Il y a 10 ans, ces jumelles siamoises ont été séparées par une intervention chirurgicale, découvrez-les aujourd’hui

Publié le 24 décembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Chaque grossesse, chaque naissance comporte des risques et la délivrance est toujours considérée de l’ordre du miracle. Cependant, certaines s’avèrent plus compliquées que d’autres, notamment lorsqu’il s’agit de siamois. Personne ne le sait mieux que les parents de ces deux jumelles siamoises, reliées par la poitrine et l’abdomen et séparées il y a 10 ans avec succès. Cette histoire relayée par StarTribune, nous démontre qu’avec le progrès scientifique, rien n’est impossible.

Rares dans les pays développés, les enfants siamois sont aujourd’hui détectés lors des échographies et une interruption de grossesse est généralement proposée. Néanmoins, grâce aux progrès de la médecine, les équipes chirurgicales sont de plus en aptes à séparer de nombreux jumeaux de ce type, mettant ainsi en lumière ce phénomène aussi inhabituel que surprenant. 

Jumeaux siamois : des naissances à corps connectés

Pour la parenthèse historique, le terme a pour origine deux frères, Eng et Chang (ce qui signifie littéralement droite et gauche) Bunker. Nés le 11 mai 1811 au Siam, appelé aujourd’hui Thaïlande, ils sont vendus comme esclaves pour travailler en tant qu’artistes de spectacle sous le nom de « frères siamois ». Considérés au départ comme une attraction,  ils ont tout de même réussi à gagner assez d’argent pour acheter leur liberté. Ils se sont mariés à deux sœurs et ont eu, à eux 4, 22 enfants. En 1874, Chang décède d’une fluxion de poitrine, s’en est suivi la mort de Eng 3 heures plus tard. 

Issue d’une grossesse monozygote, la naissance de jumeaux siamois est due à des embryons provenant d’un même œuf qui ne se sépare que partiellement. Les deux bébés naissent pas conséquent reliés l’un à l’autre, le plus souvent à la poitrine, l’abdomen ou le pelvis et peuvent également partager un ou plusieurs organes internes. 

La plupart des enfants siamois ne survivent pas et  meurent généralement dans l’utérus ou peu de temps après la naissance. Néanmoins, certains jumeaux survivants peuvent être séparés chirurgicalement, on compte aujourd’hui plus de 200 siamois séparés dans le monde. 

Isabelle et Abby Carlsen, une séparation réussie 

Isabelle et Abby sont nées siamoises il y a un peu plus de dix ans. Reliées à la poitrine et à l’abdomen, les deux bébés partageaient un foie, un intestin grêle et avaient leurs deux cœurs entrelacés.

jumelles siamoises

Leurs parents avaient donc la lourde tâche de décider de les faire opérer. La séparation chirurgicale étant une intervention particulièrement complexe qui peut laisser des séquelles importantes. En outre, au moment de la séparation des jumeaux, 60% de toutes les procédures de ce type ont abouti à la mort. 

Malgré la peur et l’inquiétude, le 12 mai 2006, une équipe de 17 chirurgiens a pratiqué l’opération délicate qui a duré plus de 12 heures. Une intervention marquée par de nombreux moments angoissants, en particulier lorsqu’il a fallu couper le foie que les deux sœurs partageaient.

L’attente a été longue et inquiétante, mais fort heureusement, l’opération fût un véritable succès. Tout s’est déroulé comme prévu et les deux fillettes ont survécu, même si elles ont dû passer les six premiers mois de leur vie à l’hôpital. 

Une décennie plus tard, à les voir, il est difficile d’imaginer qu’elles ont pu un jour être reliées par des organes à la naissance. Elles ont parfaitement bien grandi et sont aujourd’hui deux personnes séparées qui évoluent chacune à sa manière. Elles sont disjointes et se sentent différentes l’une de l’autre. Elles ont d’ailleurs déclaré à nos confrères de CBS News : «  Chaque soir, nous nous regardons dans le miroir de notre chambre et nous nous demandons comment les gens peuvent nous confondre ? ». 

jumelles siamoises

Aujourd’hui ce sont deux petites filles épanouies et pleines d’entrain. Elles sont passionnées par la gymnastique, hyper sociables, et intellectuellement avancées. 

Néanmoins, quelques signes subtils du temps où elles ne formaient qu’un, refont quelques fois surface. Elles ont déclaré : « Par moments, il nous arrive de ressentir le besoin de nous prendre par la main. C’est bizarre ! ».