Coronavirus « Il ne faut pas attendre, le traitement existe » l’appel du Dr Christian Perrone, chef du service infectiologie à l’hôpital Raymond Poincaré
Le professeur marseillais Didier Raoult a défrayé la chronique. Et pour cause, ce dernier a donné une piste de traitement à la maladie qui ébranle le monde plus que jamais, le Covid-19. Pour le médecin célèbre de Provence-Alpes-Côte-D’azur, une molécule appelée hydroxychloroquine, habituellement utilisée pour soigner les cas de lupus, est une solution. A cela, Christian Perrone, chef du service infectiologie à l’hôpital Raymond Poincaré, consent. Interrogé par nos confrères de BFM TV, l’homme en appelle à la réactivité du gouvernement. Le bilan est lourd dans l’hexagone, 22 300 personnes ont été testées positives et 1100 sont mortes. Explications d’un médecin qui en appelle à utiliser cette molécule en urgence.
Didier Raoult avait choqué l’opinion avec ces mots. « Je ne suis pas un outsider, je suis un visionnaire » avait-il déclaré à nos confrères du site régional La Provence. Et l’homme a été approuvé par un médecin émérite, Christian Perrone, chef du service infectiologie à l’hôpital Raymond Poincaré a rebondi sur ce sujet d’actualité et partage l’opinion du médecin Marseillais. Selon lui, la molécule est une piste intéressante pour traiter les victimes du coronavirus avant la réanimation.
Si un décret publié le jeudi 26 mars a autorisé l’utilisation de la chloroquine uniquement sous certaines conditions, Christian Perrone arguait il y a quelques jours en faveur de cette désormais célèbre molécule.
Un bilan grave
184 décès en 24 heures. C’est le bilan funeste que subit la France en ce moment. Pour l’heure, 1100 personnes sont mortes du virus qui a émergé à Wuhan. Cette situation qui affole le pays préoccupe et la solution à cette pandémie hante l’esprits des médecins, les héros de l’ombre lors de cette crise sanitaire d’envergure mondiale. Christian Perrone, chef du service infectiologie à l’hôpital Raymond Poincaré soutient l’opinion de Didier Raoult, qui explique qu’un traitement utilisé contre le lupus, la chloroquine est une piste à considérer pour soigner le COVID 19.
« Il ne faut pas attendre »
Le mot est dit. Selon le docteur Perrone, il ne faut pas attendre des résultats d’étude clinique sur l’efficacité de la chloroquine. Etroitement en contact avec l’équipe de Didier Raoult, l’homme parle d’un personnel qui assure l’efficacité de cette molécule parfois décriée. « 300 000 traitements, ce n’est rien. Il faut qu’il y’en ait partout en France. Nous n’avons que ça » déplore le médecin au micro de la chaîne d’informations en continu BFM TV, interrogé par Appoline de Malherbe. Des propos plutôt alarmistes à l’heure d’une urgence sanitaire grave.
Une médecine de guerre
Si Christian Perrone insiste au sujet du traitement potentiellement efficace contre le coronavirus, c’est essentiellement parce qu’il parle d’une médecine de guerre. Pour le spécialiste en infectiologie, il est inutile d’attendre les résultats d’un essai clinique mené par la France. « Il faut aller de l’avant. […] Nous sommes dans une médecine de guerre et il faut la faire contre le virus » martèle le confrère de Didier Raoult. Puis d’ajouter : « C’est inacceptable sur le plan éthique ». L’homme en appelle ainsi à une « fourniture massive de Plaquénil », le médicament prometteur pour traiter le virus à l’origine de détresses respiratoires.
Une rupture de Plaquénil
Suite aux révélations du professeur marseillais Didier Raoult, le Plaquénil, antipaludéen « efficace » est en rupture. « La Pharmacie centrale des hôpitaux m’a envoyé un mail. Ils n’ont plus de médicaments et de comprimés de cette molécule » informe Christian Perrone. Ce dernier en appelle désormais à l’action du gouvernement français et aux laboratoires pour « fournir les malades ». « Il s’agit d’un traitement de 10 jours. Je donne ce médicament depuis des décennies » assure-t-il. Avant de continuer : « Les cas graves doivent être traités pour éviter qu’ils passent en réanimation » Une supplique médicale à l’heure où le coronavirus a des conséquences dramatiques dans le monde entier.
Une comparaison avec la pénicilline
Pour parler de la chloroquine, molécule cousine de l’hydroxychloroquine, le médecin ne mâche pas ses mots. « Pour la pénicilline, il a suffi de 10 ou 20 patients pour montrer que ça marchait » explique Christian Perrone. Il continue « Cela doit être encadré et contrôlé. Le produit est bon marché et peut être produit en très grand nombre. [..] C’est un médicament qui a un profil de sécurité archi connu dans le monde depuis longtemps, il faut donner. » Une piste prisée qui interpelle les médias en cette période de crise internationale. L’homme cite également Emmanuel Macron trois fois : « On est en guerre ».