Comment faire pousser le thé des jardins ?

Publié le 6 août 2022
MAJ le 26 novembre 2024

Injustement méconnu des jardiniers comme des cuisiniers ou des amateurs de tisanes, le thé des jardins est une plante agréable à semer dans les semaines qui viennent. Vous nous remercierez cet été.

La tête de dragon doit son nom à la forme de sa fleur faisant penser à la gueule grande ouverte de l’animal mythique. Les fleurs sont groupées en grappes terminales lâches, et les premiers à goûter à ses multiples bienfaits sont les insectes pollinisateurs, car elles sont mellifères et riches en nectar. Si on la connaît sous son autre nom de mélisse de Moldavie, outre son origine géographique, c’est pour son arôme léger et sa saveur délicate : fleurs et feuilles sont utilisées en cuisine pour aromatiser les crudités, les poissons, les salades de fruits et les desserts. Son odeur fortement citronnée est connue des parfumeurs qui utilisent son huile essentielle. Enfin, le thé des jardins est ainsi baptisé pour les boissons et les infusions rafraîchissantes qu’il donne.

Le thé des jardins… au jardin

La tête du dragon

La tête du dragon –

Au jardin comme sur le balcon, d’ailleurs, c’est une plante ornementale pour l’été. Originaire d’Europe de l’Est et centrale, mais aussi d’Asie, elle est très peu résistante au froid (- 5 °C) ; bien que bisannuelle, elle est cultivée en annuelle. L’observateur un peu distrait pourrait la prendre pour une vivace ; c’est parce qu’elle se ressème spontanément jusqu’à former de grands carrés.

Le semis

Pour lui éviter le froid, on fait un premier semis au chaud en vue de la plantation en avril-mai selon les régions. Par la suite, le calendrier permet de faire un, voire deux semis supplémentaires en été pour avoir de nouveaux plants, aux feuilles tendres bien meilleures. Mais les pincements produisent le même effet.

Semez au chaud dès février-mars à 18-22 °C. La germination réclame 10-12 jours, et la croissance est rapide.

Lorsque les plantules ont deux vraies feuilles (c’est-à-à dire sans compter les cotylédons qui sont les premiers sortis), repiquez avant qu’elles ne se fassent concurrence pour la lumière et s’étiolent. Placez en godet individuel, de préférence ceux en tourbe compressée pour ne plus avoir à les manipuler par la suite. Conservez au chaud et sous une bonne source de lumière, jusqu’au retour de la chaleur, pour le rempotage ou la plantation. La tentation est de se passer du petit travail du semis et d’acheter des plants déjà poussés vers avril-mai pour une plantation directe, comme on le fait pour les plantes aromatiques. C’est un bon calcul, mais le thé des jardins est encore peu courant et ses plants sont rarement proposés. À la plantation, respectez un espacement de 50 centimètres entre deux pieds.

L’emplacement

Un abri contre les courants d’air froids et le plus de chaleur possible pour cette petite frileuse, même dans le Sud où les étés sont chauds. La chaleur, par ailleurs, exalte la production d’huile essentielle et renforce sa nature aromatique. Toutefois, elle supporte bien les situations légèrement ombragées et jusqu’à la mi-ombre. Dans ce cas, elle a tendance à se coucher et sa floraison devient chiche, mais comme vous la cultivez pour ses feuilles, aucune importance.

Le bon sol

Une terre de jardin ordinaire lui suffit. Elle sera d’autant plus généreuse si vous avez apporté un engrais organique à libération lente en automne. En été, conservez sa fraîcheur à la terre en permanence mais sans excès d’eau. Paillez, c’est le meilleur système pour passer les mois chauds.

La multiplication

Le semis, le semis et seulement le semis. Toutefois, on l’a signalé, en pleine terre, le thé des jardins se ressème spontanément. Laissez monter à fleurs puis à graines en fin d’été et conservez les plantes en place jusqu’en octobre et plus, même si elles ne sont plus décoratives, c’est la garantie que les graines seront bien mûres. Vous pouvez aussi en récolter pour les ressemer l’an prochain : coupez les tiges défleuries en septembre et secouez au-dessus d’un linge propre ou d’une feuille de papier pour récupérer les fines semences.

La récolte

La fleur d’une tête de dragon

La fleur d’une tête de dragon –

Les premières feuilles sont récoltées après un mois de pleine terre, mais mieux vaut récupérer seulement les extrémités feuillées lors des premiers pincements et attendre encore un mois que les plants soient plus développés. Elles s’utilisent fraîches, et enfin d’été et début d’automne sur des récoltes plus conséquentes, vous pourrez en mettre à sécher pour l’hiver. C’est le cas pour presque toutes les aromatiques : suspendez tout arrosage 10 à 15 jours avant la récolte, une période de sécheresse passagère exalte la production d’huile essentielle.

Thé des jardins

Nom latin : Dracocephalum moldavicum

Autres noms : Tête de dragon, mélisse de Moldavie

Famille : Lamiacées

Le thé des jardins est une plante annuelle poussant en touffe buissonnante de 60 centimètres.

Ses tiges à section quadrangulaire portent des feuilles légèrement dentées, recouvertes d’un fin duvet doux au toucher, lancéolées à ovales, d’un beau gris vert. Les fleurs labiées de 3 à 4 centimètres sont d’un bleu soutenu à légèrement violacé. Il en existe une variété à fleurs blanches.

Toutes les parties de la plante sont aromatiques, elles dégagent un subtil arôme citronné.

  • Le thé des jardins médecin

C’est plus une plante de confort et de bien-être, son infusion est digestive et calmante, comme beaucoup de Lamiacées, famille grande pourvoyeuse de plantes digestives, diurétiques et hépatiques. Mais elle possède aussi des propriétés antiseptiques, antioxydantes et stimulantes du foie.

  • La mélisse de Moldavie en pot

Rempotez directement dans un pot de 25 cm de diamètre pour donner ses aises à la plante. Ensuite, faites comme au jardin. Il est conseillé de soutenir la croissance par des apports mensuels d’engrais pour plantes fleuries. Pensez aux pincements !

  • Encore un peu de thé ?

Thé de France ou thé rouge, la monarde rouge (Monarda didyma) vient compléter le monde des thés de jardin. C’est une plante rhizomateuse, très rustique, dont les fleurs et les feuilles sont comestibles et très mellifères. Elles laissent s’échapper une bonne odeur de bergamote et de menthe. Riche en huile essentielle, elle soulage les bronchites et les rhumes prise en inhalation.

  • Jamais malade

La mélisse de Moldavie ne connaît pas de maladie ni de parasite avéré. Au contraire, ses propriétés aromatiques semblent tenir éloignés les insectes, dont les indésirables au potager. Plantez-la ici et là, au milieu des cultures potagères et des massifs fleuris.