Un gynécologue demande aux femmes de ne plus mettre d’ail dans le vagin

Publié le 25 avril 2019
MAJ le 26 novembre 2024

La médecine alternative et les remèdes naturels sont particulièrement appréciés et font leur grand retour dans nos foyers. De plus en plus de personnes se tournent vers ces alternatives santé afin de lutter contre les maux du quotidien. Parmi les aliments phares de ces remèdes, on retrouve l’ail, au vu de ses vertus bénéfiques pour la santé.

L’ail est connu pour ses nombreux bienfaits : anti-inflammatoire, antibactérien, antiseptique, analgésique et antioxydants notamment. Il contient des composés actifs tels que l’allicine, alliine, les flavonoïdes et les caroténoïdes. Grâce à ces substances sulfurées et à ces antioxydants, l’ail permet de prévenir le vieillissement cellulaire, d’améliorer la circulation sanguine, de favoriser le bon fonctionnement des artères, de soulager certains troubles gastriques mais aussi de lutter contre les maladies bénignes telles que le rhume et la grippe.

Ce condiment peut être utilisé de manière interne ou externe. Cru, cuit ou infusé, il est aussi apprécié en application topique. Pourtant, pour cette dernière utilisation, certaines précautions sont à prendre, notamment quand il s’agit de l’insérer directement dans le vagin.

– L’ail dans le vagin, pourquoi ?

En cas de mycoses vaginales ou d’infections, certains remèdes naturels sont conseillés par de nombreux médias au vu de leurs propriétés antimicrobiennes et antifongiques. Ils permettraient de soulager les démangeaisons et de lutter contre les agents pathogènes à l’origine de ces infections. À insérer à l’aide d’un tampon hygiénique ou tels quels dans le vagin, on retrouve l’huile de coco, le yaourt, l’extrait de pépins de pamplemousse mais surtout l’ail. Bien que ces aliments aient réellement des bienfaits pour la santé, leur utilisation directement dans le vagin comporte des risques.

– L’avis des experts

Face à la montée de l’utilisation de ces remèdes naturels dans le vagin, certains experts ont décidé de tirer la sonnette d’alarme. Dans un article de Marie Claire sur les choses à ne pas faire pour préserver sa santé vaginale, la vice-présidente du Conseil de l’ordre des sages-femmes, Isabelle Derrendinger, explique que les muqueuses vaginales sont particulièrement sensibles et fragiles. À l’inverse de certaines zones du corps qui peuvent supporter ces produits naturels, la flore vaginale n’est pas disposée à recevoir ce genre de pratiques. Le risque majeur étant d’empirer la situation et de souffrir de démangeaisons, de brûlures et de pertes malodorantes. Les gynécologues Lauren Streicher et Jennifer Gunter vont également dans ce sens comme le relaye le magazine Health.

Dr Streicher affirme que la pratique de l’ail dans le vagin est ridicule et qu’aucun gynécologue ne recommanderai cela. Elle déclare : « L’ail n’est pas un substitut aux traitements médicinaux appuyés par la science, comme les crèmes antifongiques en vente libre. »

Quant à Dr Gunter, elle a posté un tweet dans lequel elle explique qu’il ne faut pas prendre l’avis médical de ceux qui recommandent l’ail dans le vagin (ou autre chose) car il y a une grande différence entre l’ail qui présente des propriétés antifongiques en laboratoire (lorsqu’il est étudié dans des boîtes de Petri, des récipients utilisés pour la culture des micro-organismes) et l’ail entier pour éliminer une infection à levures. Elle précise dans son tweet que le vagin n’est pas un plat de cellules et que l’ail n’a pas le même effet qu’en laboratoire.

Dr Streicher explique que si les femmes se tournent vers ces remèdes naturels, c’est parce que les crèmes antifongiques ne les soulagent pas et qu’il s’agit surement d’une erreur d’autodiagnostic. Au vu des diverses infections qui peuvent toucher une femme et se ressembler au niveau des symptômes, telle que la mycose et la vaginose bactérienne, mieux vaut consulter un spécialiste dès que des démangeaisons, des écoulements blanchâtres ou des brûlures sont ressentis.

De manière générale, utilisez les remèdes naturels de façon raisonnée et raisonnable et consultez un professionnel de la santé si vous souffrez d’une condition particulière.