Les ravages de l’addiction des enfants aux écrans
Nous vivons dans une ère où les nouvelles technologies se taillent une place de choix. Smartphones, tablettes et autres objets connectés font partie intégrante de notre quotidien et à l’heure actuelle, nous ne pourrions pas imaginer vivre ou évoluer sans. D’ailleurs, même les plus jeunes, pour ne pas dire les tous petits en sont devenus de parfaits adeptes. Les professionnels de la petite enfance sont de plus en plus nombreux à mettre en garde contre les dangers des écrans sur les tout-petits. L'impact de la surexposition aux écrans pourrait être bien plus important que de seuls problèmes de concentration.
Troubles de dépendance à l’écran chez les enfants
De nos jours, les enfants jouent de plus en plus à des jeux vidéo ou utilisent des applications pour smartphones de leurs parents. Pourtant, il y a de plus en plus de preuves qui démontrent les effets nocifs de cette nouvelle tendance. En effet, ces enfants présentent un véritable comportement addictif de nos jours. Et ce, en grande partie à cause de l’exposition étendue aux écrans. Les parents, souvent pour occuper leurs enfants, ont compris que le fait de leur remettre un smartphone ou une tablette est une solution pratique pour l’ennui ou les crises de colère.
Alors que le cerveau des adultes est plus développé, celui des enfants est nettement plus sensible à des changements significatifs dans la structure et la connectivité qui peuvent freiner le développement neuronal et conduire à un trouble de dépendance à l’écran. La surexposition aux écrans chez les enfants serait extrêmement nocive à leur développement cérébral. La dépendance à l’écran engendre également d’autres troubles tels que des addictions additionnelles découlant de celle de l’écran (dépendance aux jeux en ligne, addiction aux réseaux sociaux, etc.)
Durée d’exposition à l’écran prolongée
Une étude menée par l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) s’est penchée sur ce délicat sujet en partant de plusieurs constats. Les enfants de moins de 8 ans passent moins de temps devant la télévision, mais davantage devant d’autres plateformes de vidéos telles que Youtube ou Netflix. 75 % des adolescents ont un smartphone et autant utilisent un ou plusieurs réseaux sociaux. L’exposition prolongée aux écrans est reconnue pour favoriser de nombreux maux et troubles tels que l’obésité, troubles du sommeil, échec scolaire et dépression. La réussite scolaire des enfants pâtirait réellement de ces mauvaises habitudes. D’ailleurs, de nombreux enfants et adolescents font leurs devoirs tout en gardant les yeux rivés sur leur téléphone ou tablette.
Développer un trouble de dépendance à l’écran en particulier chez les enfants, peut avoir des effets dévastateurs. Selon Claudette Avelino-Tandoc, spécialiste de la vie familiale et du développement de l’enfant et conseillère en éducation de la petite enfance, les troubles de l’écran peuvent entraîner l’insomnie, des maux de dos, des pertes ou prise de poids, des problèmes de vision et des maux de tête entre autres. Les effets à long terme de ces symptômes peuvent être aussi graves que les lésions cérébrales.
Cette surexposition aux écrans activerait chez les plus jeunes un système de récompense dans le cerveau qui libérerait le puissant stimulant naturel : de la dopamine. Complètement dépendants à cet effet euphorisant, voire tranquillisant, ils seraient facilement irritables, colériques, agressifs, et violents s’ils sont privés d’écran. Ils sombreraient alors dans une addiction pathologique dont ils n’arrivent pas à se défaire.
Conseils pour les parents d’enfants présentant un trouble de dépendance à l’écran
Établissez des règles de base rapidement avec vos enfants et appliquez-les en désignant des moments sans médias, tels que le dîner et le moment des devoirs, ainsi que des lieux sans écrans à la maison, tels que des chambres à coucher. Il convient également de les responsabiliser, en les invitant à comprendre les bénéfices et les limites et en passant avec eux des accords qu’ils devront respecter en limitant leur temps d’utilisation d’écran.
C’est parfois tentant et arrangeant de laisser son enfant se distraire seul en le mettant face à un écran. Pensez plutôt à lui organiser des activités telles que des sorties au parc, en forêt ou en bord de mer, des visites au musées ou des jeux de société en famille.