Une campagne publicitaire s’inspire de l’histoire émouvante du chien Hachikō
En France, pas moins de 30 000 personnes vivent avec des organes greffés et 15 000 autres attendent ce précieux don. 4 500 greffes sont effectuées par an, un chiffre qui reste toutefois relativement faible compte tenu du manque de donateurs. Les campagnes de sensibilisation qui portent sur l’enjeu sont légion, certaines sont assez percutantes […]
En France, pas moins de 30 000 personnes vivent avec des organes greffés et 15 000 autres attendent ce précieux don. 4 500 greffes sont effectuées par an, un chiffre qui reste toutefois relativement faible compte tenu du manque de donateurs. Les campagnes de sensibilisation qui portent sur l’enjeu sont légion, certaines sont assez percutantes pour en convaincre quelques-uns de faire don de leurs organes pour sauver des vies.
Aussi bateau que tabou, le don d’organes est un sujet qui interpelle. Qui de nous n’a pas marqué un temps de pause, devant ses freins conscients et inconscients, avant de répondre à la question : « Accepterai-je de faire don de mes organes pour sauver des vies ? » Le décalage entre la volonté et la réalité se creuse, si 79% des Français sont pour cette pratique, seuls 67% ont été prélevés.
Pour certains la peur du morcellement surgit, ils réfutent l’idée que leur intégrité physique soit attaquée ou abimée. Pour d’autres, l’angoisse du démembrement de la chair de leur chair est insupportable à imaginer.
Quand la mort fauche et que le monde s’écroule autour des proches du défunt encore en état de choc, dire oui au médecin qui demande à prélever le cœur ou les poumons de son fils pour qu’un autre puisse vivre est difficile à assimiler. Une fois sur trois, la famille du défunt refuse le don d’organes. Ce déni du don serait en fait un déni de la mort. La plupart des refus sont exprimés sous l’effet du choc ou de la sidération. Dans un moment d’extrême détresse, les proches aux prises avec ces instants tragiques peinent à surmonter le déchirement physique. Le seul lien qui les relie au défunt est charnel et passe par la caresse d’un bras, du visage. Impossible d’envisager que ce corps soit touché.
Don de soi, don de vie
Sur le principe on est partant, or les organismes de santé manquent cruellement de donneurs car paradoxalement cette acceptation ne se retrouve pas sur les cartes de donneurs. La donne a changé grâce à l’amendement de la loi Santé entrée en vigueur dès le 1er janvier 2017, les français sont tous donneurs par défaut. Un amendement qui a pour but de palier à un manque accru d’organes car les décès des patients attendant une greffe demeurent trop élevés en France.
Les modalités de refus sont désormais plus encadrées. Toute opposition doit être signifiée, de son vivant, sur le registre national des refus. Si tel n’est pas le cas, les proches ne pourront plus intervenir dans la décision. Les personnes qui s’opposent aux dons d’organes pourront également notifier leur choix sur un document acté et signé qu’elles pourront confier à un proche.
Bien qu’ayant augmenté, les dons demeurent insuffisants face au nombre de patients en attente d’une greffe. Quand on doit parler sur un sujet aussi profond que le don d’organes et sensibiliser le plus grand nombre, l’émotion est la meilleure arme. Les spots publicitaires sont un puissant vecteur de sensibilisation et de démystification sur le don d’organes.
Une histoire émouvante
La fondation argentine a eu l’idée de lancer une campagne émouvante pour lever les réticences. Intitulée L’homme et le chien, le spot tire larme à souhait, met l’accent sur les liens qu’entretiennent un vieillard et son chien. La trame du court-métrage s’inspire de l’histoire de Hachikō, ce chien célèbre au Japon pour avoir inlassablement attendu son maître disparu, à la gare de Shibuya pendant des années.
Incontestablement, la campagne est réussie et le réalisateur Rogrido Garcia Saiz, retranscrit avec beaucoup d’émotion la fidélité indéfectible de l’animal envers son maître. Les deux sont tellement attachés, qu’ils ne se quittent jamais. Le soir venu, le vieil homme fait un malaise devant la télévision. L’ambulance l’emmène aux urgences, suivie par le chien qui lui court après. La pauvre bête est interdite d’accès à l’hôpital et reste plantée devant la porte. Une nuit, puis deux passent, les jours se succèdent et son maître n’a toujours pas franchi le seuil de l’hôpital.
Quelques jours plus tard, le chien est toujours en poste devant le portail, lorsqu’une femme en sort en chaise roulante. Le chien court vers elle et lui grimpe sur les genoux en quête de ses caresses, comme si les deux se connaissaient depuis toujours. Le vieil homme n’a pas survécu à son AVC et a été conduit à son dernier repos, mais son cœur bat dans le corps de cette femme. Moralité : Le don d’organes sauve une vie et prolonge les histoires d’amour au-delà de la mort.