La France construit un village réservé aux malades atteints d’alzheimer

Publié le 16 octobre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Alzheimer est certainement l’un des plus grands fléaux de notre époque. Cette maladie qui touche de plus en plus de personnes âgées et qui consiste en une perte progressive des capacités cognitives due à la dégénérescence des cellules cérébrales, est des plus handicapantes pour les personnes, auxquelles elle cause notamment des pertes de mémoire plus ou moins graves, les rendant ainsi de plus en plus dépendantes des personnes de leur entourage.

Le village Alzheimer, à Dax

La France, qui compte actuellement près de 900 000 personnes touchées par la maladie, a développé un projet de village pour accueillir les malades atteints d’Alzheimer et favoriser humainement leur prise en charge, tout en leur permettant de mener une vie moins isolée et plus agréable à cette période difficile.

C’est à Dax, dans les Landes, que verra le jour ce village pilote qui pourra accueillir 120 résidents atteints de la maladie d’Alzheimer d’ici fin 2019. Un village inspiré du village Weesp aux Pays-Bas, qui avait ouvert en 2009.

Un environnement conçu pour rassurer les malades et leur garantir la sécurité

La principale raison d’être de ce village est de fournir à ses résidents un cadre de vie le plus naturel possible, en leur offrant un cadre de vie agréable au même titre qu’un bon accompagnement dans leur maladie.

Pour faire vivre un tel village, 120 emplois seront créés : médecins, aides-soignants, auxiliaires de vie, psychologues, mais aussi marchands, coiffeurs, etc., participeront à la vie dans ce village Alzheimer, à l’instar d’une centaine de bénévoles qui viendront pour se balader avec les patients et les aider dans divers autres domaines.

Le village Alzheimer sera organisé autour d’une place centrale agrémentée d’une bibliothèque, d’un gymnase et de commerces tels qu’un restaurant, un supermarché ou un centre de santé, et sera partagé en quatre quartiers de plusieurs maisons, pouvant chacune accueillir de 7 à 8 résidents.

Une approche non-médicamenteuse pour accompagner Alzheimer

Une autre particularité de ce village est que l’accompagnement des patients se fera sans médicaments, grâce à des méthodes de traitement alternatives. Il sera ainsi un lieu de recherche et d’expérimentations avec comme partenaire la faculté de médecine de Bordeaux.

Le prix à payer pour pouvoir y habiter sera de 60 euros la journée, un prix qui s’aligne avec ceux des EHPAD, soit les maisons de retraite médicalisées traditionnelles.

Vivre avec Alzheimer

Si tout sera fait dans ce village pour garantir aux résidents une vie la plus normale possible, souffrir d’Alzheimer n’est certainement pas facile.  Voici quelques éléments de la vie des personnes atteintes.

Des troubles du comportement

Souffrir d’Alzheimer, c’est outre les bien connus troubles de la mémoire, être d’humeur changeante, avoir un sommeil perturbé, être enclin à la dépression et aux chutes. Mais comme pour tout le monde, les malades connaissent aussi et sans aucun doute de bons moments, des moments de joie et de partage.

Les aidants

Les malades perdent peu à peu leur autonomie et se retrouvent à déprendre de plus en plus des autres pour leurs repas ou leur toilette.

Les aidants des personnes atteintes de la maladie sont, pour 70% des malades vivant à domicile, leurs proches qui bien souvent sont très investis. Le quotidien des aidants peut vite devenir fatiguant, car le fait de s’occuper de toute personne dépendante est très prenant.

Le bien-être

Pour améliorer le quotidien des malades, plusieurs activités sont proposées dans les maisons de retraite médicalisées, comme par exemple le théâtre, la musique ou l’exercice physique tel que la gymnastique aquatique ou le Tai Chi.

Les aides financières

En ce qui concerne les aides de l’Etat et les allocations, les personnes de plus de 60 ans, atteintes ou non d’Alzheimer, et qui sont dépendantes de soins extérieurs, peuvent prétendre à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), une allocation dont le montant mensuel versé dépend du degré de dépendance de la personne ainsi que de ses revenus et de son mode d’hébergemen