Crier sur un enfant affecte son développement cérébral d’après un médecin

Publié le 27 novembre 2018

Être un parent amène souvent à des situations où le fait de crier est parfois inévitable. La question n'est pas de savoir pourquoi les parents crient, parce qu’il y a de nombreuses raisons, mais quel effet cela a-t-il sur les enfants ?

Selon Dr Laura Markham, auteure du livre Peaceful Parent, Happy Kids: How to Stop Yelling and Start Connecting (Parent paisible, enfants heureux : Comment arrêter de crier et commencer à se connecter), crier est quelque chose dont on peut se passer.

Confronter, fuir ou se figer

Dr Markham affirme que, même si les parents qui crient ne ruinent pas le cerveau de leurs enfants, ils le modifient. Elle a expliqué que lors d’une expérience relaxante, les neurotransmetteurs du cerveau réagissent en envoyant des substances biochimiques relaxantes qui donnent un sentiment de sécurité. C’est là qu’un enfant construit des voies neuronales pour le calme.

Quand on crie sur un enfant en bas âge avec un cortex préfrontal en développement, l’inverse se produit. Le cerveau de l’enfant libère des substances biochimiques qui disent à l’enfant soit de confronter, de fuir ou de ne plus bouger. Il peut frapper ses parents à son tour. Il peut fuir, ou il se fige sur place. Et selon la spécialiste, aucun de ces comportements n’est bon pour le développement du cerveau. Si cette action se répète, ce type de comportement s’enracine.

Crier, c’est ne jamais communiquer

Peu importe si une personne se trouve dans une salle de conférence ou à la maison, à la minute où elle élève la voix, ses paroles perdent en crédibilité. D’après Dr Markham, lorsque les parents hurlent, les enfants acquiescent à l’extérieur, mais à l’intérieur ils sont moins ouverts à leur influence. Ils deviennent fermés au lieu d’écouter.

Le pouvoir des parents sur les jeunes enfants est absolu. Pour eux, leurs parents sont des humains extraordinaires qui leur fournissent ce dont ils ont besoin pour vivre : nourriture, abri, et amour. Quand cette personne en qui ils ont confiance leur fait peur, cela trouble leur sentiment de sécurité. Ce qui est vraiment effrayant pour un enfant.

Les parents qui hurlent constamment à la maison rendent ce comportement normal pour un enfant qui va s’y adapter. Selon Dr Markham, si un enfant ne sourcille pas quand il se fait gronder, cela veut dire que cela en est trop. Au lieu de réagir ainsi, les parents doivent avant tout être des modèles d’autorégulation. Afin d’amener vraiment un enfant à bien se comporter, les adultes doivent d’abord être un bon exemple.

Il existe une méthode alternative plus efficace et moins complexe : l’humour. Si le parent réagit avec un sens de l’humour, il conserve son autorité. Le rire semble être un résultat plus apprécié que la colère.

Quand crier ?

Selon Dr Markham, bien que la majorité des cris ne doivent pas être la norme, il est parfois bien de faire entendre sa voix, surtout lorsque vous avez des enfants qui se frappent les uns les autres, ou qu’il y a un danger réel. Ce sont des cas où les choquer fonctionne, mais elle souligne qu’une fois que vous attirez l’attention d’un enfant, modifiez votre voix. En gros, criez pour avertir, mais parlez pour expliquer.

Les deux clés pour gronder les enfants correctement

  • Ne criez pas, du moins autant que possible. La recherche montre que crier sans cesse sur un enfant d’un jeune âge peut mener celui-ci à des séances de cris prolongés lorsque l’enfant devient adolescent.
  • Concentrez-vous sur un dialogue serein avec votre enfant. Le fait de crier arrête toute forme de communication entre vous et l’enfant et empêche souvent que des leçons soient apprises par la discipline.