Malgré l’interdiction de la chloroquine en France, de nombreux pays maintiennent ce traitement pour soigner les malades

Publié le 1 juin 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Popularisée par le célébrissime médecin Didier Raoult, la chloroquine a ponctué les colonnes de tous les médias. Cette molécule providentielle est désormais sous le viseur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a suspendu « temporairement » les tests dans la lutte contre la Covid-19 par précaution dans plusieurs pays. Cette décision vient suite à une étude dans une revue réputée qui qualifie cet antipaludéen d’ « inefficace voire de dangereux ». Après son interdiction en France, bon nombre d’Etats continuent à utiliser ce traitement pour soigner les malades. Cette actualité nous est relayée par nos confrères du magazine Challenges.

Elle était considérée par certains comme la molécule miracle pour soigner le virus le plus tueur de notre temps. Pourtant et contre toute attente, elle est désormais suspectée d’être dangereuse et ses essais sont suspendus sans délai par l’OMS. Malgré cela, de nombreux pays persistent à utiliser cette molécule cousine de l’hydroxychloroquine pour soigner les patients atteints par la Covid-19. Récapitulatif de ceux qui ont pris le parti de cette solution tant vantée par Didier Raoult, professeur marseillais de médecine.

Une étude qui interpelle

Si l’OMS a pris une pareille décision, c’est surtout à cause d’une publication inquiétante. Parue dans la célèbre revue médicale The Lancet, elle a été largement relayée par les médias. Ces conclusions ont amené l’agence onusienne à suspendre « temporairement » les essais cliniques impliquant la chloroquine. Et pour cause, les scientifiques ont conclu à une utilisation « inefficace voire de néfaste ».

Les Etats-Unis en chefs de file

Dans l’équipe pro-chloroquine, nous comptons la plus grande puissance du monde. Le pays de l’Oncle Sam s’est massivement approvisionné en cette molécule commercialisée par le laboratoire Sanofi. Nicolas Carvalho, journaliste de France Télévision précise : « Samedi 4 avril, le président américain a annoncé une forte production et importation de chloroquine (…) D’autres pays utilisent aussi la chloroquine, à commencer par la Chine, qui a été le premier pays à alerter sur son efficacité contre le Covid-19. Ce sont d’ailleurs ces recherches qui ont inspiré le professeur Raoult, de son propre aveu » Les Etats-Unis ne tarderont pas à être suivis de nombreux pays qui privilégieront ce traitement médical pour guérir le coronavirus, qui a sévit dans plus de 25 pays.

L’Asie et le Maghreb : partisans de l’anti-paludéen

Ce pays à la forte démographie avait interdit les exportations vers d’autres pays. Pendant ce temps, la Chine invitait à ne pas dépasser 10 jours de traitement à la chloroquine car les effets de la chloroquine peuvent être graves. Seulement, l’Indea autorisé à nouveau les exportations après cette interdiction temporaire. Au Maroc par exemple, son utilisation est toujours prisée à l’heure où en France elle est désormais interdite.

Le ministre de la Santé défend cette molécule tant décriant en déclarant : « Les avis divergent. Mais, l’essentiel est que la chloroquine intervient dans l’inactivation virale.» Le Royaume chérifien s’est à ce titre approvisionné massivement en Nivaquine en rachetant en mars l’intégralité du stock de Plaquénil à Sanofi. Une action qui prouve l’engouement du pays pour le traitement prôné par Didier Raoult. Cette préférence est également partagée par son voisin algérien.

L’Algérie résistante

Parmi les pays du Maghreb, l’Algérie n’est pas en reste et ne compte pas abandonner l’idée de soigner ses patients contaminés par la Covid-19 avec de la chloroquine. C’est d’ailleurs ce que défend Mohamed Bekkat, un membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de Covid-19 dans le pays. Il explique que l’Algérie a traité des milliers de cas avec la molécule et que cette dernière a connu beaucoup de succès. Des résultats qui encouragent la persistance à utiliser ce traitement qui connait cependant des effets indésirables à ne pas négliger.

Quels sont les détails de l’étude ?

Cette publication a jeté un véritable pavé dans la mare puisqu’elle a été à l’initiative de la décision de l’OMS. Selon cette étude, ni la chloroquine ni sa molécule cousine ne sont efficaces contre le nouveau coronavirus chez les patients hospitalisés. La population étudiée est de 96000 répartis dans 671 hôpitaux qui ont reçu quatre protocoles de traitements. Tedros Adhanom Ghebreyesus, président de l’organisme a donc décrété la suspension de ces traitements dans l’attente que « les données soient examinées ». Une des membres responsables du département scientifique de l’OMS nuance toutefois en expliquant que cette mesure est temporaire.