La Russie créerait des FakeNews sur le coronavirus pour semer la panique en Occident
En février, plusieurs médias européens et français dont Le Point avaient mis en lumière une campagne de désinformation russe sur les capacités de l’Occident à gérer la crise du coronavirus. Aujourd’hui, cette accusation revient dans un document de l’Union européenne datant du 16 mars 2020, que Reuters a mis en évidence. L’information a également été relayée par The Guardian. L’échange entre les deux pays rappelle les heures sombres d’une guerre froide qui semble persister.
Pendant la guerre froide, les services secrets russes avaient déjà été accusés de désinformation au sujet du VIH, que l’on pensait inventé par les scientifiques américains. A l’heure de cette pandémie due au coronavirus, c’est le grand retour des fausses allégations. Le Point évoquait depuis février l’éventuelle campagne anti-américaine menée pour propager des idées inspirées de théories du complots, alors que le bilan se montrait déjà drastique. Cette fois-ci, c’est l’Union Européenne qui tend à se défendre d’accusations non-fondées visant à générer la panique et la méfiance.
Coronavirus et “infodémie”
Infodémie : ce mot est prononcé pour la première fois par le directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le néologisme qui a pris tout son sens lors de cette pandémie du coronavirus souligne l’abondance massive d’informations au sujet du Covid-19, qui ne sont pas toujours avérées. Le patron de l’organisation déclare selon LCI: « Les fausses informations se propagent plus rapidement et plus facilement que ce coronavirus et sont tout aussi dangereuses ».
Médias russes et informations sur le coronavirus
C’est dans un document de neuf pages daté du 16 Mars, et consulté par Reuters, que l’UE évoque qu’il s’agit d’une véritable campagne russe visant à déstabiliser l’Occident. Les nouvelles informations colportées par les médias russes seraient mises en ligne dans plusieurs langues dont l’anglais, l’espagnol, l’italien, l’allemand et le français. Le rapport souligne plusieurs contradictions et des “fake news” aussi confuses que malveillantes à l’égard des pays européens pour entraver leur gestion de la crise liée au nouveau coronavirus.
Rappelons que la diplomatie américaine s’était déjà désavouée des accusations russes selon l’Express. Plusieurs informations massivement partagées évoquaient la possibilité que les américains aient créé le virus afin de nuire à la Chine, et qu’il s’agissait d’une arme biologique à visée économique.
Aujourd’hui, ce sont les critiques de la réponse européenne face à la pandémie qui semblent gêner l’organisation : « Une importante campagne de désinformation des médias d’État russes et des médias pro-Kremlin concernant COVID-19 est en cours » affirme le document selon Reuters.
Plus de 80 exemples
Des exemples précis de certains médias financés par l’Etat russe sont évoqués: RT en espagnol, source d’informations classée 12ème parmi les plus populaires selon ce document, aurait rapporté une fausse infection d’un soldat américain déployé en Lituanie. Par ailleurs, The Guardian affirme que le document comporte plus de 80 exemples de désinformation au sujet du coronavirus depuis deux mois : canular, complot, les migrants en cause, ou encore le fait que ce soit une arme biologique sont autant d’explications données à cette propagation inexpliquée du coronavirus.
Le média britannique cite d’ailleurs le rapport auquel il aurait également eu accès : «Les médias pro-Kremlin ont joué un rôle important dans la diffusion de la désinformation sur le coronavirus, dans le but d’aggraver la crise de santé publique dans les pays occidentaux, en particulier en portant atteinte à la confiance du public dans les systèmes de santé nationaux».
L’obsession anti-russe : la réponse du Kremlin
La Russie se défend du contenu de ce document en pointant du doigt le manque de bons sens des allégations à son encontre. Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré que le manque de fondement de ces accusations ne peuvent résulter que d’une “obsession anti-russe”, indique Reuters.