Pleurer n’est pas un signe de faiblesse – c’est un signe d’intelligence émotionnelle
Nous sommes tous, à un moment ou à un autre de nos vies, confrontés à des situations difficiles. Ces dernières peuvent enclencher des émotions négatives alliant déception, tristesse, désarroi ou encore colère. Si certaines personnes arrivent à surmonter les épreuves de la vie en restant impassibles, d’autres peuvent laisser échapper des larmes. Cependant, pleurer est souvent associé à une forme de sensibilité qui rend l’individu vulnérable aux yeux des autres. De ce fait, nombreux sont ceux qui s’isolent pour laisser couler leurs larmes, pensant dissimuler ainsi leur faiblesse. Et si pleurer était en réalité un signe d’intelligence émotionnelle ? On vous en dit plus.
Dans la croyance populaire, pleurer est un signe de fragilité émotionnelle voire d’immaturité. Associé à la manière dont les bébés expriment leurs besoins affectifs, verser des larmes peut donner lieu à un sentiment de honte. Seulement, il s’agit là d’un mécanisme physiologique qu’on ne contrôle pas toujours. Selon Tom Lutz, professeur de littérature « Pleurer évite la spirale infernale des angoisses et de la dépression ». En réalité, en exprimant nos émotions lorsque celles-ci se présentent, on peut s’alléger d’un lourd fardeau psychologique.
Pleurer est un signe d’intelligence émotionnelle
Selon Daniel Goleman, psychologue, l’intelligence émotionnelle se définit comme la capacité à identifier, à comprendre et à gérer ses propres émotions. Lorsqu’on retient nos larmes, ce sont nos émotions qui peinent à s’exprimer. Ainsi, on refoule notre colère et notre tristesse de sorte à subir les effets de ces derniers. D’après le docteur Frey, biochimiste et responsable du département de psychiatrie au Ramsey Medical Center, les larmes sont un processus permettant au corps de libérer des toxines induites par le stress émotionnel. En effet, les larmes sécrétées lors d’une situation émotionnelle douloureuse sont chargées en protéines et en hormones liées au stress (ACTH et prolactine). De ce fait, le médecin considère que les larmes aident à apaiser l’esprit et que les injonctions de la société concernant ce mécanisme réconfortant n’ont pas lieu d’être. Chaque être humain est libre d’exprimer ce qu’il ressent de la manière la plus naturelle qui lui semble.
Les bienfaits des larmes
Outre la capacité de soulager les blessures psychologiques, les larmes ont plusieurs avantages , comme le rappelle la psychologue Michèle Hosseini :
– Elles protègent l’œil
La première fonction des larmes est de protéger la cornée. En effet, lorsque les glandes lacrymales produisent des larmes, la cornée bénéficie de certains bienfaits, notamment la lubrification et la protection des yeux contre des agents pathogènes. En réalité, le film lacrymal contient des substances qui agissent comme antiseptiques pour les yeux, les protégeant ainsi des irritations et des infections potentielles.
– Elles réconfortent
Comme le suggèrent les chercheurs de l’Institut Pasteur, les larmes contiennent de l’opiorphine, une protéine qui a des effets contre la dépression. De ce fait, pleurer permettrait d’apaiser le stress, la tristesse et l’anxiété et de retrouver une bonne humeur.
– Elles aident à communiquer
Le langage non verbal représente une grande partie de notre communication. Ainsi, on considère que les larmes sont un moyen d’expression comme un autre. Lorsque les mots deviennent difficiles à exprimer, le corps peut prendre le relais et définir certaines émotions. Les larmes seraient donc une façon de mettre en exergue sa souffrance et son besoin de consolation.
– Elles permettent de soulager les émotions
Quand on subit une surcharge émotionnelle liée au stress, au désarroi ou encore à la joie, les larmes peuvent aider à réguler les émotions. En effet, des larmes associées à des sentiments de bonheur peuvent également se manifester dans certaines situations. Ainsi, pleurer aide à libérer toutes les tensions internes et à retrouver un équilibre émotionnel.
– Elles favorisent le lâcher prise
Nous vivons dans un contexte où le stress nous submerge souvent. En pensant au passé, au présent ou à l’avenir, certaines émotions peuvent surgir et inciter à s’interroger et à s’infliger certaines souffrances. Mais lorsqu’on pleure, ces idées pessimistes qui peuvent entraver notre bien-être finissent par s’atténuer. « Les pleurs peuvent engendrer une remise en question et s’avérer régénérants », rappelle Michèle Hosseini. Néanmoins, après avoir donné libre cours à ses larmes, il est nécessaire de rebondir et de prendre de nouvelles résolutions constructives.