Une infirmière épuisée après une garde : un symbole de la lutte contre le coronavirus

Publié le 15 mars 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Alors que le coronavirus continue de susciter l’inquiétude dans les quatre coins du globe, les pays les plus touchés par l’épidémie adoptent des mesures draconiennes. Parmi eux, l’Italie, dont le bilan dépasse 9172 cas de contaminations et 463 morts. Représentant le premier foyer européen du coronavirus, le pays tente d’endiguer cette épidémie meurtrière. Dernièrement, une photo, publiée par les médias italiens La Repubblica, montre le quotidien d’une infirmière italienne épuisée par l’épidémie, rapporte le Huffingtonpost.

Deuxième pays le plus touché par le coronavirus, juste après la Chine, l’Italie a dû faire face à des mesures draconiennes pour limiter le nombre de contaminations. Alors que les cas de décès augmentent considérablement à une vitesse fulgurante, les italiens vivent dans l’effroi le plus totale. Lundi, Giuseppe Conte, chef du gouvernement, a décidé de mettre en place de nouvelles restrictions pour faire face à la menace qui pèse sur son pays. Parmi celles-ci, on retrouve notamment une limitation des déplacements sur le territoire et une interdiction de rassemblement. Mais au-delà des injonctions qui pèsent sur les habitants, il semblerait que le personnel médical soit à bout de forces.

Une infirmière raconte son quotidien face à l’épidémie virale qui se propage dans son pays

Elena Pagliarini, une infirmière affiliée à l’hôpital de Crémone en Lombardie, a été photographiée avec la tête posée sur son clavier d’ordinateur. Ce moment, immortalisé par Francesca Mangiatordi, médecin du service des urgences dans le même hôpital, est rapidement devenue viral. En réalité, la symbolique de cette photographie s’est voulue poignante. Face à l’épidémie liée au coronavirus, l’infirmière semblait exténuée. Le médecin qui a pris la photographie a pu expliquer les circonstances dans lesquelles les deux femmes étaient au moment des faits. “Nous travaillions sans relâche depuis plus de dix heures”, a déclaré Francesca Mangiatordi. “Nous avons vu plus de 50 patients sur des brancards dans les couloirs, sur des chaises, avec la nécessité de leur donner de l’oxygène”. Épuisée par la surcharge de travail, Elena Pagliarini s’est écroulée sur son clavier d’ordinateur. “Quand j’ai vu Elena se reposer 5 minutes après des heures passées à courir d’un patient à l’autre, en essayant d’aider un nouveau patient venu avec de la fièvre et une insuffisance respiratoire, je l’ai regardée et je voulais l’embrasser, mais j’ai préféré immortaliser ce moment de répit”, explique le médecin urgentiste.

un symbole de la lutte contre le coronavirus

Par ailleurs, le Dr Mangiatordi a expliqué que les hôpitaux italiens manquaient de lits pour accueillir tous ces patients atteints du coronavirus. Les fonds destinés à la santé étaient très limités et les médecins devaient faire face à un véritable défi. Elle révèle alors que pour assurer les soins des patients, des médecins externes viennent les aider. La situation actuelle contraint les infirmières et les médecins à travailler de manière acharnée pendant près de 12 heures. L’épuisement semble alors inévitable.

L’Italie adopte des mesures draconiennes pour lutter contre le coronavirus

À partir du mardi 10 mars, l’Italie met en place des mesures d’isolement dans tout son territoire. Giuseppe Conte, chef du gouvernement, a promulgué un décret lors d’un point de presse organisé le lundi soir. Ainsi, tous les habitants seront invités à éviter les déplacements dans leur pays. Les rassemblements seront également interdits jusqu’à nouvel ordre. “Je vais signer un décret que l’on peut résumer ainsi : “je reste chez moi” Il n’y aura plus de “zone rouge dans la Péninsule”, indique le chef du gouvernement qui annonce que “l’Italie toute entière deviendra une zone protégée. Pour appuyer sa décision, Giuseppe Conte a décidé que les déplacements seront limités à des “impératifs professionnels dûment vérifiés et à des situations d’urgence”. Ces nouvelles mesures seront également marquées par des congés imposés par les entreprises publiques et privées pour protéger les salariés. Par ailleurs, les écoles et les universités fermeront leurs portes jusqu’au 3 avril. Dans les magasins, les restaurants, les cinémas et les théâtres, le gouvernement a imposé d’inciter les clients à maintenir une distance d’au moins un mètre. A savoir que l’Italie a suspendu plusieurs manifestations sportives dont le championnat italien de football. D’autres matchs sont maintenus mais doivent se jouer à huis clos. Dans plusieurs pays du monde, les compagnies aériennes ont décidé d’annuler leurs vols en direction de l’Italie.