La NASA vous paye 16 500 euros pour rester au lit pendant deux mois
Si on vous disait que vous pourriez être payés pour passer la journée à ne rien faire ? C’est ce que la NASA propose à des volontaires pour la modique somme de 16 500 euros ! Dans le cadre d’un projet de recherche en partenariat avec l’Agence Spatiale Européenne (ASE), cette entité désire explorer les effets de la gravité artificielle sur le corps humain. Relayés par nos confrères du journal The Independent, voici les détails d’une initiative qui ne manquera pas d’attirer l’attention du public !
C’est à travers une expérience sans précédent que la NASA, agence gouvernementale de renommée mondiale, va permettre à des individus lambda de passer ses portes pour contribuer à la science ! Désireuse d’étendre ses recherches sur Terre pour fournir de meilleures conditions de vie à ses astronautes, cette institution n’hésite pas à offrir un salaire conséquent aux personnes intéressées par le projet. Examinons ce dernier de plus près…
Objectif du projet
En collaboration avec l’ASE et le DLR (Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique), la NASA offre à des volontaires la modique somme de 16 500 euros pour s’allonger dans un lit pendant deux mois. Le projet intitulé AGBRESA (Artificial Gravity Bed Rest Study) a pour but d’évaluer les changements qui s’opèrent au niveau du corps lorsque les astronautes sont dans un contexte où la gravité est absente. Grâce à des lits situés au Envihab, un centre de recherche opéré par The Institute for Aerospace Medicine au sein du DLR, les chercheurs espèrent identifier de nouvelles techniques afin d’annihiler les effets de l’apesanteur sur un corps humain habitué à la gravité.
La durée totale du projet est de 89 jours, dont 60 devront être dédiés à être allongé sur un lit, 5 jours à la familiarisation avec l’environnement, 14 jours au repos et les 8 restants à la réacclimatation aux conditions de vie terrestre. Afin de mettre en pratique cette initiative, les agences sont à la recherche de 24 volontaires germanophones (12 hommes et 12 femmes) âgés de 24 à 55 ans. Le projet AGBRESA se déroulera en deux temps. La première série de tests a débuté le 25 mars et sera suivie d’une seconde au moins de septembre.
Déroulement de l’expérience
Durant les 60 jours du test, les volontaires seront allongés dans des lits inclinés à 6 degrés afin d’obtenir une représentation exacte des mouvements de fluides corporels. Toute activité durant l’expérience devra être réalisée dans ces mêmes conditions. Afin d’évaluer les différentes réactions des participants, les volontaires seront divisés en deux groupes.
L’un d’entre eux devra subir le test de la centrifugeuse avec près de 30 rotations par minute afin de permettre aux scientifiques de comparer les résultats avec le groupe restant, notamment au niveau de leur équilibre, leurs fonctions cognitives, cardiovasculaires et l’état de leurs muscles.
Comme l’explique Jennifer Ngo-Anh, chef d’équipe de la division d’exploration humaine et robotique, cette série de tests est destinée à mieux comprendre les problèmes d’atrophie musculaire, d’isolation et de radiation qui font partie des conditions spatiales subies par les astronautes.
Si vous désirez postuler pour la deuxième série de tests prévue pour le mois de septembre, envoyez un email avant le 24 mai à l’adresse suivante : probanden-bit@dlr.de.
Les effets de l’apesanteur sur le corps humain
Considérée par beaucoup comme une expérience incroyable et hors du commun, l’apesanteur n’est pas sans présenter des risques sur le corps humain. En effet, ceux-ci sont souvent relégués au second plan car le public se focalise plus sur l’originalité de ce phénomène plutôt que sur ses répercussions physiques. En revanche, pour les astronautes, ces dernières peuvent créer de nombreuses contraintes qui font continuellement l’objet de tests scientifiques afin d’être régulées, comme en témoigne l’initiative de la NASA.
En effet, l’apesanteur impacte grandement le corps, notamment au niveau des os et des muscles. Comme l’explique l’agence gouvernementale, l’atrophie des membres nécessite une activité physique quotidienne afin de freiner la détérioration de ces derniers puisqu’un astronaute pourrait perdre 1% de sa masse osseuse en l’espace d’un mois seulement ! Comparé aux personnes âgées qui elles, perdraient 1 à 1.5% de leur masse en un an ; la différence est de taille.
Par ailleurs, les risques touchent à de nombreux domaines, notamment le mouvement des fluides à l’intérieur du corps. Souvent compressés au niveau du cerveau, ils seraient capables d’affecter la vision de l’astronaute et iraient même jusqu’à modifier la forme de ses yeux !