Coronavirus : « Jusqu’à 70% de l’humanité sera infectée », affirme un scientifique de Harvard

Publié le 27 février 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Depuis l’apparition du coronavirus en décembre sur un marché de Wuhan en Chine, les cas de contamination par le Covid-19 inquiètent de plus en plus. Alors que l’épidémie du coronavirus semble avoir atteint son « pic » en Chine, elle continue de s’étendre à travers le monde. Le bilan actuel s’élève à plus de 2800 contaminations et près de cinquante morts à l’international. De nombreux pays redoutent une éventuelle pandémie et les propos tenus par un scientifique de Harvard ne se veulent pas très rassurants. Relayé par The Atlantic, Marc Lipsitch estime que « 40 à 70% de la population mondiale va être infectée » par le Covid-19 d’ici un an.

En Europe, l’inquiétude bat son comble depuis l’extension du coronavirus qui compte aujourd’hui plusieurs foyers actifs dont l’Italie, l’Iran et la Corée du Sud. Alors que la France se dit « bien préparée » face au virus chinois, deux décès ont été recensés sur le territoire depuis le début de l’épidémie, relaie Le Parisien. En Italie, plus de 400 personnes ont été contaminées par le Covid-19 et on compte désormais 12 morts. Alors que la situation fait trembler depuis déjà quelques mois, Marc Lipsitch, professeur à Harvard et épidémiologiste, évoque la possibilité que le coronavirus puisse infecter 40% à 70% de l’humanité.

Un scientifique anticipe une extension fulgurante du Covid-19

Pour l’instant, l’Organisation Mondiale de la Santé refuse d’employer le terme « pandémie », jugeant la situation encore trop précoce. Le coronavirus s’est déjà propagé dans près de quarante pays à travers le monde avec un bilan officiel estimé à plus de 81 000 contaminations et 2761 morts. Dans une volonté d’anticipation, Marc Lipsitch a estimé que d’ici un an, « 40% à 70% des personnes dans le monde seront infectées. Pour l’épidémiologiste spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses, il explique que « le coronavirus ne pourra pas être maîtrisé ». Ainsi, plusieurs individus dans le monde pourront être infectés mais « cela ne signifie pas que tous auront des maladies graves », précise-t-il.

Le professeur explique qu’une personne infectée par le virus peut ne pas présenter de symptôme spécifique et sembler en parfaite santé. Ces propos vont dans le sens de ce qu’ont révélé des chercheurs de l’Inserm, estimant que « six cas importés sur dix en moyenne peuvent ne pas avoir été détectés ». En réalité, plusieurs personnes infectées par le virus ne présentaient aucun signe alarmiste. Néanmoins, l’épidémiologiste rappelle que « comme pour cette maladie qui met souvent la vie en danger des personnes atteintes de problèmes de santé chroniques et d’un âge avancé, la plupart des cas passent sans soins médicaux ». Pour lui, si le virus risque de ne pas être maîtrisé, c’est principalement parce que les cas infectés ne sont pas toujours détectés. « Les gens infectés pourront continuer à vaquer à leurs occupations normalement tout en étant porteurs dudit virus », annonce-t-il.

Le coronavirus : la crainte d’une pandémie à venir

Tedros Adhanom, directeur général de l’OMS, a évoqué lors d’une conférence de presse à Genève une « éventuelle pandémie ». En Europe, le coronavirus a déjà touché plusieurs pays dont l’Espagne, le Danemark, la France, l’Italie, la Belgique, la Suisse, la Grèce, l’Autriche ou encore la Croatie. En Corée du Sud, on compte 1595 cas de contamination et 13 décès. En Italie, ce sont 374 personnes qui ont été infectées avec 12 morts recensées. En France, après la mort d’un touriste chinois âgé de 80 ans à Paris, un deuxième décès a été recensé dans l’Oise, souligne le journal Le Monde. Il s’agissait d’un enseignant âgé de 60 ans qui a été admis en urgence à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris. Mais d’après Arnaud Fontanet, épidémiologiste, « la France est bien préparée et elle a pour l’instant eu de la chance ». Des propos qui se veulent rassurants face à la psychose qui pèse actuellement dans l’Hexagone.