’en 2017, 140 cas d’abus ou de dépendance ont été recensés. Des chiffres qui, comme l’indique France Tv Info, sont loin d’être le reflet de la réalité. Ces derniers étant probablement sous-estimés selon les autorités de santé.
Une addiction qui prends de l’ampleur
Le Tramadol crée surtout une dépendance en raison des effets qu’il procure. Valentine, une jeune femme de 27 ans atteinte d’une maladie orpheline, explique à France Tv Info que seul le Tramadol était capable de soulager ses douleurs. « Au début je le prenais quand j’avais mal sauf que ça met du temps à agir […] Au fur et à mesure on en prend quand on pense qu’on va avoir mal, quand on a une petite douleur qui arrive », confie-t-elle. Seulement, la prise devient systématique et l’addiction prends rapidement de l’ampleur.
Si la dépendance peut survenir suite à une prise abusive de ces médicaments, il faut savoir que les personnes qui respectent les doses prescrites n’en sont pas épargnés, comme le souligne Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments antalgiques et stupéfiant à l’ANSM au 20 minutes. L’addiction peut donc s’installer même « sur une courte durée et en respectant les doses prescrites », explique l’experte.
Surdosage de Tramadol
En cas de consommation abusive, le Tramadol peut provoquer une overdose. Plusieurs symptômes précurseurs sont caractéristiques de cette overdose. Caractérisés de « triade de l’overdose aux opioïdes » par l’OMS, ceux-ci comprennent notamment une contraction des pupilles, une dépression respiratoire et enfin une perte de conscience.
Pour pallier ces risques, cet antidouleur est depuis peu « placé sous surveillance » en France. Comme le relate le Monde, à compter du 15 avril, la durée maximale de prescription sera limitée à trois mois, contre douze actuellement.