Les funérailles de ma mère ont été le jour où j’ai réalisé que j’avais perdu ma meilleure amie

Publié le 18 décembre 2019
MAJ le 26 novembre 2024

La mort d’un parent signe généralement un bouleversement dans la vie d’une personne. Que le décès fasse suite à une maladie ou qu’il soit lié à un accident, la douleur ressentie par la famille proche est souvent inévitable. En outre, la mère occupe une place très particulière chez les enfants puisqu’elle offre un amour inconditionnel qui n’égale aucun autre. En réalité, perdre sa mère peut être vécu comme la pire souffrance de toute une vie. 

Une mère, c’est celle qui porte son bébé pendant environ 9 mois en subissant les aléas de la grossesse. Une mère, c’est celle qui donne naissance dans une douleur lancinante mais qui retrouve généralement le sourire dès lors qu’elle prend son enfant dans ses bras pour la première fois. Une mère, c’est aussi celle qui épaule, qui encourage et qui participe activement à l’épanouissement de son enfant. Si le mythe de la figure maternelle s’avère immuable, c’est probablement parce que rien ni personne ne pourra jamais remplacer son amour et sa dévotion.

Un enfant n’est jamais prêt à faire face à une telle douleur

Des regrets par milliers, des peurs, une tristesse indéfinie … Les émotions ressenties suite au décès d’une mère donnent lieu à une cicatrice parfois indélébile. Dans un témoignage émouvant écrit le jour de la fête des mères par le psychanalyste et expert en santé mentale Grant Hilary Brenner, ce dernier évoque le décès de sa mère. Suite à une bataille acharnée contre le cancer, elle a fini par succomber à la maladie, le laissant seul à l’âge de 9 ans. Ainsi, il ne réalisait pas que son absence irréversible allait marquer un réel tournant dans sa vie. De plus, il n’a jamais été préparé à faire face à ce destin tragique.

L’expert décrit alors un bouleversement émotionnel marqué par des périodes plus ou moins douloureuses. Il n’arrivait pas à communiquer avec ses camarades de classe et se sentait différent et incompris. Parfois, il lui arrivait de ressasser des souvenirs du passé et de revoir l’image de sa mère, partie trop tôt. En réalité, le psychanalyste a vécu un traumatisme conséquent qui l’a contraint à abandonner cette belle insouciance caractéristique de son jeune âge. Néanmoins, au fil des années, l’homme a pu se reconnecter à son chagrin et à ses émotions. En prenant conscience de la douleur qu’il a vécu, il a pu se reconstruire et trouver un certain équilibre dans sa vie d’adulte.

Comment se reconstruire après la mort de sa mère ?

Après la mort d’une mère, la souffrance ressentie peut se conjuguer au passé, au présent et au futur. On se remémore tous les souvenirs, bons ou mauvais, en regrettant certains faits et gestes ainsi que les non-dits. Souvent, les personnes s’en veulent de ne pas avoir passé assez de temps avec leur mère, de ne pas lui avoir dit « je t’aime » autant de fois que possible. En outre, on sait qu’aujourd’hui, rien ne sera plus jamais pareil. Enfin, on appréhende un avenir marqué son absence et on réévalue nos projets futurs.

David Kessler, conférencier et auteur du livre « On Grief and Grieving » , révèle les 5 étapes dont chacun passe après la mort d’un proche :

1.Déni

Choqué, on ne parvient pas à réaliser que la personne n’est plus de ce monde. En réalité, on tente de comprendre les circonstances du drame, tout en refusant d’accepter intérieurement cette situation.

2.Colère

Après le déni, on ressent une colère interne et on se dit que cette situation est injuste. On peut ressentir de la culpabilité ou en vouloir à d’autres personnes pour cette tragédie.

3.Négociation

Vient ensuite l’étape de la négociation où on regrette tout ce qu’on aurait pu faire. “Si seulement je l’avais emmené à temps chez le médecin” ou encore “si je ne l’avais pas laissé conduire ce jour-là” sont des phrases qui marquent cette étape.

4.Dépression

Ensuite, on se rend compte que c’est trop tard et que la personne ne reviendra plus jamais. On s’enferme alors dans un état dépressif caractérisé par un sentiment de vide, d’abandon et de profonde tristesse.

5.Acceptation

Un jour, on réalise que la vie continue et qu’on a beau s’enfermer dans une spirale de négativité, les choses ne changent pas. Ainsi, on réapprend à vivre, on se fixe de nouveaux objectifs, et on avance vers un mieux-être.