Une étude révèle que la cigarette électronique pourrait endommager l’ADN

Publié le 13 septembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

La cigarette électronique, réplique de la cigarette ordinaire permet de diffuser de la nicotine purifiée en apportant la même sensation physiologique et permet de reproduire la même gestuelle au fumeur. Moyen de pallier aux effets nocifs de nicotine, monoxyde de carbone ou goudron présents dans la cigarette, sa version électronique composée en quantités non négligeables de molécules cancérigènes serait tout autant nocive, voire plus, et la vapeur qu’elle dégage possèderait des molécules qui altèrent l’ADN.

La cigarette électronique de plus en plus prisée par les fumeurs et ayant envahi le marché mondial du fait de la non présence de substances telles que le benzène, l’arsenic, le chrome, le monoxyde de carbone et les particules fines dont est doté le tabac, elle est plus communément utilisée par les fumeurs afin de pallier à la nocivité de la cigarette traditionnelle et pour réduire peu à peu l’addiction à la nicotine. En France, on ne dénombre pas moins de 3 millions d’utilisateurs de la cigarette électronique représentant 6% de la tranche 15 – 75 ans.

La cigarette électronique aussi nocive que la cigarette traditionnelle ?

Une étude préliminaire récente et présentée lors de la 256ème réunion nationale et exposition de l’American Chemical Society met en évidence que le vapotage à l’aide la cigarette électronique peut modifier le processus génétique dans les cellules de la cavité buccale des utilisateurs, ce qui pourrait augmenter de manière significative le risque développer un cancer.

Afin de détecter les expositions aux produits chimiques potentiellement diffusés pendant le vapotage, les chercheurs ont prélevé des échantillons de salive sur cinq utilisateurs de cigarette électronique avant et après une séance de vapotage de 15 minutes et ont analysé les échantillons afin de déceler des produits chimiques connus et qui pourraient endommager l’ADN.

Afin de tester les effets possibles à long terme du vapotage, l’équipe des chercheurs a évalué les lésions de l’ADN dans les cellules de la bouche des sujets participant à l’étude et a utilisé des méthodes basées sur la spectrométrie qui leur a permis d’identifier trois composés nocifs pour l’ADN. Le formaldéhyde, l’acroléine et le méthylglyoxal, dont les proportions se sont amplifiées dans la salive après la vaporisation. Quatre des cinq utilisateurs de cigarettes électroniques ont présenté des lésions de l’ADN accrues liées à l’exposition à l’acroléine.

Ce type de lésion se produit lorsque des produits chimiques toxiques tels que l’acroléine, réagissent avec l’ADN. Si la cellule ne répare pas les dommages pour que la réplication de l’ADN puisse avoir lieu, le cancer pourrait avoir de grandes chances de se développer.

Les chercheurs de cette étude préliminaire prévoient de mener une recherche à plus grande échelle comprenant davantage de sujets et de tests d’effets du vapotage liés à la cigarette électronique. L’équipe de recherche veut également mettre en évidence en quoi le niveau d’adduits à l’ADN varie entre les utilisateurs de cigarettes électroniques et les fumeurs de cigarettes traditionnelles.

Une autre équipe de recherche de l’Université Johns Hopkins à Baltimore, a voulu mesuré les dommages à l’ADN induits par les nitrosamines (composés chimiques azotées et oxydés – dérivés de la nicotine) dans différents organes de souris exposées à la fumée de cigarette électronique.

Et en effet, la nitrosamine peut impliquer les mêmes effets et augmenter la susceptibilité mutationnelle et la transformation tumorigène des cellules épithéliales et urothéliales bronchiques humaines en culture.

Ces résultats mettent donc en évidence que la nitrosation de la nicotine se créée in vivo chez la souris et que les vapeurs de fumée dégagées par la cigarette électronique sont cancérigènes pour le poumon et la vessie entre autres ; ce qui implique une possibilité que ces vapeurs de cigarette électronique soient nocives et contribuent à l’augmentation des risques de maladies vasculaires ainsi qu’au risque de développer un cancer.