« Adieu petit ange » Intoxiqué par un steak haché, un petit garçon décède

Publié le 7 janvier 2020
MAJ le 26 novembre 2024

La réputation de l’industrie agroalimentaire a souvent été ébranlée par de nombreux scandales devenant un problème de santé publique. Cela a été le cas avec Findus et l’affaire de la fraude de la viande de cheval ou encore le rappel de certains produits de Colruyt, une grande surface belge. Parfois, ce manque de contrôle peut être à l’origine de conséquences tragiques, notamment pour le petit Nolan, un jeune garçon de 10 ans, qui s’est éteint après avoir été intoxiqué par un steak haché contaminé. Ce témoignage tragique nous est relayé par nos confrères du site régional Ouest-France.

Les scandales agroalimentaires sont légion en France, où, chaque année la presse est ponctuée d’histoires de viandes avariées, de lait contaminé, de bêtes malades mises en vente, compromettant ainsi la santé des consommateurs. Et les conséquences sont d’autant plus dramatiques car elles peuvent causer la mort. Cela a été le cas pour le petit Nolan décédé après une intoxication au steak haché contaminé datant de huit ans. Son combat contre des séquelles neurologiques graves a valu aux parents de réclamer justice.

Contamination

Alors qu’il était âgé de 23 mois, la vie du petit Nolan a été fauchée après avoir mangé un steak haché acheté à Lidl, une grande surface. L’enfant a plongé ensuite dans le coma puis s’est réveillé avec des séquelles neurologiques qui ont impacté sa motricité, ses facultés intellectuelles et le fonctionnement de ses reins. Après huit ans de lutte contre ces handicaps, le petit garçon s’est éteint laissant derrière lui des parents éplorés par cette perte déchirante.

Un supplice

Avant de s’éteindre subitement, Nolan venait d’être admis en soins intensifs à l’hôpital. Son cœur s’est arrêté. « Il est mort des séquelles de son intoxication » affirme maître Florence Rault, avocate des parents de la victime. Elle relate un calvaire qu’a subi l’enfant pendant près de huit ans. « C’était un supplice. Nolan n’a pas cessé de souffrir pendant un seul instant. Ses membres se sont déformés, ses os se sont cassés et il a dû subir plusieurs interventions chirurgicales. Il ne pouvait plus manger, déglutir, bouger ou parler » Puis d’ajouter : « Ce garçon est mort plusieurs fois et sa famille a vécu un véritable calvaire depuis cet accident »

Contrôles insuffisants

Si le petit Nolan a connu la mort, c’est essentiellement en raison du manque de contrôle opéré par la société productrice de viandes, SEB. Cette entreprise de transformation établie à Saint-Dizier (Haute-Marne) a été liquidée après la poursuite de ses deux dirigeants. Selon l’enquête, l’entreprise ne contrôlait plus que des lots aléatoires et ses viandes étaient issues d’un mélange  de ces dernières à la découpe et de carcasses. Plus encore : SEB avait manqué à plusieurs reprises de mener des recherches spécifiques de Escherichia Coli 0157, une souche dangereuse de la bactérie éponyme.

Des parents qui demandent justice

A ce jour, les parents demandent justice pour la vie du petit Nolan. Le fournisseur de la grande surface avait été condamné lors de son pourvoi en appel à trois ans de prison, dont deux ferme, et 50 000 euros d’amende. L’avocat à la défense envisage cependant de recourir à la cassation. « Les parents de Nolan espèrent qu’ils vont arriver un jour à avoir droit à la compassion et la décence » déclare l’avocate. Le gérant du fournisseur de Lidl n’a pour l’instant pas purgé sa peine ni payé de dommages et intérêts à la famille endeuillée. Cette dernière est endettée et n’a pas de quoi « faire face aux frais d’obsèques »

Le deuil d’un enfant : une épreuve dévastatrice

Perdre un enfant est une épreuve irréparable pour les parents. Cette dernière est difficile à surmonter et est ponctuée d’étapes caractéristiques à la perte tel que le déni, la colère, le marchandage avant de pouvoir cheminer vers l’acceptation. Le soutien des proches est nécessaire lors du deuil qui peut amener les parents à s’isoler dans leur souffrance. Apprivoiser la vie avec cette absence affligeante demeure difficile et est le résultat d’un long travail sur soi-même. Évoquer le souvenir du défunt sans en faire un sujet à éviter fait partie du processus de guérison.