Un tout nouveau test sanguin pourrait détecter le cancer du sein 5 ans avant son apparition

Publié le 22 décembre 2019
MAJ le 26 novembre 2024

En France, le cancer du sein est considéré comme le plus fréquent chez la femme et constitue la première cause de mortalité par cancer. En effet, ce sont près de 12 146 femmes qui décèdent chaque année suite à cette maladie. Mais comme les autres types de cancer, un dépistage précoce augmente les chances de survie des patients. Relayée par The Guardian, The Telegraph ainsi que le média français La Dépêche, une étude réalisée au Royaume-Uni révèle qu’un test sanguin pourrait permettre de détecter ce cancer 5 ans avant l’apparition des symptômes.

Le programme organisé en France pour dépister un cancer du sein vise principalement les femmes de 50 ans à 74 ans. Or, les jeunes femmes peuvent également être concernées par ce type de cancer dont les symptômes passent parfois inaperçues. En effet, selon l’Institut Curie relayé par l’OBS, 5% des cas de cancer du sein concernent des femmes de moins de 40 ans. Néanmoins, une nouvelle étude pourrait, selon les chercheurs, permettre de maximiser les chances de dépistage précoce.

Un test sanguin pour détecter le cancer du sein ?

Lors d’une conférence sur le cancer tenue à Glasgow en Écosse, des scientifiques ont révélé un projet pour le moins ambitieux : détecter un cancer 5 ans avant l’apparition des premiers symptômes. En effet, les chercheurs de l’université de Nottingham ont mené une étude portant sur la possibilité de mettre en place un test sanguin pour identifier les réponses immunitaires du corps humain aux substances produites par les cellules tumorales. En réalité, les chercheurs tentent d’élucider l’activité des protéines d’antigènes. Ces dernières, lorsqu’elles sont face à des tumeurs, enclenchent la production d’anticorps contre ces cellules : les auto-anticorps.

De ce fait, les scientifiques ont sélectionné un échantillon de 180 femmes dont la moitié souffrait du cancer du sein et l’autre moitié était en bonne santé. En prélevant le sang de chaque groupe, ils ont pu identifier la présence d’auto-anticorps dans 40 cellules tumorales antigènes chez les femmes souffrant d’un cancer du sein. En outre, ils ont identifié des auto-anticorps dans 27 cellules tumorales antigènes qui n’étaient pas connues pour être liées à cette maladie.

Des résultats prometteurs selon les auteurs de l’étude

Selon le chercheur Daniyah Alfattani, qui a pris la parole lors de la conférence à Glasgow : « Les résultats de l’étude montrent que le cancer du sein induit des auto-anticorps contre des antigènes spécifiques associés aux tumeurs. Nous avons pu détecter le cancer avec une précision raisonnable en identifiant ces auto-anticorps dans le sang ».

En outre, il semblerait que les chercheurs aient pris en compte plusieurs types de cellules cancéreuses produisant des protéines antigènes pour mesurer les résultats lors de l’étude. Selon les médias, plus le panel était important, plus le test était précis : le cancer a pu être déclaré dans 35 des échantillons de sang des personnes malades pour sept antigènes et dans 37% des cas pour neuf antigènes.

Des experts en appellent à la prudence

Daniyah Alfattani se veut optimiste concernant ces résultats qu’il juge prometteurs. Selon ses propos relayés par La Dépêche, « Ces résultats sont encourageants. Une fois que nous aurons amélioré la précision du test, il sera possible d’utiliser un simple test sanguin pour améliorer la détection précoce de la maladie »

Néanmoins, de nombreux experts en appellent à la prudence pour juger de l’efficacité de cette pratique. Pour le Pr Paul Pharoah, spécialiste du cancer à l’université de Cambridge, des recherches plus approfondies sont indispensables avant de pouvoir évaluer cette étude comme une avancée de taille dans le dépistage précoce du cancer. Ainsi, les études n’étant pas abouties, ce test ne peut être considéré comme fiable à l’heure actuelle.

Lawrence Young, professeur en oncologie moléculaire rejoint son avis. L’expert de l’université de Warwick explique que bien que les résultats soient encourageants, il est encore trop tôt pour affirmer que ce test pourrait être utilisé pour un dépistage précoce du cancer du sein. Des études complémentaires et des recherches plus poussées sont donc essentielles avant de pouvoir se prononcer sur sa fiabilité.

Aujourd’hui, il est indispensable de se fier aux techniques de dépistage traditionnelles qui permettent de poser un diagnostic fiable et de démarrer un traitement adéquat pour maximiser les chances de guérison.

Le cancer du sein : prévention et dépistage

Selon l’OMS, la sensibilisation des femmes face à cette maladie doit passer par une meilleure connaissance des moyens préventifs. Ainsi, pour réduire les risques du cancer du sein, il est recommandé d’avoir une alimentation saine, de pratiquer de l’exercice physique et d’éviter la consommation d’alcool. En outre, le surpoids et l’obésité sont deux facteurs de risques majeurs à prendre en compte.

Par ailleurs, un dépistage précoce minimise le risque de complications liées à la maladie. Ainsi, il est recommandé d’effectuer un examen clinique des seins chez un médecin tous les deux ans à partir de l’âge de 25 ans. Outre l’examen de palpation, une mammographie effectuée tous les deux ans est nécessaire chez les femmes âgées de 50 à 74 ans.